Gaza, le Liban et le Soudan mettront des décennies à se remettre des guerres qui font rage sur leurs territoires, a prévenu jeudi le Fonds monétaire international (FMI), après avoir revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la région. « Les dégâts provoqués par ces conflits laisseront des séquelles durables (...) pendant des décennies », a affirmé l'organisation dans un communiqué à l'occasion de la publication de son dernier rapport régional.
Le FMI a abaissé ses prévisions de croissance pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à 2,1% pour 2024, soit une baisse de 0,6 point de pourcentage par rapport à ses estimations précédentes publiées en avril, en raison des effets des conflits et des coupes dans la production de pétrole. Il prévoit toutefois un rebond à 4% l'année prochaine.
Pas de prévision de croissance publiée pour le Liban
« Cette année a été difficile en raison des conflits qui ont causé des souffrances humaines dévastatrices et des dommages économiques durables », a déclaré son directeur pour la région, Jihad Azour, à des journalistes à Dubaï. « L'escalade récente au Liban a considérablement accru l'incertitude dans l'ensemble de la région », a-t-il ajouté. Le FMI n'a pas publié de prévision de croissance pour ce pays, où Israël a intensifié ses opérations ces dernières semaines, mais des estimations « conservatrices » font état d'une contraction de 9 à 10% cette année, a souligné M. Azour. « L'impact (sur le Liban) sera sévère et dépendra de la durée du conflit », a déclaré cet ancien ministre libanais des Finances.
Les baisses de production de pétrole décidées par les pays exportateurs dans le cadre de l'alliance OPEP+, visant à soutenir les prix, contribuent également « à la croissance atone à court terme dans de nombreuses économies », selon le FMI.
Avec l'arrêt attendu de ces mesures l'année prochaine, le fonds prévoit une accélération de la croissance des pays pétroliers de la région, de 2,3% à 4% en 2025. Mais la croissance à moyen terme devrait rester « modérée, les réformes visant à diversifier l'économie mettant du temps à porter leurs fruits », affirme-t-il.