Le Liban vit aujourd’hui une guerre qui menace son existence. Le pays, situé sur la ligne des séismes régionaux, traverse une crise économique et sociale qui dure depuis cinq ans, aggravée par le vide présidentiel, ajoutant des crises et des craintes. L’inclination d’Israël vers le fer, le feu, le sang et la destruction a coûté au pays des martyrs et des blessés, des déplacements de populations et des destructions, une paralysie économique et des pertes estimées à des dizaines de milliards de dollars... « et la solution est en cours ».

Les événements actuels nous ramènent à la fin des années 1970, nous rappelant une fois de plus que Raymond Eddé avait raison. Le jour où le chef du parti du Bloc national a mis en garde contre les ambitions d’Israël au Liban et ses eaux. Le besoin de l’État d’Israël de mettre la main sur les eaux du Litani et d’autres sources d’eau libanaises. C’est une guerre pour l’eau qu’il a menée il y a des dizaines d’années, et il répète sa guerre aujourd’hui, pour des raisons militaires, oui, mais aussi économiques. Et son discours sur le fleuve Litani n’est qu’une reprise de scène.

Raymond Eddé était un visionnaire dans son travail politique et national, et précurseur dans son avertissement du danger que constitue Israël pour le Liban. Il a été également précurseur dans la demande de déploiement de forces internationales (les Casques bleus comme il les appelait) à la frontière sud pour empêcher Israël de se lancer dans toute aventure. Et lorsqu’Israël a envahi le sud du Liban en 1978, appelant l’opération « Opération Litani », les nouvelles se sont succédé sur la mise en œuvre par Israël de projets pour détourner les eaux du fleuve Litani vers ses terres.

Ce jour-là, le Amid a soumis une question écrite au gouvernement pour révéler la vérité sur ces projets et le degré de leur mise en œuvre pratique, afin de prendre les mesures visant à empêcher la mainmise sur les eaux libanaises. Aujourd’hui, le Liban est de nouveau appelé à agir pour empêcher cette mainmise sur ses terres et son peuple, par des mesures visant à cesser le feu, à appliquer la résolution 1701, à rétablir la sécurité et la sûreté pour le peuple libanais, et à ramener les habitants du Sud à leurs terres qui sont devenues brûlées, détruites.

La conférence de soutien au Liban qui s’est tenue en France a constitué une étape importante, indiquant l’intérêt de la France pour le Liban. Mais elle doit être accompagnée d’un mouvement diplomatique libanais actif et d’une position nationale unifiée, mettant la communauté internationale devant ses responsabilités, accélérant l’action pour cesser le feu, contribuant à rétablir la stabilité au Liban et finançant la reconstruction. Et surtout, garantir que la tragédie ne se répète pas, afin que le Liban ne paie pas le prix une fois de plus.

Avocat, président du Rassemblement des maronites pour le Liban

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