Ce n’est pas la fin (d’une époque), mais presque.

Une personne dotée d’un peu de jugeote et d’encore moins de temps peut constater ce qui suit.

Le gouverneur de la BDL a été encensé durant des années comme étant un gouverneur de banque centrale hors pair. Notamment, dans les colonnes de magazines du type Forbes.

Le fameux stock d’ammonium ainsi que l’explosion au port sont une histoire macabre des plus étranges.

Le Hezbollah a cru être une menace pour Israël, avec une capacité de nuisance suffisante pour le faire plier (version officielle) ou plutôt de lui tenir la dragée haute (officieuse).

La guerre de 2006 et une majorité de déclarations des uns et des autres ont mis en avant la menace que peuvent être pour la région l’Iran et le Hezbollah.

Le résultat est devant nous. De l’autre côté de la rue. Un château de cartes qui s’effondre. « Qui l’eût cru ? »

La question n’est pas de dire qui va gagner la guerre ou pas. Elle peut être éternelle à l’échelle de quelques générations. Non, elle est de dire qui va gagner la vie. Le Liban veut-il gagner la vie ? Les Libanais le veulent-ils ?

Pour ce faire, il faut retrousser les manches, ne pas faire semblant. Et consacrer une partie non négligeable de sa vie à construire sa maison patrie.

Cela suppose par exemple d’arrêter de voter pour des incapables.

Cela suppose de faire son autocritique la plus cinglante, envers soi et envers celui qui nous a dit de le suivre. Pas de pitié !

Avec tout mon respect, cela suppose pour le monde arabo-musulman

de faire le ménage de manière claire envers des extrémistes qui n’ont fait qu’enfoncer ce monde et ses peuples dans une misère et dans un isolement mortifère. Il n’est pas question de foi et des fondamentaux d’une des trois religions monothéistes. Non, il s’agit, dans un des exemples les plus simples, de ne pas déclarer la musique comme un art répréhensible.

Cela suppose de ne compter sur personne à part soi, d’y travailler et de l’enseigner de génération en génération. Réfléchir, agir.

Le paradoxe veut que la raison de la chute du pays est partiellement un groupe qui avait la prétention et qui a mis les moyens pour bâtir un parti pour Dieu sait qui, plutôt que de participer à bâtir une patrie pour tous.

Quant à Israël, ne perdons pas d’énergie pour encore une fois nous lamenter et nous saigner de douleurs face à ce qui s’apparente de plus en plus à un monstre froid. Cela est non seulement inutile mais préjudiciable à notre bien-être. Laissons à ces autres extrémistes le fantasme abject du « Giga Terra Israël », du Nil jusqu’à l’Euphrate. Si telle est leur dose pour arriver à la jouissance, grand bien leur fasse.

Nadine Labaki avait sorti un film il y a plus de dix ans, Et maintenant, on va où ? Nous n’avons pas la réponse, mais nous y sommes.

Alors, maintenant tu fais quoi ?

Pour ma part, je ne sais pas ce que je vais faire, mais je sais que je ne vais pas demander à ma domestique, que je n’ai pas, de réfléchir et d’agir à ma place, ni demander à mes élèves de chanter raje3 3it3ammar lebnan !

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