Le ministre libanais sortant de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a assuré jeudi lors d'une réunion du Conseil central de sécurité que les services sécuritaires veillent à la protection des biens publics et privés dans la capitale, face à l'afflux massif de déplacés fuyant les bombardements israéliens.
« Nous n'accepterons pas les empiétements sur les biens publics ni sur les biens privés », a déclaré le ministre, après la polémique suscitée mercredi par la diffusion d'une vidéo tournée lors d'une descente de la police sur le front de mer à Beyrouth pour déloger certains déplacés.
« Certains ont dressé des tentes et tenté de bâtir des constructions en béton sur la corniche à Beyrouth, ce qui est inacceptable. Nous avons besoin de plus de centres d'accueil (pour les déplacés) dans la capitale », a expliqué M. Maoulaoui.
Des tensions ont opposé mercredi soir des déplacés syriens et libanais d’une part, et les forces de l’ordre d’autre part, sur la corniche de Aïn el-Mreissé, à Beyrouth. Les forces de sécurité ont procédé à l'évacuation de tentes dressées par ces déplacés, qui sont venus du Liban-Sud ou de la banlieue sud de la capitale à la suite de l’escalade militaire israélienne dans ces régions, qui a commencé le 23 septembre dernier. Une vidéo amateur montre des dizaines de personnes en colère sur les trottoirs, ou à moto. Selon les médias et plusieurs témoins, l’armée libanaise est venue en renfort.
« Les forces de sécurité sont présentes et effectuent leur travail (...) Nous assurons, à ceux qui disent le contraire, que les forces sécuritaires sont bien présentes à Beyrouth. Elles ont été renforcées, mais il n'est pas facile de travailler avec ce surplus de déplacés », a-t-il ajouté.
Selon les estimations des autorités libanaises, environ 1,5 million de personnes ont été déplacées ces dernières semaines après l'intensification des combats entre le Hezbollah et l'Etat hébreu et les nombreuses frappes israéliennes sur la banlieue sud de Beyrouth.
Depuis l'ouverture par le parti chiite d'un front contre Israël, le 8 octobre 2023, 2.141 personnes ont été tuées au Liban, et plus de 10.000 blessées, selon le ministère libanais de la Santé.