Au nom de quel Dieu ?

Toi Netanyahu, tu me parles de ton Dieu. J’aimerais te connaître. Le connaître. Mais lorsque tu l’évoques comme un Dieu vengeur, je m’arrête et me questionne : qui est donc ce Dieu-là ? Je le cherche encore et toujours au plus profond de moi-même et je t’avoue ne pas le trouver. Voilà qu’en moins de trois jours huit soldats israéliens sont tombés, et je n’ose imaginer la douleur de leurs mères. Voilà que 40 secouristes libanais se sont écroulés, et la douleur déchirante de leurs mères me frappe le cœur.

Quand cesseras-tu ta folie ? Quand cesseras-tu ta rhétorique de « légitime » défense ? Quand cesseras-tu d’évoquer ardemment ton Dieu qui justifierait tes actions ?

Tu es obnubilé par ce Dieu vengeur que tu n’arrives pas à voir l’autre pleinement dans toute son humanité, sa différence et son désarroi. Tu traites le Hamas d’animaux, de bêtes sauvages, et pourtant ne lui as-tu pas permis d’exister ? Gaza était sous votre contrôle et, faute d’en prendre soin, tu as laissé un groupe extrémiste subsister pour contrecarrer le gouvernement de Cisjordanie afin de les observer s’affaiblir entre eux. Tu as cautionné une génération oppressive au pouvoir et tu t’étonnes lorsque l’être humain est privé de son identité, il se transforme en une « bête sauvage » ?

Tu sèmes un peu partout une haine viscérale et lancinante à l’encontre de ton peuple. Tu sèmes l’amalgame et la peur. Tu sèmes la différence au lieu d’initier une vraie rencontre. Nos enfants vivent dans la peur constante et le bruit assourdissant de leurs avions et le largage de tes missiles. Je te demande au nom de quel Dieu ?

Si ton Dieu prône qu’une vie prévaudrait à une autre, alors je préfère te le laisser. Il m’est impossible de le connaître.

Toi Netanyahu, lorsque tu auras retrouvé ton humanité, nous pourrons alors nous asseoir et je pourrais, si tu veux bien, te raconter qui est ce Dieu auquel je crois.

Rola RIZKALLAH

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