« Vous êtes extraordinaires. Vous êtes des lions. » Voilà comment le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a félicité, dimanche soir, le long de la frontière avec le Liban, les troupes de la 36e division de lʼarmée israélienne. « En un an, nous avons changé la donne. Vous êtes la génération de la victoire », a-t-il insisté dans une vidéo publiée sur son compte X, la veille de la célébration du massacre du 7 octobre 2023 commis par le Hamas en Israël. Une attaque qui a déclenché la guerre dévastatrice et meurtrière contre Gaza et entraîné un front de soutien au Hamas par le Hezbollah à partir du Liban-Sud. Guerre d’attrition depuis le 8 octobre 2023, ce front est désormais ouvert depuis fin septembre au Liban.
Car, après le lancement de l’opération « Flèches du Nord » par l’aviation israélienne au Liban-Sud et dans la Békaa, le 23 septembre, et le pilonnage continu de la banlieue sud de Beyrouth après l’assassinat du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, le 27 septembre, l’armée israélienne a annoncé il y a une semaine des « opérations terrestres » sur le territoire libanais, notamment effectuées par cette 36e division. Lʼarmée israélienne a également déclaré lundi que sa 91e division allait se joindre aux tentatives « dʼincursion au sol » lancées par lʼÉtat hébreu, a rapporté le même jour le Haaretz. Lors de ces récents affrontements au sol, le Hezbollah a affirmé avoir tué plusieurs dizaines de soldats israéliens, tandis qu’Israël a de son côté indiqué avoir tué 440 combattants du parti chiite via ces opérations.
Fonctionnement 24h/24
Créée en 1954, la 36e division comporte plusieurs brigades qui lui sont intégrées, comme la brigade « Etzioni », composée de réservistes des forces d’infanterie, mais aussi la brigade « Golani », bien plus connue. Sur son site, lʼarmée israélienne vante ainsi les « exploits » de cette dernière : « En 1956, la brigade a capturé la région de Rafah et a permis le passage des forces blindées. Pendant la guerre des Six-Jours en 1967, elle a enregistré de nombreux succès dont l’un des plus marquants fut la bataille de Tel Faher, où le poste syrien situé à la lisière du plateau du Golan a été conquis », détaille le texte.
Sur le terrain libanais, la brigade Golani a participé en 1982 à « la conquête du château de Beaufort », une citadelle située près dʼArnoun, au Liban-Sud, tandis qu’en 2006, elle a conduit ses troupes à Bint Jbeil. « Ces unités sont connues comme des divisions fondamentales de lʼarmée israélienne. Elles ont dʼabord joué un rôle important à Gaza », explique lʼexpert militaire Riad Kahwaji à LʼOrient-Le Jour. « Bien quʼelles comptent aussi des réservistes, qui sont des civils la majorité du temps, la plupart des soldats qui composent les 36e et 91e divisions viennent de lʼarmée régulière. Il sʼagit donc de troupes professionnelles et qui fonctionnent 24h/24. »
Depuis le début des affrontements à la frontière libano-israélienne, les brigades composant ces deux divisions sont régulièrement ciblées par le Hezbollah via des frappes visant des bases de ces unités situées dans le nord dʼIsraël. « Elles comportent des forces dʼartillerie, dʼinfanterie et, surtout, des troupes blindées, dont des chars. Ce sont des divisions offensives, notamment la 91e », précise lʼexpert.
Pas de manœuvre rapide
Mais même si ces deux divisions de lʼarmée israélienne ont déjà opéré en terrain libanais, la situation est cette fois-ci bien différente selon lʼexpert militaire. « Dʼhabitude, dans leurs guerres, les Israéliens adoptent le style Blitzkrieg (guerre éclair). Mais là, le Hezbollah est bien mieux préparé quʼil ne lʼétait en 2006 et Israël en a conscience », analyse Riad Kahwaji. « Le parti chiite a un nombre important de missiles antichars. Cʼest pourquoi les Israéliens ne tentent pas de manœuvre rapide, car leurs tanks seraient trop exposés », poursuit-il.
Dʼoù le choix dʼune « tactique de la terre brûlée » par Israël, similaire à celle adoptée à Gaza : sʼappuyer lourdement sur la puissance de feu, tout détruire sur son passage, utiliser des opérations spéciales nocturnes pour atteindre des tunnels et des cachettes... « Ça sera bien plus lent, mais Israël tient à limiter les pertes dans ses rangs. Car pour pouvoir continuer leur offensive, ils doivent maintenir lʼadhésion de leur population qui dépend des soldats tombés », estime-t-il, avant de conclure : « Cette guerre va prendre des semaines et la destruction sera énorme, bien plus quʼen 1982 et 2006 je crois. Chaque village visé ressemblera à Gaza. »
Waw ils sont très sûre pour faire aux autres
20 h 30, le 07 octobre 2024