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Moyen-Orient - 7 octobre - un an après

Aya, tuée à Gaza, aimait nager dans la mer, avec son petit frère Aboud

Les deux enfants sont restés sous les décombres pendant 29 jours avant que les secouristes ne les retrouvent. 

Aya, tuée à Gaza, aimait nager dans la mer, avec son petit frère Aboud

Aya et Aboud pique-niquent dans un pré à Gaza, avant le début de la guerre, le 7 octobre 2023. Photo tirée depuis la page Facebook de leur mère, Asmaa Mughari

Sa couleur préférée était le rose, et elle aimait porter des robes à fleurs. Elle avait sept ans et s’appelait Aya. Sa mère l’emmenait à la plage dès qu'elle voulait nager avec son petit frère de quatre ans, Abdallah, surnommé Aboud. Aboud et Aya étaient certains d’avoir la meilleure maman du monde et s'assuraient de le lui dire souvent.

Aya avait des fossettes, ce qui poussait souvent sa mère et sa tante Maria à lui pincer les joues. Elle adorait les chatons et aimait se peindre les ongles en rouge, mais seulement pendant les vacances, car il était interdit de porter du vernis à l’école. Quand elle allait à l’école et qu’Aboud allait à la crèche, leur mère, très protectrice, restait à la fenêtre pour s’assurer qu’ils montaient dans le bus en toute sécurité.

Lors des courses au supermarché, leur mère veillait à ce qu’ils se tiennent tous par la main pour éviter de se perdre, surtout qu’Aboud avait tendance à s’éloigner. Elle aimait les princesses et regarder des films, son préféré étant La Reine des Neiges parce que c'était drôle. Elle avait même une robe comme celle du personnage Elsa, la bleue, et sa mère avait assorti une tenue bleue pour Aboud afin qu’ils soient assortis.

Parfois, Aya et Aboud portaient d’eux-mêmes des vêtements assortis, juste pour s’amuser.

Sur la plage de Gaza, Aya gardait un œil sur Aboud. Ils bâtissaient des châteaux de sable avec leurs cousins et, bien qu'ils se disputaient alors parfois, ils aimaient les construire ensemble.

L’été dernier, Aya s’est cassé le bras en jouant et a dû porter un plâtre. Cela a limité son temps de jeu. Cependant, ses amis, ses voisins et ses cousins lui ont écrit des messages de « prompt rétablissement » sur son plâtre et dessiné des cœurs et des visages souriants, rendant la situation un peu meilleure. Sa mère était dévastée quand elle s’est cassé le bras. Elle aurait voulu que ce soit le sien. Mais malgré la douleur, Aya réussissait encore à jouer dans le sable.

Sa mère acceptait toujours qu’ils se salissent et appréciait leur temps passé à l'extérieur. Les jours ensoleillés, ils faisaient des pique-niques dans une prairie à Gaza. Le plus beau jour de la vie d'Aya a été lorsqu’elle a obtenu son diplôme de maternelle et est passée en première année primaire. Sa mère lui avait lissé ses cheveux bouclés et l’école lui avait remis un certificat de fin de maternelle avec sa photo. Elle n’arrêtait pas de demander à sa mère de le lui montrer et de le tenir, même si sa mère lui conseillait de ne pas trop souvent le sortir du dossier pour ne pas l’abîmer.


Sa mère, Asmaa, surnommée affectueusement Assouma, lui disait qu’il y aurait encore de nombreux autres certificats dans le futur - un pour le collège, un pour le lycée, puis un pour l’université. Mais Aya ne les obtiendras jamais : quelques mois après sa remise de diplôme, la petite fille a été tuée dans une frappe israélienne le 27 novembre 2023, avec 27 membres de sa famille, dont son petit frère, Aboud. Les deux enfants sont restés sous les décombres pendant 29 jours avant que les secouristes ne les retrouvent. Leur mère ne les a jamais revus. Elle est incapable de supporter leur perte.

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Ce portrait a été rédigé à partir de la page Facebook d'Asmaa Mughari, la mère d'Aya et d'Abood.

Sa couleur préférée était le rose, et elle aimait porter des robes à fleurs. Elle avait sept ans et s’appelait Aya. Sa mère l’emmenait à la plage dès qu'elle voulait nager avec son petit frère de quatre ans, Abdallah, surnommé Aboud. Aboud et Aya étaient certains d’avoir la meilleure maman du monde et s'assuraient de le lui dire souvent.Aya avait des fossettes, ce qui poussait...
commentaires (5)

Le Hamas, comme Hezbollah, se sert des enfants comme boucliers humains. Ces deux mouvements terrorisent leurs populations, et donnent du grain à moudre à Israël pour se défendre à tous prit, quite à finir par ressembler aux terroristes qu'il combat. Le Hamas, comme le Hezbollah, Al Quaida, et tous les mouvements islamistes instrumentalisent, pervertissent et sacrifient les enfants. Les leurs comme ceux de autres

Nicolas ZAHAR

00 h 42, le 08 octobre 2024

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Commentaires (5)

  • Le Hamas, comme Hezbollah, se sert des enfants comme boucliers humains. Ces deux mouvements terrorisent leurs populations, et donnent du grain à moudre à Israël pour se défendre à tous prit, quite à finir par ressembler aux terroristes qu'il combat. Le Hamas, comme le Hezbollah, Al Quaida, et tous les mouvements islamistes instrumentalisent, pervertissent et sacrifient les enfants. Les leurs comme ceux de autres

    Nicolas ZAHAR

    00 h 42, le 08 octobre 2024

  • Ce sont eux, les palestiniens qui, d'après ceux qui justifient l'attaque du 7 octobre, n'avaient rien à perdre?

    M.E

    17 h 39, le 07 octobre 2024

  • oh Mon Dieu :( déchirant!!!

    Rhéa m

    14 h 07, le 07 octobre 2024

  • Aya et Aboud, 2 larmes qui ne cesseront jamais de couler sur les joues de tout un chacun! Deux anges qui rejoignent les foules de petits anges qui défendent l'innocence et la joie. Que Dieu et ses anges soient avec ce monde

    Wlek Sanferlou

    13 h 10, le 07 octobre 2024

  • Il y a des victimes qui n'ont pas droit à une minute de silence, à un hommage ou à un cortège. La mémoire de leur innocence suffit pour se rappeler que l'impunité règne dans le monde animal de l'humanité

    Georges Olivier

    10 h 32, le 07 octobre 2024

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