L’affaire a éclaté il y a un peu plus d’un mois, révélée en août par Animals Lebanon (AL) : un lionceau détenu par un particulier originaire de Baalbeck, A.H.H., a été vu plusieurs fois sur les réseaux sociaux et par des témoins en sa compagnie, dans plusieurs régions du Liban. À la suite d'une longue traque, le lionceau a enfin été remis mercredi à l’association après plusieurs semaines de suivi, suite à une enquête ouverte par le procureur de Baalbeck en charge des affaires environnementales, Iyad Bardan, et par la direction des ressources animales du ministère de l’Agriculture.
Selon Maggie Chaarawi, vice-présidente d’Animals Lebanon, « le bébé est une femelle de quatre mois et est en mauvaise condition ». Elle confirme à L’Orient-Le Jour que l’animal a été confié à l’association au poste de police de Baalbeck. « Le propriétaire, détenu depuis plusieurs jours, a finalement remis le lionceau, qui est désormais en sécurité avec AL », poursuit-elle.
Élias Ibrahim, directeur des ressources animales au ministère de l’Agriculture, confirme à L’OLJ que l’animal a été confié à l’association. « Nous avons réussi à convaincre la famille de l’homme de remettre le lionceau aux autorités, qui l’ont remis à leur tour à l’association, étant donné que celle-ci dispose d'un centre spécialisé dans la gestion des grands félins et a le savoir-faire dans ce domaine », souligne-t-il. Selon lui, il revient au juge de décider du sort de A.H.H., qualifiant le comportement de la famille de « geste de bonne volonté ».
Interrogé sur la possibilité que d’autres grands félins soient en la possession de cet homme, qui avait déclaré à la LBCI « en faire son métier », M. Ibrahim estime que « rien n’est prouvé, ces déclarations peuvent être erronées puisque rien n’a été découvert à son domicile lors de précédentes perquisitions ».
Quatrième lionceau en quelques mois
Pour Maggie Chaarawi, « la lutte n’est pas terminée, nous devons toujours obtenir les documents et les autorisations nécessaires du juge et du ministère en vue de pouvoir envoyer la petite lionne dans un sanctuaire ».
« Nous poursuivons également la procédure légale contre cette personne afin de pousser les autorités à la pénaliser et appliquer la loi, afin de décourager quiconque de s’impliquer dans le trafic illégal d’animaux sauvages », ajoute-t-elle.
L’affaire avait été soulevée une première fois dans les médias par Animals Lebanon, le 23 août dernier, alors que l'association suivait cette question depuis le 8 août, se basant sur des vidéos sur les réseaux sociaux ainsi que sur des récits de témoins oculaires qui ont aperçu l’homme et l’animal sur l’autoroute et dans des villes densément peuplées comme Batroun. Les premières perquisitions au domicile du suspect à Baalbeck, à la suite de l’enquête ouverte contre lui, n’ont rien donné et l’homme avait nié être le propriétaire du lionceau. Le week-end dernier, A.H.H. a posté de nouvelles vidéos sur TikTok montrant le lionceau dans les bureaux d’une compagnie, visiblement stressé par les comportements de plusieurs personnes autour de lui, ainsi que dans sa voiture. C’est à la suite de ces vidéos que l’homme a finalement été arrêté.
Animals Lebanon a déjà contribué à sauver plusieurs lionceaux, dont trois ces derniers mois : Issam et Kelly à l’automne dernier, des frère et sœur arrivés par voie de contrebande, et Pi, un jeune mâle retrouvé à Tripoli au printemps. Tous les trois ont été confisqués à des propriétaires abusifs et envoyés dans des sanctuaires en Afrique du Sud.
Le Liban est d’ailleurs souvent considéré comme une plaque tournante du trafic d’espèces sauvages, en raison de sa situation géographique entre l’Afrique et l’Europe. Le pays a ratifié la Convention internationale sur le trafic d’espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) en 2013 et a adopté un décret sur les grands félins ainsi qu'une loi nationale sur la protection et le bien-être des animaux en 2017.
Malheureusement la grande majorité des Libanais n'ont aucune culture relative aux animaux. On les traite comme des ennemis. On les chasse et pêche impunément. Il est grand temps que le gouvernement fasse un effort médiatique pour changer cette attitude qui perdure depuis très longtemps. Encore une fois Malheureusement, le gouvernement n'a jamais montré le moindre intérêt ni pris aucune mesure. Voici encore, une autre tragedie bien Libanaise...
12 h 46, le 12 septembre 2024