L’association Animals Lebanon (AL) dénonce à nouveau l’exploitation d’un lionceau de la part d’un certain A.H.H, qui poste des vidéos sur TikTok en compagnie du jeune animal. L’ONG a relevé la présence de plusieurs nouvelles vidéos ainsi que des témoignages sur la présence de l’homme, originaire de Baalbeck, et du lionceau au centre de Beyrouth, et même dans les bureaux d’une compagnie !
L’affaire a été soulevée une première fois par AL le 23 août dernier (elle suivait cette question depuis le 8), se basant sur des vidéos sur les réseaux sociaux ainsi que sur des récits de témoins oculaires, qui ont aperçu la paire sur l’autoroute et dans des villes densément peuplées comme Batroun. Une enquête avait très vite été ouverte par le procureur de Baalbeck en charge des affaires environnementales, Iyad Bardan, ainsi que par le ministère de l’Agriculture, comme l’avait confirmé à L’Orient-Le Jour le directeur des ressources animales, Élias Ibrahim. Mais le « propriétaire » de l’animal avait pu éviter les poursuites en prétendant que le lionceau n’était pas à lui et qu’il ne l’avait plus en sa possession.
Les nouvelles vidéos qu’il a postées racontent une tout autre histoire. « Un lionceau d'à peine quatre mois, malade, mal nourri, utilisé comme un jouet par des inconnus, promené dans une voiture… Cette pratique est totalement illégale et terrifiante pour un animal aussi fragile », dénonce auprès de L'OLJ Lana el-Khalil, présidente d’AL. « L'homme que l'on voit avec le lionceau a déclaré dans ses vidéos en direct qu'il se livrait au trafic d'animaux sauvages et à la vente d'espèces menacées. Il a ainsi commis plusieurs violations de la loi et livré des déclarations contradictoires. Le lionceau doit être immédiatement confisqué par les autorités », insiste-t-elle.
L’individu en question a affirmé à la LBCI que le trafic d’animaux sauvages est bien son métier et que personne ne peut l’en empêcher sans lui « payer un salaire ». Sur les vidéos qu’il poste, on le voit, ainsi que d’autres personnes, manipuler le lionceau sans ménagement et sans égards pour ses rugissements de détresse.
« Ces agissements ne sont pas seulement des violations de la loi, mais ils mettent en danger la sécurité publique et constituent des abus contre les animaux », renchérit Lana el-Khalil. Avant d'ajouter : « Le gouvernement doit agir. Le lionceau doit être confisqué. Il s'agit d'une violation de la Convention internationale sur le trafic d’espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES, ratifiée par le Liban en 2013), du décret (libanais) sur les grands félins et de la loi nationale sur la protection et le bien-être des animaux (adoptée en 2017). »
Animals Lebanon a déjà contribué à sauver plusieurs lionceaux, dont trois ces derniers mois : Issam et Kelly à l’automne dernier, des frère et sœur arrivés par voie de contrebande, et Pi, un jeune mâle retrouvé à Tripoli au printemps. Tous les trois ont été confisqués à des propriétaires abusifs et envoyés à des sanctuaires en Afrique du Sud. Le Liban est d’ailleurs souvent considéré comme une plaque tournante du trafic d’espèces sauvages, en raison de sa situation géographique entre l’Afrique et l’Europe.
Pourquoi n’est-il pas arrêté cet homme?
18 h 08, le 08 septembre 2024