La rue principale du camp de Bourj el-Brajné, le 11 octobre 2023. Photo João Sousa/« L’OLJ »
L'armée libanaise a annoncé mercredi avoir libéré huit Palestiniens, originaires du camp de réfugiés de Bourj el-Barajné, dans la banlieue sud de Beyrouth, qui avaient été kidnappés par « une bande criminelle » . Dans un communiqué publié dans l'après-midi, l'institution militaire a précisé avoir arrêté un Libanais membre du gang et oeuvrer pour arrêter le reste du groupe.
« Dans la nuit du 9 au 10 septembre 2024, une bande criminelle a attiré huit Palestiniens résidant au camp de Bourj el-Barajné vers la région de la Békaa sous prétexte de faciliter leur émigration illégale en Europe, avant de les enlever et d'exiger une rançon pour leur libération », indique le communiqué.
« La Direction des renseignements a mené ensuite une opération de surveillance et des raids, ce qui a permis de libérer les personnes enlevées à la frontière libano-syrienne dans la région de Hermel et d’arrêter le citoyen (A.A.), membre de la bande, qui les avait transportées de Beyrouth à la Békaa », ajoute l'armée qui affirme qu'un enquête a été ouverte et que « des efforts sont en cours pour arrêter les autres membres de la bande ».
Une source sécuritaire avait indiqué auparavant à notre correspondante dans la Békaa que les Palestiniens enlevés avaient été emmenés en Syrie, avant d'être remis aux services de renseignements de l'armée à la frontière, grâce au concours de « tribus » présentes dans la région.
D'après le média « Portail des réfugiés palestiniens du Liban », les Palestiniens auraient été leurrés par un groupe de personnes leur proposant de les aider à se rendre en Italie. Les ravisseurs auraient réclamé une rançon, selon la même source, et torturé certaines de leurs victimes, selon le témoignage du père de l'une d'elles, qui dit avoir reçu des « vidéos ». La mère d'un des jeunes kidnappés a raconté que le groupe a été enlevé dans la banlieue sud, où tout contact a été perdu, alors qu'ils étaient supposés se rendre à Tripoli (Liban-Nord).
Cet incident avait provoqué la colère des résidents du camp de Bourj el-Barajné, qui avaient bloqué mardi soir plusieurs routes du sud de la capitale pour réclamer l'intervention de l'État et des forces de sécurité.