L’incubateur libanais Berytech s’est associé avec ANIMA Investment Network et Invest Cyprus, une agence nationale chypriote de promotion des investissements, pour aider les entrepreneurs et universitaires libanais à accéder à un fonds de 100 milliards d’euros mis en place par l’Union européenne (UE) et à s’étendre sur le marché européen. Lancé il y a un an et financé par l’UE, le nouveau programme de Berytech, « Lebanon Innovate » – prévu sur une période de trois ans et demi –, vise à soutenir la transformation des innovations et des découvertes technologiques, émergeant des universités, en produits prêts à être commercialisés et en entreprises commerciales pour stimuler les secteurs productifs libanais, principalement les technologies de l’information et de la communication (TIC), l’agroalimentaire et les soins de santé.
« Nous travaillons avec de nombreux partenaires méditerranéens, comme Invest Cyprus, Anima et d’autres, pour renforcer l’écosystème libanais, favoriser les opportunités pour les entrepreneurs de la région et leur offrir des opportunités de soft landing (atterrissage en douceur) dans la région, y inclus sur le marché chypriote », indique Krystel Khalil, directrice du programme Lebanon Innovate. Nadine Slim, responsable dudit programme, nous a également expliqué qu’ils travaillaient à combler le fossé entre la recherche académique et les industries locales d’une part et sur le marché européen d’autre part.
Ce programme mène une série d’activités, allant du renforcement des capacités et du soutien aux bureaux de subvention dans différentes universités libanaises, à des activités de mise en relation professionnelle, poursuit Mme Slim. « Nous aidons les universités et les institutions de recherche libanaises à organiser des formations sur la collecte de fonds, la conception de projets, l’élaboration de propositions et de budgets, et la candidature aux opportunités de financement de l’UE. Jusqu’à présent, une académie sur deux a été organisée à cet effet. »
Organisée par Invest Cyprus et Anima, la dernière session s’est tenue à Nicosie en juin et était axée sur sur le développement de partenariats et la coopération interrégionale de l'UE à travers une série d'ateliers. Parmi les participants figuraient quatorze Libanais issus de huit universités et centres de recherche au Liban. « L’objectif était de permettre aux universitaires et entrepreneurs libanais de se connecter avec leurs homologues chypriotes pour collaborer, identifier des opportunités de partenariat, échanger des connaissances et postuler à des financements européens », note Nadine Slim.
Le marché chypriote offre de nombreux avantages, a expliqué Jihad Bitar, président de l’écosystème de start-up French Tech Beyrouth : « Outre son emplacement géographique stratégique qui permet aux entrepreneurs de faire des affaires avec l’Europe, l’Afrique et les pays du Conseil de coopération du Golfe, la propriété intellectuelle y est hautement protégée et les taxes sont plus faibles (par rapport à d’autres marchés). » Il ajoute également que s’installer à Chypre est relativement facile en termes de visa et de voyage en général. « C’est aussi un pays généralement très accueillant pour les Libanais », explique-t-il.
« L’échange d’expertise et la coopération étroite peuvent largement contribuer à l’amélioration continue de la région méditerranéenne, qui est de plus en plus interconnectée », a pour sa part affirmé Marios Tannousis, PDG d’Invest Cyprus.
Une nouvelle session académique doit avoir lieu en novembre en France, a annoncé Nadine Slim, dans le cadre de la promotion de la collaboration méditerranéenne et dont les détails seront communiqués ultérieurement.