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Lifestyle - Repère

Angelina sans Brad, Gaga amoureuse et un porno gay : tout ce qu’il faut savoir sur la 81e Mostra de Venise

Plus hollywoodienne et commentée que jamais, la manifestation cinématographique a pris, cette année encore, une nouvelle dimension. En attendant le palmarès, « L’Orient-Le Jour » vous propose un récapitulatif utile des événements strassés.

Angelina sans Brad, Gaga amoureuse et un porno gay : tout ce qu’il faut savoir sur la 81e Mostra de Venise

Brad Pitt et George Clooney à l’avant-première de leur film « Wolfs ». Louisa Gouliamaki/Reuters

Sur le tapis rouge de la cérémonie d’ouverture de la 81e édition du plus vieux festival de cinéma au monde, l’actrice italienne Laura Morante affiche un éventail où est inscrit « Arrêtez le génocide à Gaza ». Autour du Lido, nombre d’artistes et de mairies transalpines n’hésitent plus à afficher ouvertement leur soutien au peuple palestinien. Une impression de reconnexion avec le monde réel qui s’évapore vite une fois les célébrités arrivées. Car à Venise, malgré toute l’actualité brûlante du moment, il n’est finalement question que de glamour entre deux discours à peine politisés. Voici ce qu’il faut retenir de ce cru 2024…

Tim Burton et Monica Bellucci présentent « Beetlejuice Beetlejuice ». Louisa Gouliamaki/Reuters

Monica loin de sa dolce vita

Dévoilé hors compétition le premier soir, Beetlejuice Beetlejuice de Tim Burton a su s’imposer face à un auditoire réputé pour son snobisme antiaméricain, répugné par les super-productions californiennes. Longuement ovationné, la suite du film culte révélé 36 ans plus tôt offre à Monica Bellucci – qui partage depuis deux ans la vie du réalisateur – un rôle de composition éloigné de ses habituels portraits de femmes italiennes naïves ou tourmentées. Entourée de Michael Keaton, Winona Ryder, Catherine O’Hara et Jenna Ortega, la plus éclectique des Romaines est apparue dans une tenue griffée Vivienne Westwood complétée par des lunettes de soleil, autrefois la signature d’une Sophia Loren que beaucoup avaient espéré apercevoir dans la salle après la fausse promesse d’un déplacement cannois en mai dernier…

Le couple Bellucci-Burton, qui s’est formé après une rencontre décisive au Festival Lumière de Lyon en octobre 2022, s’est ensuite rendu à Los Angeles où une nouvelle étoile attendait le metteur en scène sur le Hollywood Walk of Fame.

Isabelle Huppert, présidente du jury de la 81e Mostra de Venise. Guglielmo Mangiapane/Reuters

Une présidence cocorico

Debout sur une gondole dans un jogging Balenciaga, Isabelle Huppert n’est pas passée inaperçue quelques heures avant le lancement de la quinzaine. Ambassadrice de la maison parisienne depuis 2023, l’actrice aux deux César est venue remplir son rôle de présidente du jury, quinze ans après avoir orchestré les délibérations du 62e Festival de Cannes.

En robe longue imprimée léopard ou combinaison rock, l’artiste de 71 ans, qui accumule les apparitions, succède à un autre Français, Damien Chazelle, réalisateur de La La Land et de Babylon, à la tête des assesseurs au Lion d’or. Sensible à la firme euro-méditerranéenne, Huppert, qui depuis sa nomination aux Oscars pour Elle en 2017 tourne plus régulièrement outre-Atlantique, est particulièrement scrutée et crainte, alors que ce 81e cru vénitien brille par une flamboyance outrancière détonnant avec les autres festivals historiques du Vieux Continent.

Pour son retour sur le grand écran, Angelina Jolie incarne Maria Callas. Louisa Gouliamaki/Reuters

La réincarnation de la Callas

Moins présente au cinéma ces dernières années, c’est sous les traits de la prima donna de l’opéra moderne qu’Angelina Jolie est exceptionnellement sortie d’une réserve médiatique assumée. Arrivée à Venise à la veille d’une cérémonie d’ouverture expéditive et oubliable, l’actrice oscarisée s’est contentée d’une conférence de presse et d’une session d’interviews exclusivement réservées aux grandes chaînes européennes.

Réalisé par Pablo Larrain, Maria a ainsi été présenté en avant-première mondiale sous les applaudissements – dix minutes de standing ovation – de cinéphiles accrédités et de journalistes enthousiasmés par un script ré-imaginant les derniers jours d’une cantatrice rongée par les doutes et les complexes. Discrète sur ses contrariétés, Angelina Jolie, à qui la cinéphilie vénitienne promet une nomination assurée aux prochains Oscars, n’a pas éternisé sa présence sur le territoire italien une fois ses larmes séchées, son jet l’attendant à la sortie de la projection du biopic. Sans doute pour ne pas croiser son illustre mari – lui aussi en compétition – dont elle n’a toujours pas officiellement divorcé…

George Clooney et Brad Pitt lors du photo-call pour « Wolfs ». Louisa Gouliamaki/Reuters

La bromance des sexy-génaires

Dimanche, tous les appareils étaient braqués sur un Lido bondé pour entrevoir l’arrivée de George Clooney et Brad Pitt, venus dévoiler main dans la main le dernier long-métrage pensé par Jon Watts. Si la distribution est impressionnante, Wolfs – une comédie policière teintée d’humour noir – n’a eu droit qu’à une réception mitigée, voire glaciale.

Loin des salles climatisées, les deux représentants d’un Hollywood moins âgiste avec les hommes ont poursuivi leur marathon quasi publicitaire aux côtés de leurs compagnes respectives. Si le premier était, comme d’habitude, agrippé au regard de l’avocate en droit international Amal Clooney, le second a profité de cette exposition sous les flashes pour officialiser sa relation avec Ines de Ramon, une créatrice de bijoux de 29 ans sa cadette et ex-femme de Paul Wesley, l’une des stars de la série Vampire Diaries

Tilda Swinton, Pedro Almódovar et Julianne Moore arrivent sur le tapis rouge pour la présentation de « The Room Next Door ». Yara Nardi/Reuters

Les débuts américains de l’empereur de la Movida

De nouveau en lice pour le Lion d’or, le cinéaste espagnol multirécompensé Pedro Almodóvar a livré, devant un parterre de chroniqueurs et de festivaliers intrigués, son premier projet en langue anglaise, et pas avec n’importe qui…

Au casting de The Room Next Door, un drame crépusculaire aux accents burlesques, Julianne Moore et Tilda Swinton se donnent aussi passionnément la réplique qu’intensément la parole au cours de rares entretiens accordés depuis le grand palais de Venise.

Loin des provocations et des couleurs criardes qui ont marqué son cinéma madrilène, l’éternelle figure de la Movida s’est rendue, tout en rose vêtue, sur le tapis rouge éclairé par les crépitements des appareils photo imposants, avec, à la clé, un accueil triomphal pour cette création novatrice unanimement saluée pour sa candeur et ce même humanisme si caractéristique des égéries qu’il a su façonner au creux des nineties.

Le cinéaste français Claude Lelouch une nouvelle fois honoré. Yara Nardi/Reuters

Un homme, une femme et une passion intacte

Honoré pour l’ensemble d’une œuvre émaillée par les succès romantiques et les drames accablants, Claude Lelouch est aussi venu présenter son 51e long-métrage, Finalement, dont la sortie est prévue en novembre prochain en France. Au bras d’Elsa Zylberstein, son actrice fétiche et « porte-chance » depuis le début des années 2010, le metteur en scène de bientôt 87 ans ne se dit pas prêt à lâcher sa caméra, celle qui l’a sauvé des déboires d’une profession qui l’a longtemps malmené.

Drew Starkey, Luca Guadagnino et Daniel Craig sont à Venise pour défendre « Queer ». Yara Nardi/Reuters

L’ex-James Bond coloré

Cheveux poivre et sel jusqu’aux épaules assortis à une barbe de trois jours, Daniel Craig est presque passé incognito sur le tapis rouge, malgré l’indéniable engouement autour du dernier opus de Luca Guadagnino dont il est le héros. Dans Queer, le Britannique de 56 ans interprète le double littéraire de William S. Burroughs, un intellectuel homosexuel et accro à l’héroïne, à l’opposé du personnage de 007 qu’il a endossé de 2006 à 2021.

Soutenu par sa compagne l’actrice Rachel Weisz, à la notoriété titubante, la performance de Craig a pour le moins divisé le public, entre les scènes de sexe hardcore filmées de près et les dialogues alambiqués réécrits à l’usure par le réalisateur italien qui n’a fait que se défendre face aux questions aguicheuses des journalistes en conférence de presse. « Ma mission a été que Daniel change de registre, et je sais que j’ai réussi », répond-il face au quinquagénaire enthousiaste, comme pour diluer le parfum du scandale.

Lady Gaga pose pour les photographes à 48 heures de la cérémonie de clôture. Louisa Gouliamaki/Reuters

Gaga de cinéma

C’était, et de loin, le film le plus attendu de la manifestation. Moins de deux mois après avoir repris Zizi Jeanmaire lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques à Paris, c’est dans un tout autre registre que Lady Gaga est apparue sur les écrans d’une Mostra électrisée malgré l’épuisement. À l’affiche de Joker : folie à deux, la partenaire de scène de Joaquin Phoenix – qui a remporté l’Oscar du meilleur acteur pour le premier volet de la saga –, est avant tout à Venise pour prouver ses talents d’actrice, entre deux albums de pop mi-sucrée, mi-engagée.

Sombre et anarchique, subvertissant les codes des scénarios de super-héros, la vision de Todd Philipps, récompensée sur ces mêmes terres en 2019, est aussi hautement perçue que vivement anticipée.

Coiffe noire à cornes vissée sur des yeux recouverts, la chanteuse américaine est arrivée au bras de son fiancé Michael Polansky dans un costume rappelant son interprétation ultra-commentée de Patrizia Reggiani dans House of Gucci en 2021. Ensorcelante en Dior, à 38 ans, Gaga n’a rien perdu de la démesure de son personnage.

Richard Gere dans les gradins dédiés aux photographes devant sa femme. Louisa Gouliamaki/Reuters

Ont aussi été vus…

Richard Gere assis entre les photographes pour admirer sa femme Alejandra sur le tapis rouge, des slogans propalestiniens écrits sur des cuisses, la mannequin Eva Herzigova en tenue de panthère, Cate Blanchett en majesté dans un costume taillé Armani Privé, Eva Longoria, Antonio Banderas et Kelly Rowland au dîner annuel de l’Amfar, Nicole Kidman signant des autographes avec les deux mains en sortant d’une énième projection… En attendant le palmarès, dans un océan de pronostics, les stars s’occupent comme elles peuvent.

Sur le tapis rouge de la cérémonie d’ouverture de la 81e édition du plus vieux festival de cinéma au monde, l’actrice italienne Laura Morante affiche un éventail où est inscrit « Arrêtez le génocide à Gaza ». Autour du Lido, nombre d’artistes et de mairies transalpines n’hésitent plus à afficher ouvertement leur soutien au peuple palestinien. Une impression de reconnexion...
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