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Politique - Repère

Près d'une décennie de purges et démissions au sein du CPL

Huit d'entre eux ont été exclus du parti dirigé par Gebran Bassil depuis 2015 ; trois ont décidé de partir volontairement.


Près d'une décennie de purges et démissions au sein du CPL

Les fidèles du président Michel Aoun rassemblés devant le palais de Baabda à l’occasion de la fin de son mandat le 31 octobre 2022. Photo Mohammad Yassine

Au cours des dernières années, et plus particulièrement durant le mois écoulé, le Courant patriotique libre (CPL) a connu une vague importante de départs. Une douzaine de membres éminents - dont certains étaient des militants de longue date - ont démissionné ou ont été expulsés en raison de désaccords avec le chef du parti, Gebran Bassil. Les départs ont commencé un an après son arrivée à la tête du parti en 2015, nommé par son beau-père et fondateur du parti, Michel Aoun.

D'autres responsables proches du parti ou membres de son bloc parlementaire, mais non officiellement encartés, ont également pris leurs distances avec le CPL. C'est notamment le cas de l'ancien général de brigade et ex-député Chamel Roukoz, un autre (ex-) gendre de Michel Aoun, qui a progressivement abandonné le courant jusqu'à s'en détacher en 2019.

L'Orient Today fait le point sur chacun des départs du parti orange depuis 2016 :

2016 : Ziad Abs, Naïm Aoun, Antoine Nasrallah et Paul Abi Haïdar

Il s'agissait en quelque sorte de la première grande purge dans les rangs du CPL après l'accession de Gebran Bassil à la tête du parti. En 2016, le CPL a exclu quatre de ses membres bien connus : Ziad Abs, Naïm Aoun, Antoine Nasrallah et Paul Abi Haïdar, après les avoir accusés d'avoir « commis des violations publiques répétées et flagrantes des règles les plus élémentaires de la discipline du parti ».

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Le différend entre M. Abs et le CPL a commencé avec son opposition à l'alliance du parti avec le Courant du Futur de Saad Hariri lors des élections municipales de Beyrouth. Selon des informations de presse à l'époque, Ziad Abs, qui était l'un des principaux négociateurs de l'accord de Mar Mikhaël conclu en 2006 entre le Hezbollah et le CPL, n'aurait pas été consulté au sujet de l'alliance avec le Courant du Futur. En conséquence, lors de ces élections municipales, lui et d'autres militants ont soutenu des candidats qui n'étaient pas ceux désignés par leur parti.

2020 : Michel de Chadarévian démissionne

En décembre 2020, le responsable des relations diplomatiques du CPL et l'un de ses membres fondateurs, Michel de Chadarévian, claque la porte. Il explique son geste par le fait que sa tâche d'expliquer et de défendre les principes du CPL était devenue impossible à ses yeux, « compte tenu des contradictions, des égarements et de la primauté des intérêts personnels ». Sa démission, a-t-il insisté, vient en signe de protestation contre toutes les politiques du parti.

Le désaccord de M. de Chadarévian avec le CPL était également dû à l'incapacité du parti à contribuer à la formation d'un gouvernement en 2020, après la démission de l'ancien Premier ministre Hassane Diab.

2022 : Mario Aoun, Ziad Assouad, Hikmat Dib

En 2022, en pleines élections législatives, le CPL a exclu les anciens députés Ziad Assouad et Mario Aoun. Le parti a déclaré que Ziad Assouad avait été écarté en raison de son « insistance à commettre des violations répétées et délibérées des statuts et de la législation du courant ». Assouad, toujours selon le CPL, avait attaqué dans les médias ses collègues de la circonscription de Jezzine, « ouvrant une brèche dans les rangs du courant dans cette circonscription ». À l'époque, M. Assouad était en conflit avec un autre membre du parti dans la même circonscription, Amal Abou Zeid. Les tensions entre les deux anciens députés avaient failli provoquer l'implosion de la liste électorale dans la circonscription.

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Une nouvelle secousse au sein du CPL

En ce qui concerne Mario Aoun, le CPL dit l'avoir limogé en raison de sa « violation flagrante du système et du mécanisme interne des élections législatives, et pour ses attaques publiques contre le parti, ainsi que son soutien déclaré à des [candidats] autres que ceux désignés par le parti ».

La même année, l'ancien député Hikmat Dib a démissionné du CPL, principalement en raison de son exclusion de la course électorale parlementaire. Cependant, selon le site d'information al-Modon, l’autre raison derrière la démission de M. Dib est « l'accumulation d'erreurs dans la gestion des dossiers internes » suite à l'accession de Gebran Bassil à la tête du parti.

2024 : Elias Bou Saab, Alain Aoun, Simon Abi Ramia, Ibrahim Kanaan

En mars 2024, le CPL a exclu le vice-président du Parlement, Elias Bou Saab, au motif qu'il avait violé les « dispositions du règlement intérieur et ne s'était pas conformé aux directives du parti ». Un « conflit silencieux » l'oppose à Gebran Bassil depuis les élections législatives de 2022 au sujet de la liste électorale dans le Metn, la circonscription de M. Bou Saab. Le différend est également lié à l’élection présidentielle : le député n'a pas voté pour le candidat du CPL, l’ancien ministre Jihad Azour, lors de la dernière session électorale, qui a eu lieu en 2023.

Après avoir écarté M. Bou Saab, le CPL a également exclu de ses rangs le député Alain Aoun, affirmant que ce dernier avait été à l’encontre des « décisions et directives du parti aux niveaux politique, organisationnel et médiatique » et « ne s'était pas engagé à respecter la décision du parti (de voter pour Jihad Azour) lors de la dernière session électorale présidentielle ».

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Le député Ibrahim Kanaan propose une initiative pour recoller les morceaux au CPL

Quelques jours plus tard, le député Simon Abi Ramia, réélu en 2022 dans la circonscription de Jbeil, a annoncé sa décision de quitter le CPL, invoquant des « désaccords » avec la direction du parti, notamment sur le caractère unilatéral des prises de décision. Commentant la démission de M. Abi Ramia, le CPL a prétendu qu'il « refusait systématiquement d'assister aux réunions du groupe parlementaire, du conseil politique et du conseil national pendant environ cinq mois ».

Enfin, le mercredi 28 août, le député Ibrahim Kanaan a annoncé sa démission du bloc du CPL, deux semaines après avoir proposé une initiative de réconciliation au sein du parti, qui a été rapidement rejetée dans un communiqué officiel publié par le bureau de communication du parti.

Au cours des dernières années, et plus particulièrement durant le mois écoulé, le Courant patriotique libre (CPL) a connu une vague importante de départs. Une douzaine de membres éminents - dont certains étaient des militants de longue date - ont démissionné ou ont été expulsés en raison de désaccords avec le chef du parti, Gebran Bassil. Les départs ont commencé un an après...
commentaires (4)

tous ces cadres qui ont quitté la barque ET ceux qui dirigent ce parti , qui sont restés se comportent de la même manière que s’était comporté leur général à l’époque et c’est celle appliquée par les héritiers . Ils ont tous « le culte du MOI » . « Moi ou personne ». C’est cette méthode qui est en cours d’application actuellement. C’est tout simple : Une grosse tête et des egos aussi bien de certains dissidents que de certains dirigeants. Egos surdimensionnés au sein de ce mouvement. « MOI OU PERSONNE » . Ce n’est PAS leur faute. C’est ce parti qui leur a transmis ce virus avec le temps.

LE FRANCOPHONE

17 h 17, le 31 août 2024

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Commentaires (4)

  • tous ces cadres qui ont quitté la barque ET ceux qui dirigent ce parti , qui sont restés se comportent de la même manière que s’était comporté leur général à l’époque et c’est celle appliquée par les héritiers . Ils ont tous « le culte du MOI » . « Moi ou personne ». C’est cette méthode qui est en cours d’application actuellement. C’est tout simple : Une grosse tête et des egos aussi bien de certains dissidents que de certains dirigeants. Egos surdimensionnés au sein de ce mouvement. « MOI OU PERSONNE » . Ce n’est PAS leur faute. C’est ce parti qui leur a transmis ce virus avec le temps.

    LE FRANCOPHONE

    17 h 17, le 31 août 2024

  • Bien que c'est un peu de 'poetic justice' de voir ce parti se desintegrer (comme prevu d'ailleurs avec leurs principes tordus et alliances contre nature et tergiversations acrobatiques qui donnent meme a Joumblatt du fil a retordre), ne lui donnez pas trop d'importance: bien qu'il possede toujours la force de nuire...comme plusieurs autres d'ailleurs qui on vendu leur principes et leur pays.....

    Sabri

    13 h 10, le 31 août 2024

  • Ils singent point par point les usurpateurs de leur pays. La photo ou quelques drapeaux libanais flottent en disent long sur leur patriotisme emprunté.

    Sissi zayyat

    10 h 52, le 31 août 2024

  • Les rats quittent le navire? Non! Pas les rats! Le quartier-maîtres, les officiers de bord. Bassil veut être maître après Dieu: il va se retrouver seul à la barre.

    Yves Prevost

    07 h 30, le 31 août 2024

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