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Culture - Festival

Ces « Cordes de Baalbeck » qui lient tous ceux que la musique unit

Un concert unique mais à la forte charge symbolique a réuni sous la bannière du prestigieux festival de musique le sextet libanais de Charbel Rouhana et le trio (palestinien) Joubran.

Ces « Cordes de Baalbeck » qui lient tous ceux que la musique unit

Charbel Rouhana et son sextet sur la scène du théâtre Caracalla. Photo Houssam Shbaro

 Ce n’est ni sous les colonnes de Jupiter ni dans le temple de Bacchus que l’unique soirée proposée par le Festival de Baalbeck aura eu lieu cet été, mais au théâtre Caracalla à Horch Tabet.

Un sextet et un trio qui caressent le oud comme le corps d’une femme. Le sextet de Charbel Rouhana (Nadim Rouhana à l’accordéon, Marc Abou Naoum au piano, Makram Abou el-Hosn à la contrebasse, Zad Khalifé et Élie Yammouné aux percussions) et le Trio Joubran, la formation palestinienne, sont sans nul doute des virtuoses du oud, mais ils ont su transgresser les frontières de cet instrument typique de la musique orientale pour l’emmener à la rencontre des autres musiques et artistes du monde.

« Les cordes de Baalbeck », ou « Awtar Baalback », concert unique en trois temps du prestigieux festival programmé hors les murs, a démarré sur les chapeaux de roue avec le morceau Mayyas de Charbel Rouhana. Et cela après le mot d’ouverture de la présidente du festival Nayla de Freige, qui a expliqué n’avoir prévu qu’un seul événement, en raison de la situation régionale qui a contraint le festival à remettre la date, puis à changer de lieu tout en assurant que sa volonté est toujours de tenir bon en dépit de tous les écueils.

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Complicité, engagement et solidarité

Pour la deuxième partie, c’est le Trio Joubran (dont c’est le 20e anniversaire et qui regroupe en réalité 5 musiciens au total) qui a occupé la scène après une minute de silence pour la Palestine. Les trois frères oudistes dont un, Samir, qui arrivait tout juste de Ramallah, étaient accompagnés du percussionniste iranien Habib Moftah – à la performance habitée par ce son dont il sait qu’il peut en être privé à tout moment s’il venait à rentrer dans son pays – et du Français Valentin Mussou au synthétiseur et au violoncelle, l’instrument qu’il a engagé dans un fabuleux dialogue avec la formation.

Complicité, engagement et solidarité étaient les maîtres mots de cette soirée où résonnaient sur la musique du trio les vers de Mahmoud Darwiche, qui rappellent que le silence tue lentement. La troisième partie a quant à elle réuni le sextet de Charbel Rouhana avec le Trio Joubran sur un premier morceau du répertoire du groupe pour finir sur une composition de Rouhana dédiée aux deux villes Beyrouth et Baalbeck qui sont sœurs et dont le lien devient davantage indéfectible en période trouble.

À travers le jeu à l’unisson de leurs cordes, le message de ces « Awtar Baalback » (pour reprendre l’intitulé du concert) résonnait d’autant plus fort qu’obligés de se produire ailleurs qu’à Baalbeck, ils n’en ont pas moins porté à bout de bras une cause qu’ils défendent autant que la cause palestinienne, qui est celle de la culture et de la musique fédératrices. Faisant régner la virtuosité et l’émotion sur cette scène que tout le monde aurait voulue ailleurs, les deux formations n’en ont pas moins fait briller les étoiles d’un festival à haute teneur symbolique…

 Ce n’est ni sous les colonnes de Jupiter ni dans le temple de Bacchus que l’unique soirée proposée par le Festival de Baalbeck aura eu lieu cet été, mais au théâtre Caracalla à Horch Tabet. Un sextet et un trio qui caressent le oud comme le corps d’une femme. Le sextet de Charbel Rouhana (Nadim Rouhana à l’accordéon, Marc Abou Naoum au piano, Makram Abou el-Hosn à la...
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Devrait-on l'appeler Festival Moyen-Oriental de Baalbeck ... ?

Remy Martin

17 h 20, le 30 août 2024

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Commentaires (1)

  • Devrait-on l'appeler Festival Moyen-Oriental de Baalbeck ... ?

    Remy Martin

    17 h 20, le 30 août 2024

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