Alors que certains Libanais font des stocks de nourriture chez eux face au risque d'une guerre élargie avec Israël, le ministre sortant de l’Économie Amine Salam s'est voulu rassurant jeudi, se basant sur des réunions qu’il a eues avec les importateurs.
« Les syndicats m’ont assuré que le Liban dispose de stocks suffisants pour trois mois, et que des cargaisons attendues au port ces prochaines semaines devraient suffire pour deux autres mois, ce qui signifie que nos stocks couvrent la consommation des cinq prochains mois », a déclaré M. Salam lors d'un entretien avec les médias.
Le ministre, qui a rappelé que le Liban importe 90 % de ses besoins, a affirmé avoir donné des directives pour que les denrées soient distribuées de manière équitable selon les régions, notamment celles où se trouvent des déplacés internes en raison des combats qui font rage au Liban-Sud.
M. Salam a déploré cependant que les Libanais « ne croient plus leurs dirigeants, car les autorités ont perdu la confiance de leur population depuis des années déjà », regrettant que les « responsables actuels subissent les conséquences de la corruption et de la mauvaise gestion du passé ».
Le ministre de l’Economie a cependant demandé aux Libanais de « faire preuve de solidarité en ces temps difficiles », estimant que les plus nantis ne devraient pas vider les rayons, ce qui lèserait les plus vulnérables qui survivent au jour le jour. D’autant plus que ces comportements risquent de faire grimper les prix.
M. Salam a également déploré que la contrebande continue de faire des ravages sur le marché libanais, soulignant que le marché parallèle représente plus de 50 % du légal. « Je vais proposer en Conseil des ministres un élargissement de la cellule sécuritaire créée il y a deux ans pour gérer le monopole du stockage du blé, afin d’y inclure toutes les denrées », a-t-il ajouté.