Rechercher
Rechercher

Société - Cybercriminalité

Les données du ministère de la Justice ont-elles été piratées ?

Plusieurs avocats ont demandé une enquête judiciaire sur la véracité d’informations de presse selon lesquelles des éléments « sensibles » ont fuité et ont été proposés à la vente.

Les données du ministère de la Justice ont-elles été piratées ?

Le Palais de justice de Beyrouth. Photo Philippe Hage Boutros

Des informations diffusées il y a une quinzaine de jours dans des médias et réseaux sociaux, selon lesquelles des données du ministère de la Justice ont fuité et ont été proposées à la vente, font l’objet d’une demande d’ouverture d’une information judiciaire présentée jeudi dernier devant le parquet de cassation, par une dizaine d’avocats. Parmi ceux-ci, Ramzi Haykal, Moussa Khoury, Chucri Haddad, Naja Tabet, Marie Daou et Charbel Freiha, qui offrent leurs services de conseil dans le cadre d’un plan de transformation numérique engagé il y a plusieurs mois par le ministre de la Justice, Henri Khoury, pour une numérisation des procédures judiciaires. Celle-ci vise à favoriser une plus grande transparence et à rendre les procédures plus efficaces et accessibles aux justiciables et à leurs avocats, ainsi qu’aux magistrats.

« Un piratage des données de sécurité liées à des sujets sensibles en rapport avec la justice et vendues sur internet » avait été rapporté en juillet dernier, sur différentes plateformes médiatiques, par des personnes présentées comme expertes en technologies de l’information. L’une d’elles avait mis l’accent sur la « défaillance » des systèmes de numérisation des services gouvernementaux « dont fait partie le ministère de la Justice », assurant que les réseaux informatiques de ces services pâtissent d'un « défaut de maintenance ».

Dans leur requête devant le parquet, dont L’Orient-Le Jour a consulté une copie, les avocats ont fait état d’une information selon laquelle « une personne non identifiée a publié des données appartenant au ministère de la Justice et les a proposées à la vente sur la plateforme X pour un montant de 6 000 dollars au nom d'une partie se faisant appeler « Dark Web intelligence ». Les auteurs de la requête ont relevé que l’ information véhiculée comportait « des données incompréhensibles, qui avaient été floutées au moyen de retouches de l’image ».

Pour « révéler l’identité de personnes qui proposent à la vente des éléments attribués au ministère de la Justice et vérifier l’exactitude de leur attribution à ce ministère », les requérants ont demandé que leur recours soit transmis aux « parties compétentes, chargées d’assurer la sécurité cybernétique des données ».

Ils ont en outre rappelé qu’un projet pour une réhabilitation informatique du Palais de justice avait été financé en 2012 à concurrence de 20 millions d’euros par la Communauté européenne (CE), qui avait versé ce montant en plusieurs étapes, durant une période s’étalant jusqu’ en 2019. Les avocats ont appelé à enquêter pour savoir « comment ont été dépensés ces fonds destinés à une numérisation supposée assurer une protection des données en garantissant un mécanisme de repérage de piratages ».

Interrogé sous anonymat par L’OLJ, un des requérants pointe du doigt « un gaspillage » des fonds octroyés par la CE, déplorant que « des commissions aient été encaissées, sans que pour autant le projet financé n’ait été réalisé.

L'OLJ a tenté sans succès de joindre le ministre sortant de la Justice, Henri Khoury.

Des informations diffusées il y a une quinzaine de jours dans des médias et réseaux sociaux, selon lesquelles des données du ministère de la Justice ont fuité et ont été proposées à la vente, font l’objet d’une demande d’ouverture d’une information judiciaire présentée jeudi dernier devant le parquet de cassation, par une dizaine d’avocats. Parmi ceux-ci, Ramzi Haykal,...
commentaires (1)

Pour receuillir des donnees confidentielles de la justice, pas besoin de piratage informatique. Il existe suffisament de juges vereux et venaux pour assurer aux criminels toute satisfaction. Nous parlons, bien sur, des grands criminels qui possedent argent, influence politique et milice a leur service.

Michel Trad

09 h 35, le 07 août 2024

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Pour receuillir des donnees confidentielles de la justice, pas besoin de piratage informatique. Il existe suffisament de juges vereux et venaux pour assurer aux criminels toute satisfaction. Nous parlons, bien sur, des grands criminels qui possedent argent, influence politique et milice a leur service.

    Michel Trad

    09 h 35, le 07 août 2024

Retour en haut