À l’entrée du hall des arrivées à l’Aéroport international de Beyrouth, un groupe de chauffeurs de taxi attend des clients, qui se font rares. « Entre l’été dernier et celui-ci, ça n'a rien à voir, surtout avec l’annulation des vols », lance l'un d'eux. D'ordinaire bondé en cette période de l'année, il y a peu de monde à la sortie de l'aéroport pour accueillir les quelques voyageurs.
Depuis quelques jours, de plus en plus de chancelleries, dont celles de la France, des États-Unis et du Royaume-Uni, appellent leurs ressortissants à quitter le Liban et leur déconseillent de s’y rendre, alors que le risque d’une escalade régionale est monté d’un cran après la frappe israélienne mardi dernier contre la banlieue sud de Beyrouth qui a tué Fouad Chokor, haut gradé du Hezbollah, et l’assassinat, le lendemain, du leader politique du Hamas, Ismaïl Haniyé, à Téhéran. Mais tout le monde ne l'entend pas de cette oreille. Bien que le spectre d’une guerre « totale » guette le Liban et que les affrontements entre le Hezbollah et l'État hébreu montent crescendo, certains expatriés et étrangers tiennent toujours à venir.
« Eh, tu ne m’as pas fait la bise ! » lance Imad* à sa sœur Hiba, qui réside au Koweït depuis trois ans. Tout l’été, Hiba n’a eu de cesse de reporter ses vacances au Liban. La mère de famille, qui va passer son séjour à Nabatiyé, dans le sud du pays, a même songé à annuler une nouvelle fois. Mais finalement, elle a décidé de « s'en remettre à Dieu ». « Je ne pense pas qu’il se passera quoique ce soit, dit-elle, tentant de se rassurer alors qu'elle sait que le pays est au bord de l'explosion. Au moins, je serai avec ma famille. »
Même sentiment pour Ali, qui n'a pas vu la sienne depuis dix ans. Sac sur le dos, il se dirige vers la sortie après plus d’une journée d’escale à Antalya. Ce Syrien qui vit en Suède – dont l’ambassade au Liban a été relocalisée à Chypre – compte retrouver ses proches qui le rejoignent de Damas. « Je ne pouvais pas rater cette occasion. Pour moi, la situation est toujours calme, dit le jeune homme de 28 ans. Et puis le Liban, c’est le paradis. »
Joseph, expatrié à Riyad depuis près de trois ans, minimise, lui aussi, le risque de conflit imminent qui pèse sur le pays. « J’étais là il y a deux semaines. J’aime le Liban, c’est tout », dit-il. Cette fois-ci, sa famille lui avait conseillé de ne pas venir. En vain. « Je me suis habitué maintenant à cette instabilité. Tout ce que je veux, c’est être avec eux. Et puis s’il y a une guerre, on trouvera une manière de fuir ensemble », dit le trentenaire, originaire du Koura, dans le Liban-Nord. Même son de cloche pour Léa*, qui vit à Dubaï. « Si une guerre éclate, je préfère être ici que loin de ma famille. »
Nathalie attend son taxi. Cette mère de famille, qui a quitté le pays pour Dubaï après la double explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020, a décidé de revenir l’espace de quelques jours afin de récupérer ses deux enfants venus passer leurs vacances au Liban. « Je ne veux pas prendre le risque de les laisser seuls ici, explique-t-elle. Mais je ressens des sentiments mitigés : une part de moi aurait préféré rester ici avec ma famille. On se demande quelle est la meilleure décision à prendre. »
« Tout est incertain »
Dans le hall des départs, le dilemme est le même, mais l'ambiance est tout autre. Ici, ils sont nombreux à tenter de quitter le pays, craignant le scénario du pire. Le cœur lourd, cependant, de devoir quitter leurs proches et amis. Sur les bancs, aucun siège n’est disponible. Et tous les yeux sont rivés sur les écrans. Après être arrivées à l’aéroport, Tania et sa famille doivent rebrousser chemin : leur vol pour Amman a été annulé. Ils devaient passer tout l’été au Liban, mais ont décidé d’écourter leurs vacances après l’appel des ambassades. « Tout ce qui se passe est frustrant. Tout est incertain », se désole-t-elle.
D'autres parviennent quand même à leur fin. Dans la foule, Mounia, accompagnée de ses deux petites filles, dit un dernier au revoir à sa famille. « C'est difficile de les quitter, mais j’ai peur qu’une guerre éclate, que l’aéroport ferme alors que mon mari est toujours au Canada », explique cette Libano-Canadienne d'une quarantaine d'années. Avant de passer la première porte de sécurité, Rita* enlace une dernière fois son fils, qui retourne à Dubaï. Il était supposé rester dix jours de plus. « Il ne pouvait pas risquer de rester… que Dieu aide ce pays », lâche-t-elle.
À l’extérieur du bureau de la compagnie nationale Middle East Airlines, deux adolescentes attendent Salwa*, leur mère, qui vient de leur réserver un vol pour Riyad. Salwa a pris deux jours de congé pour pouvoir les emmener chez leur père. Une décision qu’elle a prise après la frappe du 30 juillet sur la banlieue sud de Beyrouth. « Je veux juste mettre mes filles à l’abri... Je ne veux pas qu'elles aient à payer le prix de ces conflits et subir le même sort que ma génération », dit-elle. Si elle connaît déjà sa date de retour, elle ne sait pas quand elle pourra retrouver ses enfants.
*Les prénoms ont été modifiés à la demande des interlocuteurs.
MAIS QUE FAIT DONC LA FINUL DONT LE ROLE EST DE GARANTIR QU'IL N Y AIT PAS D'ATTAQUES DU LIBAN CONTRE ISRAEL? QUE FAIT NOTRE ARMEE POUR ARRETTER CES LIBANAIS ARMES MAIS ILLEGAUTS D'APRES LA LOI ET D'APRES LES ACCORDS DE TAEF? LA VERITE: LE PAYS EST POURRI DE LA TETE JUSQU'AU DERNIER DES SOIT DISANT RESPONSABLES A DIEU DONC?
13 h 20, le 06 août 2024