De plus en plus de pays ont dernièrement appelé leurs ressortissants à éviter de se rendre au Liban, ou s'ils y sont déjà, à quitter le pays, alors que le risque d'une escalade régionale fomentée par l'Iran et ses alliés se fait craindre à la suite de l'assassinant du chef militaire du Hezbollah Fouad Chokor et du chef du Hamas Ismaïl Haniyé. Des mesures qui s'accompagnent d'une annulation en cascade des vols à l'aéroport de Beyrouth.
Voici les dernières recommandations émises par les chancelleries étrangères dans la crainte d’un embrasement régional au Moyen-Orient.
La Chine
Après avoir dans un premier temps recommandé à ses ressortissants de rester « prudents » et « en état d'alerte », la Chine leur déconseille désormais de se rendre au Liban en raison d'une situation sécuritaire jugée « sérieuse et complexe » et appelle ceux qui s'y trouvent à être « très vigilants », dans un contexte de crainte d'embrasement au Moyen-Orient.
« Compte tenu des circonstances particulières actuelles », les ressortissants chinois qui se rendraient au Liban « pourraient être confrontés à des risques sécuritaires plus élevés et l'assistance (de l'ambassade) pourrait en être affectée », a indiqué la représentation chinoise à Beyrouth. Les citoyens chinois sont appelés à être « très vigilants, renforcer leurs mesures de sécurité et se tenir prêts aux situations d'urgence », a ajouté l'ambassade dans un communiqué publié lundi soir, au ton plus modéré que d'autres pays. Plusieurs capitales ont appelé ces derniers jours leurs ressortissants à quitter le Liban, face aux craintes d'une escalade militaire dans la région.
L'Irlande
L'Irlande a appelé ses ressortissants lundi à éviter de se rendre au Liban en raison de la situation sécuritaire dans la région. « Nos avis de voyage pour Israël ont changé en raison de l'instabilité croissante dans la région. Le gouvernement recommande désormais aux citoyens irlandais de ne pas se rendre en Israël. Le même conseil s'applique au Liban et à la Palestine », a écrit le Premier ministre irlandais Simon Harris sur X.
Le Japon
Le ministère japonais des Affaires étrangères a appelé lundi ses citoyens à « quitter immédiatement le Liban » en raison de la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays, selon Reuters.
Les autorités japonaises recommandent vivement à leurs ressortissants de se rendre dans les lieux sûrs et de suivre les consignes de sécurité pour éviter tout danger potentiel.
Cette mesure reflète les préoccupations croissantes concernant la stabilité régionale et les risques accrus pour les expatriés dans le contexte actuel de tensions et de conflits dans la région, a ajouté le ministère.
L'Ukraine
Dans une déclaration publiée lundi sur X et Telegram, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé l'évacuation des ressortissants ukrainiens « des zones dangereuses du Liban ». Il a de plus précisé que son administration a déjà organisé le rapatriement de 30 Ukrainiens, principalement des femmes et des enfants, qui sont désormais en sécurité.
Les hommes évacués seront dirigés vers les bureaux d'enregistrement et d'enrôlement militaires à leur arrivée.
Le Brésil
L'ambassade du Brésil à Beyrouth a émis ce dimanche un communiqué recommandant aux citoyens brésiliens vivant ou transitant par le Liban de quitter le pays en raison des tensions croissantes au Moyen-Orient. Le communiqué conseille aux Brésiliens de prendre des dispositions pour quitter le Liban « par leurs propres moyens, jusqu'à ce que la situation redevienne normale » dans la région. De plus, il est fortement déconseillé aux Brésiliens de se rendre au Liban pour le moment, afin de garantir leur sécurité.
L'Arabie saoudite
L'Arabie saoudite a appelé dimanche ses ressortissants à quitter le Liban « immédiatement ». L'ambassade saoudienne à Beyrouth a déclaré dans un communiqué sur X « suivre de près les développements dans le sud du Liban », où Israël mène des frappes en riposte à des tirs de roquettes du Hezbollah. L'ambassade appelle les ressortissants saoudiens à « quitter le Liban immédiatement en application de l'interdiction de voyage dans ce pays ».
La France
La France a appelé dimanche matin ses ressortissants à « quitter le Liban dès que possible ». Évoquant un « contexte sécuritaire très volatile », le Quai d'Orsay a invité les Français au Liban, et « en particulier ceux de passage », à « prendre leurs dispositions pour quitter le Liban dès que possible », tant que des « vols commerciaux et avec escales vers la France sont encore disponibles ». Le communiqué a été publié sur le site de la diplomatie française, alors que le groupe Air France - KLM avait affirmé samedi qu'il prolongeait jusqu'à « au moins le 6 août inclus » la suspension de ses liaisons avec le Liban « en raison de la situation sécuritaire ».
Paris rappelle en outre que « face aux risques d’escalade militaire au Proche-Orient, il est instamment demandé aux ressortissants français de ne pas se rendre au Liban », et appelle ceux d'entre eux qui sont sur place « à la plus grande vigilance ».
Les États-Unis
L’ambassade des États-Unis à Beyrouth a publié samedi un nouvel avis à l'adresse de ses ressortissants au Liban, les appelant à emprunter tout vol disponible au départ de Beyrouth.
Malgré les suspensions et annulations de vols vers Beyrouth, « des options de transport commercial pour quitter le Liban restent disponibles », a indiqué l'ambassade dans un communiqué. « Nous encourageons ceux qui souhaitent quitter le Liban à réserver n'importe quel billet disponible, même si ce vol ne part pas immédiatement ou ne suit pas l'itinéraire de leur choix », a-t-elle ajouté. Pour ceux qui n'ont pas les moyens de payer, l'ambassade propose une aide financière sous forme de « prêts de rapatriement ». « Les évacuations de civils d'un pays étranger avec l'aide de l'armée américaine sont rares », a fait savoir l'ambassade dans son avis, qui a aussi été envoyé par mail aux ressortissants américains. « Les citoyens américains ne doivent pas compter sur le gouvernement pour obtenir une aide au départ ou une évacuation en cas de crise », ajoute l'ambassade.
Les principales mesures recommandées par l'ambassade américaine consistent à s'assurer que les documents de voyage sont à jour, à planifier des départs indépendants, à prendre des mesures de sécurité personnelles et à se tenir au courant de l'évolution de la situation.
Les États-Unis ont dernièrement révisé leurs conseils aux voyageurs pour le Liban, passant du niveau trois (« Reconsider Travel ») au niveau quatre (« Do Not Travel »).
Le Royaume-Uni
Le gouvernement britannique a appelé ses ressortissants samedi à quitter « maintenant » le Liban « tant que des liaisons commerciales restent disponibles », face aux craintes croissantes d'une nouvelle escalade militaire entre Israël et le Hezbollah. « Les tensions sont élevées et la situation pourrait se détériorer rapidement (...) Mon message pour les ressortissants britanniques est clair : partez maintenant », a déclaré le chef de la diplomatie britannique David Lammy.
Londres a aussi indiqué que des « personnels militaires » seront bientôt déployés « dans la région » pour fournir aux ambassades britanniques un « soutien opérationnel afin d'aider les ressortissants britanniques ». Des hélicoptères de la Royal Air Force sont aussi « en alerte » en cas de besoin.
Mardi dernier, le Royaume Uni avait déjà multiplié les conseils à ses ressortissants de quitter le pays, évoquant une situation qui évoluait rapidement.
Chypre
Dans un message publié mardi sur son site, l'ambassade de Chypre au Liban a indiqué que le ministère des Affaires étrangères de l'île « suit de près la situation en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, ainsi que les incidents de sécurité survenus au Liban-Sud, qui pourraient s'aggraver dans l'ensemble du pays sans avertissement préalable ». Elle a recommandé à ses ressortissants « d'éviter tout voyage au Liban ».
Les Chypriotes résidant dans le pays ont également été « invités à éviter tous les rassemblements et manifestations, à rester vigilants et à suivre les instructions des autorités locales ». Il leur a été aussi « conseillé de suivre de près l'évolution de la situation et les informations diffusées par les médias internationaux et locaux, d'éviter les déplacements inutiles et d'appliquer des mesures de sécurité maximales ».
L'Italie
L'Allemagne
La Suisse
L'ambassade de Suisse au Liban et en Syrie avait publié mercredi de nouvelles recommandations à ses ressortissants au Liban. Elle a affirmé suivre avec attention l'évolution de la situation dans la région, précisant que « son développement est actuellement incertain ».
« Une détérioration significative de la situation sécuritaire dans tout le pays est possible à tout moment », met en garde l’ambassade, déconseillant de manière générale les voyages au Liban et recommandant à ses ressortissants « de quitter le pays par leurs propres moyens, si cela semble possible et sûr ». « Utilisez les moyens de transport commerciaux disponibles », recommande l’ambassade invitant à s’adresser aux compagnies aériennes pour tout renseignement. « La décision de quitter le pays est prise volontairement, aux risques et aux frais de la personne qui quitte le pays », ajoute-t-elle.
La Suède
La Suède a annoncé samedi la fermeture de son ambassade à Beyrouth au Liban après avoir conseillé à des milliers de ses citoyens de quitter le pays.
« Le ministère des Affaires étrangères a demandé au personnel de quitter Beyrouth et de se rendre à Chypre, et (...) prévoit un transfert temporaire de son ambassade », a déclaré le ministre suédois des Affaires étrangères Tobias Billstrom à la radio suédoise. La décision a été prise « initialement pour le mois d'août, mais elle pourrait être prolongée en fonction de la situation en matière de sécurité », a-t-il ajouté précisant que le ministère suivait « de près l'évolution de la situation ».
Selon lui, jusqu'à 10 000 ressortissants suédois pourraient s'être rendus au Liban cet été, bravant ainsi l'avertissement en vigueur depuis octobre 2023. « J'invite les Suédois qui se trouvent au Liban à quitter le pays par tous les moyens possibles, tant qu'ils le peuvent », a ajouté le ministre.
C’est bizarre !! Aucun pays ne parle de quitter tel aviv ? Est ce parce qu’ils vont continuer d’aider et soutenir israel
09 h 21, le 05 août 2024