Guerre au Soudan: famine dans un camp du Darfour

Le camp de Zamzam, près de la ville assiégée d'el-Facher, au Darfour, est confronté à "la famine", en raison de la guerre pour le pouvoir qui ravage le Soudan depuis avril 2023, a indiqué jeudi un rapport appuyé par l'ONU.  

Le niveau le plus élevé du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), celui de "la famine a été atteint au mois de juillet dans le camp de Zamzam", a indiqué dans son rapport l'organisme sur lequel se basent les agences de l'ONU. 

"Les principaux facteurs de la famine dans le camp de Zamzam sont le conflit et le manque d'accès à l'aide humanitaire", selon la même source. 

Ce rapport "confirme ce que nous redoutions pendant des mois: les enfants du Soudan, qui ont subi plus d'un an d'un conflit atroce, meurent désormais de faim", a commenté dans la foulée l'ONG Plan International. 

Dans ce camp de déplacés du Darfour-Nord, la population est passée de 300.000 à "un demi-million en quelques semaines seulement", explique l'ONG.

Beaucoup ont fui les combats particulièrement violents qui secouent la ville voisine d'el-Facher, la capitale de l'Etat du Darfour-Nord et seule grande ville de cette vaste région de l'ouest du Soudan à échapper au contrôle des paramilitaires. 

Une guerre oppose depuis avril 2023 l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo.

Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, pour avoir visé délibérément des civils et bloqué l'aide humanitaire dans ce conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 10 millions de personnes, selon les Nations-unies.

Alors que le pays est plongé dans "l'une des pires crises humanitaires de mémoire récente" selon l'ONU, la grande majorité des opérations humanitaires ont été interrompues.

L'aéroport d'el-Facher "n'est pas accessible pour des raisons de sécurité", souligne le rapport qui note que "la dernière distribution de nourriture par les humanitaires (dans le camp de Zamzam) date d'avril". 

Mi-juillet déjà, l'ONG Médecins sans frontières (MSF) alertait sur le sort de 63.000 enfants de Zamzam "malnutris", dont 10% "gravement et sévèrement". 

"Au Soudan, le temps presse pour maintenir les enfants en vie. Pourtant, les parties au conflit et celles qui exercent une influence internationale n'ont toujours pas réussi à mettre fin aux combats", a réagi dimanche l'ONG Save the children.