Lionel Richie – Los Angeles, 1984
Lors de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Los Angeles en 1984, Lionel Richie signe une performance inoubliable avec une interprétation de neuf minutes de son tube All Night Long qui, en réalité, ne dure pas plus de 4 minutes. À cette époque, Richie commence tout juste sa carrière solo après avoir fait partie du groupe de funk et de soul The Commodores. Et la chance est déjà de son côté car les producteurs de cette cérémonie avaient initialement souhaité que ce soit Michael Jackson qui s’y produise, sauf que ce dernier avait un partenariat de 5 millions de dollars avec PepsiCo, le principal concurrent de Coca Cola, le sponsor des Jeux olympiques. C’est ce concours de circonstances qui a ouvert la voie à Lionel Richie, dont la performance a marqué les esprits, et c’est d’ailleurs précisément cette prouesse musicale à Los Angeles qui a contribué à le propulser au rang d’icône.
Whitney Houston – Séoul, 1988
La diva aux cordes vocales et à la crinière reconnaissables parmi mille a interprété One Moment in Time lors des Jeux olympiques de Séoul en 1988, un morceau qu’elle a spécialement enregistré pour l’événement et qui était d’ailleurs l’hymne de cette édition des JO. Très vite, ce titre est devenu un immense succès, atteignant la cinquième place des charts aux États-Unis et la première place au Royaume-Uni. Le plus impressionnant, c’est que Whitney Houston a enregistré cette chanson en plein milieu d’une série de huit concerts au Wembley Stadium de Londres. Le morceau en question, à la fois d’une force et d’une sobriété difficiles à égaler, a été couronné par un Sports Emmy Award pour la meilleure utilisation de la musique, signant ainsi l’entrée de Whitney dans le panthéon des Jeux olympiques.
Freddie Mercury et Montserrat Caballé, 1988
C’est auprès de Montserrat Caballé que Freddie Mercury donne, le 8 octobre 1988, ce qui sera son tout dernier concert public. Avec son idole, il interprète Barcelona, cette chanson qu’il aimait tant et qui sera diffusée en son hommage lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Barcelone en 1992. Moments pleins d’émotion et de charge lyrique. « It was more than love between us », dira la chanteuse à propos de sa relation avec le chanteur moustachu. Ce dernier ne cachait pas non plus son amour pour l’opéra ni son admiration pour la diva espagnole. Vingt ans plus tard, en 2012, les Jeux olympiques referont un hommage au leader disparu de Queen, en invitant les membres du groupe et la chanteuse Jessie J pour un tonitruant We Will Rock You. Qui a bien tenu sa promesse !
Céline Dion – Atlanta, 1996
Elle est pressentie pour chanter à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques ce soir à Paris. Mais ce n’est pas la première fois que Céline Dion se plie à cet exercice. Lors des JO d’Atlanta en 1996, l’ultime grimpeuse d’octaves chante The Power of the Dream. Lors de son interprétation, Céline fait face à une douleur intense au niveau de la poitrine, persuadée être en train de faire une crise cardiaque. Malgré tout, c’est un effort olympien qu’elle déploie pour mener cette performance sensationnelle de bout en bout, sans que l’on ne ressente quoi que ce soit. Le tout devant 100 000 personnes dans le stade et 3,5 milliards de téléspectateurs. Après performance, Céline s’effondre en coulisses, montrant à quel point avant d’être l’immense artiste qu’elle est, Céline est tout autant une véritable athlète.
Stevie Wonder – Atlanta, 1996
Lors de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de 1996 à Atlanta, la performance mémorable de Stevie Wonder a marqué les esprits. Après l’attentat tragique dans le parc du Centenaire le 27 juillet 1996, Stevie Wonder a délivré un message de paix et d’unité au cœur du stade olympique. Sa reprise émotive de la chanson Imagine de John Lennon, accompagnée d’un chœur, a résonné comme un message de fraternité et d’espoir. L’émotion surpasse la tristesse, rappelle l’importance de la solidarité et diffuse une lueur d’espoir. Une prestation sensible qui magnifie la cérémonie, touchant le cœur des spectateurs du monde entier. Ou quand l’art et la musique ont le pouvoir de rassembler et de guérir.
Tina Arena – Sydney, 2000
Puissante, résonante, c’est sa voix qui lance les festivités en cette année 2000 à Sydney. La mèche rebelle, le carré plongeant, c’est devant plusieurs milliers de torches allumées que Tina Arena interprète l’hymne d’une édition qui se veut plus inclusive que les précédentes. Entourée de jeunes choristes venus des quatre coins du globe, celle que les Australiens découvrent sur leur petit écran au creux des seventies dans une émission pour enfants à depuis bien grandi. Dix millions d’albums vendus et une carrière lancée en France plus tard, la diva à la robe assortie aux médailles d’or se voit applaudir par les chefs d’État et têtes couronnées ayant effectué le déplacement alors que la flamme olympique pénètre enfin dans le stade. « Un moment qui a changé ma vie pour toujours », avouera-t-elle quelques années plus tard.
Olivia Newton-John – Sydney, 2000
C’est un come-back en forme de revanche. S’étant faite discrète depuis 1991 et la découverte d’un cancer du sein agressif, Olivia Newton-John s’était contentée de quelques rares apparitions télévisuelles et scéniques jusqu’à l’ouverture des Jeux olympiques dans son Australie natale. Star de cinéma mystifiée depuis son rôle de jeune adolescente titubante dans Grease, chanteuse populaire et accessible aux tubes indissociables des hérétiques années 1980, elle signe en ce soir d’été, un retour émouvant aux côtés de John Farnham pour reprendre Dare to Dream en robe longue et bijoux discrets. Saluée par John Howard, alors Premier ministre, le public conquis, debout, remercie celle qui a su faire briller les arts d’un pays artistiquement plus limité que le reste du monde anglophone.
Kylie Minogue – Sydney, 2000
Tout de plumes et paillettes vêtue, c’est sur le plus mythique des airs d’ABBA que la « petite fiancée de l’Australie » a réveillé les rétines épuisées des délégations étrangères enfin prêtes à rentrer chez elles. Après un début de carrière fait de hauts enivrants et de bas retentissants, Kylie Minogue signe en ce début de millénaire un retour plus pop que jamais. En reprenant Dancing Queen au Stadium de Sydney, la diva trentenaire qu’on pense finie annonce la couleur pour la décennie à venir : elle sera aussi rose et légère que sa tenue devenue, avec les années, mythique pour les drag-queens en manque d’idées. Emblème d’un pays aux politiques encore conservatrices, Kylie devient en ce soir du 1er octobre 2000 une icône queer incontestée et une référence pour l’esthétique camp, délaissée depuis la fermeture du Studio 54.
Björk – Athènes, 2004
C’était un choix réellement inattendu à l’époque, lors des Jeux olympiques d’Athènes en 2004, celui de l’ovni artistique Björk pour interpréter Oceania, une chanson qu’elle a coécrite avec le poète Sigurjón Birgir Sigurðsson spécifiquement pour cette occasion. Pour ce faire, Björk porte une robe bleue composée de 210 mètres de tissu qui s’étend sur le sol du stade. « Je représente l’océan », avait-elle dit à l’époque. En ce sens, le directeur artistique et chorégraphe Dimitris Papaïoánnou avait proposé à Björk de centrer sa performance autour du thème de l’unité, et celle-ci avait choisi l’idée de l’océan, qui lui évoque un symbole fédérateur et apaisant. Sa prestation, à la fois visuellement spectaculaire et profondément symbolique, reste jusqu’à ce jour la plus aboutie et marquante des JO.
Elizabeth II et Daniel Craig 007 – Londres, 2012
C’est un duo aussi improbable que l’a été ce court-métrage filmé par Danny Boyle, le réalisateur de Trainspotting et Slumdog Millionnaire, dévoilé à l’occasion de l’ouverture des JO de Londres le 27 juillet 2012. Six délicieuses minutes de flegme et d’humour 100 % british restées dans les annales, où Elizabeth II s’est prêtée au jeu, dans la plus grande confidentialité, brisant le protocole et troquant sa traditionnelle réserve pour le rôle d’une reine enfin moderne, du haut de ses 86 ans. Tout en finesse, Daniel Craig en smoking papillon débarque au palais de Buckingham et embarque Sa Majesté à bord d’un hélicoptère qui survole Londres pour finalement arriver au-dessus du stade olympique. L’hélicoptère s’arrête, Bond ouvre une portière et la monarque saute en parachute au son du générique culte de la saga James Bond pour apparaître dans les tribunes du stade. Un moment de pur plaisir…
Paul McCartney – Londres, 2012
Pour la première fois depuis 1948, les Jeux olympiques se tenaient de nouveau sur le sol britannique en 2012, et un hommage aux Beatles était incontournable. Paul McCartney, le légendaire bassiste des « Fab Four », a honoré ce groupe iconique lors de la cérémonie d’ouverture. Commençant par The End et poursuivant avec une reprise émotive de Hey Jude, sa performance restera gravée dans les annales. Devant un public chantant à l’unisson main dans la main, ce moment représentait une parfaite communion. Symbolisant l’unité et la joie à travers la voix et la musique de McCartney, cet épisode mémorable illustre, si besoin est, l’impact profond du groupe anglais sur son public. Ce titre, créant une atmosphère magique, a uni les spectateurs et les athlètes, faisant de cette soirée un souvenir impérissable et sacrant Hey Jude comme un hymne universel de paix.
Mr. Bean – Londres, 2012
Un seul et unique doigt sur un clavier a enflammé le London Stadium. Et pas n’importe quel doigt ! Il s’agit de celui de Rowan Atkinson, alias Mr. Bean, qui a joué le thème principal des Chariots de feu de Vangelis lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Londres en 2012. L’humoriste s’est faufilé parmi les rangs du prestigieux London Symphony Orchestra, dirigé par sir Simon Rattle, pour livrer une performance à la fois drôle et rythmée. Rappelant l’universalité de son humour et mettant en relief son talent de musicien. Cette interprétation singulière a rendu hommage au compositeur grec, dont la musique emblématique a parfaitement résonné avec l’esprit des Jeux. Le film Chariots de feu, qui raconte l’histoire de deux athlètes britanniques aux Jeux olympiques de 1924, a trouvé en cette musique une représentation parfaite pour l’événement londonien.
George Michael – Londres, 2012
Le 12 août 2012, les Jeux (olympiques) sont faits, place à la fête dans le parc olympique de Londres transformé pour l’occasion en piste géante. Sous l’intitulé « A Symphony of British Music », la soirée mise en scène par Kim Gavin verra pendant 3 heures et 11 minutes défiler des artistes très british, parmi lesquels les Spice Girls, Annie Lennox, les Pet Shop Boys, Liam Gallagher, The Who et George Michael. Devant 750 millions de spectateurs, ce dernier, qui faisait son grand retour sur scène après avoir frôlé la mort, a repris ses déhanchés sexy pour chanter l’iconique Freedom suivie de White Light, son dernier tube. Accusé de « faire de la promotion », il répond à ces détracteurs sur Twitter : « S’il vous plaît, disons leur d’aller se faire f**tre ! C’était ma seule chance de vous dire merci à tous pour votre loyauté et vos prières, et je l’ai prise. Et je ne le regrette pas. »
Spice Girls – Londres, 2012
Elles étaient, et de loin, les plus attendues de la cérémonie de clôture londonienne en 2012. Après plusieurs années de coups bas, de jalousies inavouées et de folles rumeurs étalées dans les tabloïds, c’est devant le regard intrigué de la reine Elizabeth II et de 750 millions de téléspectateurs que se sont retrouvées Geri Halliwell, Mel B, Mel C, Emma Bunton et Victoria Beckham, le temps de deux mélodies. Arrivées dans des taxis customisés à leur effigie, habillées comme à l’époque des flashy nineties, les célèbres Anglaises ont réinterprété leurs grands succès sans que Posh n’ait à faire plus que quelques pas. Groupe pop emblématique du Londres coloré des années 1990, l’événement marquait leur première apparition publique à cinq en presque quinze ans. Une expérience qu’elles réitéreront ensuite sans Madame Beckham qui, nichée sur ses talons hauts, dit avoir définitivement tourné la page du girl power.
Katy Perry – Rio, 2016
Il est vrai qu’elle n’a pas chanté lors de la cérémonie d’ouverture ou de clôture des Jeux olympiques de 2016 à Rio. Pourtant, en juillet 2016, Katy Perry sort Rise qui devient l’hymne des JO de cette année. C’est d’ailleurs le titre qui a été le plus largement diffusé tout au long de cette période, dans le cadre des Jeux et ailleurs. À tel point que l’artiste américaine a été invitée à interpréter Rise lors de la convention nationale démocrate en 2016, quand Hillary Clinton avait été nommée candidate démocrate à l’élection présidentielle. La chanson, empreinte d’une énergie puissante et « d’un message d’élévation et de résilience », tel qu’expliquait Perry, avait ainsi trouvé un écho particulier dans ce contexte politique, et déplacé ce titre du sport au politique.
Anitta – Rio, 2016
Loin de ses bustiers et de ses minijupes auxquels elle a habitué son public, la dernière sensation de la pop brésilienne surprend l’assistance comme les internautes, le 5 août 2016, quand elle apparaît sagement entre Gilberto Gil et Caetano Veloso, deux légendes de la musique carioca, pour une réadaptation de Isso Aqui, O Que É, hymne à la liberté entonné dans un stadium plein à craquer. Nouvelle coqueluche d’une jeune génération latine ultraconnectée, Anitta, perdue dans un océan de couleurs et de drapeaux fièrement brandis, reprend les codes féminins et féministes de ces prédécesseurs oubliés. Égérie d’un style musical et esthétique sexy comme engagée, elle scelle ce soir-là son statut de prima donna montante et éclipse celles qui se présentaient alors comme la relève de Clara Nunes.
Lorsque M. Jolly parle de bienveillance et surtout d’inclusion, alors qu’au nom de toute la nation, il exclut les catholiques de France et tous les Chrétiens du monde qui ont été choqués par ce tableau qui parodie la Cène, il est bien plus que subversif. Il aurait très bien pu représenter l’inclusion de la communauté LGBT, sans allusion à la Sainte Cène si , réellement, il défendait, comme il s’en vante, l’idée républicaine de liberté d’aimer comm on veut et qui on veut et de croire ou ne pas croire.
18 h 38, le 27 juillet 2024