A Jmaijmé au Liban-Sud, caza de Bint Jbeil, un immeuble de trois étages a été réduit en cendres par un raid de l'aviation israélienne, jeudi soir, faisant deux tués du Hezbollah. Photo Mohammad Yassine / L'Orient-Le Jour
Le Hezbollah venait d'annoncer sa neuvième attaque de la journée contre Israël, menée par un escadron de drones, contre le quartier général de la brigade occidentale établie au sud de Yara, à une dizaine de kilomètres de la frontière libano-israélienne. Le parti chiite avait assuré que son attaque avait fait des blessés.
Ce qu'il s'est passé
L’aviation israélienne a lancé une série de raids successifs, jeudi soir, sur plusieurs localités des cazas de Marjeyoun et de Bint Jbeil, au Liban-Sud. Peu avant 20h15, ces frappes ont visé les environs de Meis el-Jabal (Marjeyoun) et de Chaqra (Bint Jbeil) à l’est de Tebnine, sans faire de victime, rapporte notre correspondant dans la région, Mountasser Abdallah.
Quelques minutes plus tard, l’aviation israélienne a ciblé une habitation de trois étages dans la localité de Jmaijmé (Bint Jbeil), tuant deux membres du Hezbollah, blessant 19 civils et détruisant totalement l’immeuble. Des habitations proches ont aussi été endommagées. La localité forme un triangle avec les deux autres villages attenants de Safad el Battikh (Bint Jbeil) et Majdel Selm (Marjeyoun), au nord de Tebnine.
Le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichay Adraee, lui, a revendiqué sur X deux frappes aériennes, l’une sur le commandement de la force spéciale al-Radwane du Hezbollah à Jmaijmé, l’autre sur un poste du Hezbollah à Majdel Selm. Mais selon notre correspondant, le parti chiite n’établit pas de poste de commandement au Liban-Sud. Les réunions se font généralement au domicile de l’un de ses membres. Les deux membres du Hezbollah tués étaient présents dans l’immeuble d’habitations visé. Ce qui explique le nombre élevé de civils blessés, dans l’immeuble et dans les habitations proches.
Qui sont les membres du Hezbollah tués ?
Les deux membres du Hezbollah tués dans la frappe de Jmaijmé sont Ali Jaafar Maatouk et Mohammed Hassan Moustapha. Leur mort a été annoncée par le parti chiite qui, comme à son habitude, n’a pas précisé les circonstances de cette mort, se contentant de dire qu’ils ont été « faits martyrs sur la route de Jérusalem ».
Selon deux communiqués séparés du Hezbollah, Ali Jaafar Maatouk, combattant du Hezbollah, est né en 1978 à Sir el-Gharbiyé (Nabatiyé) et Mohammed Hassan Moustapha est né en 1987, à Aïtaroun (Bint Jbeil).
Revendiquant l’assassinat des deux combattants du Hezbollah, l’armée israélienne a affirmé que le premier, Ali Maatouk est « responsable des opérations de la force al-Radwane du Hezbollah dans le secteur de Houjair » et que le second, Mohammed Moustapha est « un autre commandant qui se trouvait avec lui ». Selon nos informations, Ali Maatouk serait « un responsable opérationnel sur le terrain ». Aucune information n'était jusqu'à présent disponible concernant le rôle de Mohammed Moustapha au sein du parti.
Le porte-parole israélien a de plus annoncé que « d’autres membres de la force qui se trouvaient dans le bâtiment visé ont été éliminés ». Si Hussein Fakih, chef du bureau régional de la Défense civile avait affirmé jeudi soir à L’Orient-Le Jour qu’il pouvait y avoir quatre victimes ensevelies, les sauveteurs n’ont trouvé que deux corps, au total.
Combien de civils ont été touchés ?
Dix-neuf civils ont été blessés dans les habitations proches du lieu du raid, dont six femmes et deux enfants de 11 et 12 ans. Dix blessés légers sont rentrés chez eux après avoir été soignés et neuf sont toujours pris en charge à l’hôpital de Tebnine et dans d’autres centres de soin de la région, selon des sources médicales et sécuritaires citées par notre correspondant.
Quelle riposte du Hezbollah ?
Le parti chiite a annoncé jusqu'à présent trois frappes en guise de riposte.
La première, avec une « une salve de roquettes Katioucha » sur Abirim, une position israélienne qui n'avait jusqu'à présent pas été ciblée par le Hezbollah et qui est située à environ 8 kilomètres de la frontière, face à la localité libanaise de Marwahine (Tyr). La seconde a été lancée contre Neve Ziv, au même niveau qu'Abirim, face à Alma el-Chaab (Tyr), également avec des roquettes Katioucha. La troisième a ciblé « trois colonies, visées pour la première fois » : Abirim, Neve Ziv et Manot. Elles ont été touchées par « des dizaines de roquettes Katioucha », ajoute le parti chiite, avant de menacer dans son communiqué : « La résistance promet à son peuple que toute agression contre les civils aura droit à une riposte sur de nouvelles colonies. »
Terroristes de tout bord et de tout pays, vivez en paix, acceptez l'autre comme il est , partagez vos terres s'il le faut et stoppez ce carnage ! Comment réussissez-vous à dormir la nuit en ayant tué toute la journée ?? On en a marre de vos idéologies d'un autre temps, de vos égos surdimensionnés et de vos discours de haine.
15 h 43, le 19 juillet 2024