Les « Brigades de la résistance », milice sunnite inféodée au Hezbollah, revendiquent pour la 1re fois une attaque contre Israël | Jour 280

Nous vous remercions d'avoir suivi notre couverture en direct de la guerre de Gaza et de ses répercussions, notamment sur Liban.

Nous poursuivrons notre couverture du conflit dès demain matin.

Le Hezbollah a affirmé avoir pris pour cible un bâtiment utilisé par des soldats israéliens dans la colonie de Misgav Am (face à Adaïssé).

Le Hezbollah a annoncé la mort de l'un de ses combattants, Ali Hassan Nahlé, originaire du village de Kfartebnit. Selon notre correspondant, la victime a été tuée dans la frappe israélienne de jeudi sur Taybé (Marjeyoun).

Voici les derniers développements au Liban-Sud :

- Le Hezbollah a affirmé avoir pris pour cible le quartier général du bataillon d'infanterie de la 769e brigade orientale dans la caserne de Ramim (en face de Houla) avec des obus d'artillerie.

- Un individu de nationalité bangladaise a été blessé dans la frappe israélienne sur Wazzani et transporté dans un hôpital de la région.

- Des tirs d'artillerie israéliens avec des obus au phosphore ont visé les abords de Kfar Kila et Deir Mimas (Marjeyoun), ont indiqué des habitants à notre correspondant. 

La plus haute juridiction de l'ONU a annoncé qu'elle rendrait dans une semaine un avis sur les conséquences légales de l'occupation de territoires palestiniens depuis 1967, une affaire sans précédent dans laquelle 52 pays ont été appelés à témoigner.

La Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye, prononcera son « avis consultatif » 19 juillet à 15H00 (13H00 GMT), a-t-elle précisé dans un communiqué.

S'il n'est pas contraignant, il pourrait accroître la pression juridique internationale croissante sur Israël au regard de la guerre à Gaza.

- Des tirs d'artillerie israéliens ont visé le village de Wazzani (caza de Hasbaya), ont indiqué des habitants à notre correspondant.

- Des roquettes ont été tirées depuis le Liban-Sud en direction de Metula, a indiqué une source sécuritaire à notre correspondant. Selon le Haaretz, les sirènes d'alarme ont retenti à Metula.

Les « Brigades de la résistance » ont affirmé, dans leur premier communiqué depuis le début de la guerre de Gaza, avoir pris pour cible, à 17h20, le site de Roueissat el-Qarn, dans les fermes contestées de Chebaa. 

Ce mouvement sunnite inféodé au Hezbollah qui en est le fondateur a fait son come-back en participant au front ouvert depuis le 7 octobre au Liban-Sud. Créé en 1997, au lendemain de la mort de Hadi Nasrallah, l’un des fils de Hassan Nasrallah, il était principalement destiné à regarnir les rangs de la « résistance ».

Principalement composées de sunnites, mais également de quelques chrétiens et druzes qui vont peu à peu se retirer, les « Brigades de la résistance » avaient pour autre fonction de combattre le radicalisme sunnite opposé au parti de Dieu, notamment dans les régions où il a pris racine. Sauf que cette formation s’est transformée au fil des années en une milice privée qui défend les intérêts propres de ses éléments.

Plus de détails sur ce mouvement ici. 

Toujours au Liban-Sud : 

- Des tirs israéliens à l'aide d'obus d'artillerie, de fusées éclairantes et d'obus au phosphore ont visé les abords de Rachaya el-Foukhar et Hebbariyé (Hasbaya), provoquant des incendies dans des forêts de la région.

- Les scouts al-Rissala affiliées au mouvement Amal ont affirmé avoir contribué à éteindre un incendie qui s'était déclaré à Tayr Harfa à la suite d'une frappe israélienne. 

Voici les derniers développements au Liban-Sud :

- Un drone israélien a visé une moto près de la jonction du village Al-Mari - Rachaya el-Foukhar (Hasbaya), faisant au moins un blessé.

- Des avions de combat israéliens ont visé le village de Tayr Harfa (Hasbaya), ont indiqué des soruces sécuritaires et des habitants du village à notre correspondant. Une roquette israélienne a également visé les abords de Jibbein (Hasbaya).

- Un raid israélien a visé le village de Kfar Kila (Marjeyoun).

Une épaisse fumée s'échappant après une frappe aérienne israélienne sur le village de Jibbein, dans le sud du Liban, le 11 juillet 2024. Photo Kawnat HAJU/AFP

Le ministère libanais des Affaires étrangères a affirmé vendredi avoir déposé une plainte, le 3 juillet, auprès du Conseil de sécurité de l'ONU, à la suite des attaques israéliennes contre « le secteur agricole, les agriculteurs et les éleveurs dans les villages frontaliers »

Le palais Bustros a affirmé dans un communiqué que la plainte comprenait « des statistiques officielles sur le nombre de sinistres résultant de l'utilisation du phosphore blanc par Israël, qui s'élève à 683 incendies ».

Selon le texte, la superficie des terrains « entièrement brûlés dépasse 2 100 dounoms (210 000 mètres carrés) sur la période allant du 8 octobre 2023 à la mi-mars cette année ». La superficie des forêts et des terres agricoles endommagées s'élève, elle, à 6 000 dounoms (600 000 mètres carrés).

➡️ Plus de détails ici.

Un tribunal néerlandais a rejeté vendredi la demande d'associations de défense des droits de l'homme d'ordonner aux Pays-Bas de bloquer toutes les exportations de pièces d'avions de chasse F-35 susceptibles de se retrouver en Israël, rapporte Reuters. 

L'affaire, lancée par des groupes de défense des droits, dont la branche néerlandaise d'Oxfam, fait suite à une autre décision d'un tribunal de district, rendue en février, selon laquelle les Pays-Bas ne peuvent pas envoyer de pièces détachées de F-35 à Israël, car ils craignent que les avions à réaction ne soient impliqués dans la violation du droit humanitaire international lors de la guerre à Gaza.

Les ONG avaient affirmé que l'État néerlandais avait cessé d'exporter directement des pièces détachées vers Israël, mais qu'il continuait à livrer des pièces détachées d'avions de chasse aux États-Unis et à d'autres pays. Ces pièces pourraient alors être envoyées ou utilisées dans des avions destinés à Israël, ce qui devrait également être arrêté en vertu de l'ordonnance précédente.

Toutefois, le tribunal de district de La Haye a déclaré dans un communiqué de presse que l'interprétation de la décision de février par les ONG était trop large et que l'État néerlandais respectait l'interdiction d'exporter telle qu'elle avait été ordonnée.

Quatre travailleurs humanitaires internationaux ont été tués lors d'une attaque israélienne sur la zone d'Al-Mawasi à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, rapporte le Haaretz en citant des rapports palestiniens.

La frappe a visé un entrepôt contenant de l'aide humanitaire, indique le média israélien.

La Défense civile palestinienne a indiqué avoir retrouvé environ 40 corps dans deux quartiers de la ville de Gaza dont l'armée israélienne s'est selon elle retirée. Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne n'a toujours pas confirmé avoir quitté cette zone de l'enclave prise d'assaut lundi dernier.

« Jusqu'à présent, environ 40 martyrs ont été retrouvés dans les quartiers de Tal al-Hawa et d'al-Sinaa », dans le sud-ouest de Gaza-ville, a indiqué le porte-parole de la Défense civile, Mahmmoud Bassal, faisant état de dizaines d'autres corps « sur les routes et les décombres ».

Le Hamas a proposé qu'un « gouvernement non-partisan doté de compétences nationales dirige Gaza et la Cisjordanie après la guerre », a indiqué Hossam Badran, un membre du bureau politique du mouvement palestinien. Ce gouvernement devra également « tracer la voie vers des élections générales » et ne souffrir « d'aucune ingérence extérieure », a-t-il précisé.

Cette proposition inédite depuis le début de guerre intervient alors que des négociations indirectes sont toujours en cours entre Israël et le Hamas sous l'égide du Qatar, de l'Égypte et des États-Unis en vue d'un arrêt des combats à Gaza et de la libération des otages qui y sont retenus.

L'armée israélienne a annoncé la mort d'un de ses soldats réservistes dans une attaque de drone menée la veille par le Hezbollah contre une position militaire à Kabri, localité du nord d'Israël située près de la ville côtière de Nahariya.

Le parti chiite avait revendiqué cette frappe, disant avoir visé "une base de contrôle et de commandement d'artillerie". Le réserviste avait été grièvement blessé dans cette frappe et est finalement décédé de ses blessures.

Le Hezbollah a de son côté revendiqué après 10h00 deux opérations contre des positions israéliennes :

- Le parti chiite affirme avoir lancé des "missiles guidés" contre du "matériel d'espionnage et de reconnaissance" installé dans la localité israélienne de Metoula. Celui-ci aurait été "touché directement et détruit", cite le communiqué.

- Un "groupe de soldats" israéliens effectuant des "travaux de fortification et de construction" à proximité de la position israélienne de "Hanita", faisant face au village libanais de Labbouné (caza de Tyr) a été visé par "des grenades propulsées par fusée", ajoute la formation pro-iranienne dans un second communiqué.

Cependant, le début de matinée a été marqué par un incident impliquant des troupes de l'armée libanaise.

Le maire du village frontalier de Wazzani (caza de Hasbaya), a déclaré à L'OLJ qu'un véhicule de l'armée libanaise déployé dans la zone a essuyé des tirs de mitrailleuse vers 7h00. Il a ajouté qu'aucun des soldats n'avait été blessé. L'incident a été confirmé à notre publication par l'armée. 

Au Liban-Sud, la nuit a été relativement moins agitée que ces derniers jours, avec seulement un bombardement israélien recensé, selon des sources sécuritaires contactées par notre correspondant Mountasser Abdallah :

- L'aviation israélienne a mené un raid sur le quartier d'el-Harika à Kfar Kila (caza de Marjeyoun), mais le missile envoyé n'a pas explosé.

- Les secouristes de la défense civile et de l'association des scouts al-Rissala, affiliée au mouvement chiite Amal, sont intervenus après une frappe aérienne survenue plus tôt sur le village de Taybé (caza de Marjeyoun). Dans un communiqué, ils ont fait part de la présence de plusieurs blessés ayant été transférés dans les hôpitaux de la région.

Le ministère de la Santé à Gaza a fait état de 32 Palestiniens tués dans des frappes israéliennes et transférés vers des hôpitaux de l'enclave depuis hier. 

Dans un court communiqué, le ministère a indiqué que la majorité de ces "martyrs" sont des enfants et des femmes. Les médias gouvernementaux du Hamas ont déclaré que "plus de 70 frappes aériennes" ont été recensées en plusieurs endroits de la bande de Gaza, dont des quartiers de Gaza-ville, le camp de Nousseirat (centre), Khan Younès et Rafah (sud).

L'armée israélienne a aussi indiqué hier poursuivre ses opérations dans la région de Rafah (sud) frontalière avec l'Égypte, affirmant que ses troupes avaient "éliminé des dizaines de terroristes", dont Hassan Abou Kouik, décrit comme un chef des forces de sécurité du Hamas ayant "mené de nombreuses attaques terroristes" contre Israël.

Quatre morts, dont un enfant, ont été transportés à l'hôpital Nasser de Rafah après des raids israéliens sur le quartier de Tal al-Sultan, dans l'ouest de la ville, selon la direction de l'établissement.

Dans le centre de la bande de Gaza, quatre personnes ont également été tuées dans une frappe israélienne sur le camp de réfugiés de Nousseirat, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Dans un rapport publié hier, l'armée israélienne a par ailleurs reconnu son "échec" lors de l'attaque sanglante du Hamas contre le kibboutz Beeri, le 7 octobre.

Cette enquête "illustre clairement l'ampleur de l'échec et du désastre qui a frappé les habitants du sud qui ont défendu leurs familles avec leurs corps pendant de nombreuses heures alors que l'armée n'était pas là pour les protéger", note le chef d'état-major de l'armée israélienne.

Retrouvez ici toutes les informations concernant ce rapport de l'armée israélienne. 

Sur le terrain, à Gaza, après le retrait des forces israéliennes du quartier de Choujaïa, la Défense civile de l'enclave a fait état hier de la découverte sous les décombres "d'environ soixante martyrs". Désormais, "85% des immeubles (du quartier) sont inhabitables", sans compter la totalité des infrastructures qui ont été "démolies", a déclaré dans un communiqué le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Basal.

L'armée israélienne avait appelé mercredi tous les habitants à évacuer le centre de Gaza, soit quelque 300.000 à 350.000 personnes, selon l'ONU. Elle a annoncé hier poursuivre son opération dans le centre de la ville de Gaza contre des combattants "dans le quartier général de l'Unrwa", l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens. A Gaza-ville, des affrontements ont également lieu dans le sud et des bombardements dans l'ouest, selon l'armée et des journalistes AFP.

Le Hamas a annoncé dimanche une concession, disant accepter de négocier sur la libération des otages en l'absence d'un cessez-le-feu permanent avec Israël, qu'il avait jusqu'à présent toujours réclamé.

Benjamin Netanyahu a toujours affirmé vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas - considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l'Union européenne - et la libération de tous les otages. Hier soir, il a déclaré que son pays voulait conserver le contrôle d'une zone de la bande de Gaza frontalière de l'Égypte conquise début mai afin d'empêcher la "contrebande d'armes" à destination du Hamas à partir de l'Égypte. Cette exigence de conserver le "couloir de Philadelphie et le point de passage de Rafah" fait partie des "quatre principes" posés par Israël dans le cadre des négociations en vue d'un accord de cessez-le-feu à Gaza et de libération des otages, a dit M. Netanyahu, alors que le Hamas exige de son côté l'évacuation de cette zone par l'armée israélienne.

Au dixième mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, de nouvelles discussions à propos desquelles le président américain Joe Biden a fait état de "progrès" se sont tenues hier au Qatar, pays médiateur avec les États-Unis et l'Égypte.

"Il s'agit de questions difficiles, complexes. Il y a encore des lacunes à combler. Nous faisons des progrès. La tendance est positive et je suis déterminé à conclure cet accord et à mettre un terme à cette guerre, qui devrait cesser maintenant", a lancé Joe Biden vendredi lors d'une conférence de presse tenue à l'issue du sommet de l'OTAN.

Bonjour !

Nous sommes au 280e jour de la guerre dans la bande de Gaza. Il s'agit également du 279e jour depuis l'ouverture d'un front au Liban-Sud entre le Hezbollah et l'armée israélienne.

Retrouvez ici notre couverture en direct du conflit et ses répercussions dans la région.