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Politique - Focus

Qui sont les « Brigades de la résistance », cette milice sunnite inféodée au Hezbollah ?

Fondé par le parti de Dieu, ce mouvement a fait son come-back en participant au front ouvert depuis le 7 octobre au Liban-Sud.

Qui sont les « Brigades de la résistance », cette milice sunnite inféodée au Hezbollah ?

Les funérailles d’un combattant du Hezbollah récemment tué au front sud, le 23 octobre 2023. Zohra Bensemra/Reuters

Après l’annonce officielle de la Jamaa islamiya – un parti libanais sunnite proche des Frères musulmans – de son entrée en scène par le biais d’un lancement de missile en direction d’Israël mercredi, c’est au tour des « Brigades de la résistance », un mouvement sunnite inféodé au Hezbollah qui en fut le fondateur, de se manifester sur le front. Lundi, deux éléments des Brigades – Hussein Hassan Abdel Aal et Ali Kamal Abdel Aal – ont été tués dans la localité de Mazraat Halta, alors qu’ils tentaient de retirer les corps des trois combattants du Hezbollah décédés hier lors de l’opération effectuée dans les environs. Qui sont les « Brigades de la résistance » et quelle est leur mission ? L’Orient-Le Jour fait le point. 

Créé en 1997, un an après l’opération israélienne « Raisins de la colère » visant à mettre un terme aux opérations menées par le Hezbollah contre l’État hébreu, le mouvement était principalement destiné à regarnir les rangs de la « résistance ». Le groupe a vu le jour au lendemain de la mort de Hadi Nasrallah, l’un des fils de Hassan Nasrallah, tué lors d’une opération dans la nuit du 12 au 13 septembre 1997 dans une embuscade israélienne au Liban-Sud. La formation a pu attirer à l’époque plusieurs milliers de jeunes marqués par le décès du fils du secrétaire général du Hezbollah.

Principalement composées de sunnites, mais également de quelques chrétiens et druzes qui vont peu à peu se retirer, les « Brigades de la résistance » avaient pour autre fonction de combattre le radicalisme sunnite opposé au parti de Dieu, notamment dans les régions où il a pris racine. Pour le Hezbollah, ce mouvement devait par ailleurs servir à démonter les thèses selon lesquelles le parti de Dieu est un mouvement exclusivement chiite. Le parti cherchait ainsi à prouver que la « résistance » – pourtant monopolisée par la communauté chiite – était transcommunautaire.

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Sauf que cette formation – implantée dans les grandes villes et localités sunnites comme Tripoli, Saïda, la Békaa et certaines localités frontalières avec Israël comme Chebaa, qui compte près de 150 éléments selon un habitant de la localité – s’est transformée au fil des années en une milice privée qui défend les intérêts propres de ses éléments. « Le mouvement regroupait principalement des hors-la-loi parfois issus des tribus locales », note Ahmad el-Ayoubi, un expert des mouvements islamistes et fervent opposant au Hezbollah. À Tripoli, c’est notamment le mouvement sunnite al-Tawhid, proche du Hezbollah et de la Syrie – à ne pas confondre avec le mouvement al-Tawhid al Arabi présidé par Wi’am Wahhab –, qui fournissait les principaux effectifs du groupe par le biais du responsable militaire du parti, Moaz Chaabane, frère de Bilal Chaabane, le chef de ce parti sunnite. Pendant des années, ces brigades ont été pointées du doigt pour les nombreuses exactions commises dans leurs régions, créant ainsi une tension quasi permanente avec les habitants. Elles auraient même fait partie des cartels de drogue et de vente d’armes, tirant leur force et leur puissance du Hezbollah qui leur assurait jusqu’à une certaine époque une couverture politique.

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Restructuration
Bien qu’ils aient été enrôlés au départ pour prendre part à la lutte armée notamment contre Israël, ces groupes n’ont pris les armes que rarement dans ce contexte. C’est ce qui rendait la légitimité de leur existence encore plus problématique, leurs armes ayant souvent été tournées vers l’intérieur. Dans les milieux hostiles au Hezbollah, on assure qu’ils ont pris part aux côtés de ce dernier au coup de force opéré par le parti de Dieu en mai 2008 à Beyrouth, puis de nouveau durant le conflit syrien à partir de 2011. Une information que L’OLJ n’a toutefois pas réussi à vérifier.

Après 2009, plusieurs voix se sont élevées pour condamner les agissements des Brigades. Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nouhad Machnouk, a décidé d’amorcer un dialogue avec les représentants du courant du Futur et du Hezbollah en vue de trouver une solution viable et mater ces groupes. Plus de 43 réunions ont eu lieu afin de trouver un modus vivendi, à défaut de pouvoir complètement les désarmer, raconte Kassem Kassir, un expert du Hezbollah proche de ses milieux.
Selon une source au courant de la teneur de ces réunions, un plan de sécurité a été mis en place dans toutes les régions où sévissaient les Brigades pour brider le mouvement. « Le plan a été appliqué un peu partout à l’exception de la Békaa où le Hezb a réussi à le déjouer », précise la source.

Ce n’est que vers l’été 2023 que le Hezbollah a décidé de remettre de l’ordre au sein du mouvement, alors que les critiques et les plaintes à son égard s’amplifiaient. « Le Hezb a opéré (depuis) une restructuration et une révision en profondeur des fonctions du mouvement », confie M. Kassir. Aux anciens hauts responsables des Brigades ont été substituées des personnalités « plus compétentes et éduquées dans les différentes régions. Les membres ont également été formés pour les opérations de résistance en cas de besoin ».
Une formation dont le Hezbollah a vraisemblablement commencé à tirer profit sur le front, bien que l’ampleur de sa participation reste pour l’heure inconnue. 

Après l’annonce officielle de la Jamaa islamiya – un parti libanais sunnite proche des Frères musulmans – de son entrée en scène par le biais d’un lancement de missile en direction d’Israël mercredi, c’est au tour des « Brigades de la résistance », un mouvement sunnite inféodé au Hezbollah qui en fut le fondateur, de se manifester sur le front. Lundi,...

commentaires (4)

DES ILLUMINES DECUS SUR TERRE ET QUI ESPERENT EN LES 70 VIERGES DU PARADIS. CA S,ILS IRAIENT AU PARADIS.

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 49, le 26 octobre 2023

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Commentaires (4)

  • DES ILLUMINES DECUS SUR TERRE ET QUI ESPERENT EN LES 70 VIERGES DU PARADIS. CA S,ILS IRAIENT AU PARADIS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 49, le 26 octobre 2023

  • Cela est la triste preuve que beaucoup de barbus sont ultra armés au Liban et s'il est encore nécessaire de le prouver il n'y a plus d'état mais seulement une bande mafieuse bien organisée et qui tient tout un pays en otage.

    Zeidan

    09 h 15, le 26 octobre 2023

  • Qui%20sont%20ces%20brigades%20qui%20sifflent%20sur%20%20NOS%20t%C3%AAtes%20

    Hitti arlette

    20 h 38, le 25 octobre 2023

  • Qui sont les « Brigades de la résistance »,Ce sont des repris de justice et des voyous qui ont trouvé des demeurés qui les appuient pour se faire massacrés et humiliés par eux en toute conscience. Ils se disent résistants pour appâter les pauvres âmes qui prétextent croire en leur cause moyennant quelques dollars. Le jour où leurs sources seraient taries, tous ces partisans qui scandent leurs noms retourneront leur veste et changeront de slogan en hurlant tout le mal qu’ils pensent d’eux et de leurs doctrines à la noix. Encore faut il que les autorités locales arrivent à les dépouiller de leurs armes pour mettre fin à leurs trafics qui leur permettent de se comporter tels des dieux qui ôtent la vie à tous ceux qui se mettent en travers de leur chemin.

    Sissi zayyat

    13 h 09, le 25 octobre 2023

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