Le vice-président du Conseil supérieur chiite, le cheikh Ali el-Khatib, a lancé dimanche une violente diatribe contre ceux qu’il a qualifiés de "détracteurs de la résistance". "Ceux-là veulent justifier leur échec à bâtir un État véritable, alors qu'il relevait de leur responsabilité de le faire", a-t-il affirmé, les accusant "de ne pas avoir doté l’armée des équipements nécessaires et d’avoir laissé le Liban-Sud et la Békaa-Ouest sans défense devant l’ennemi israélien".
De nombreuses formations de l’opposition accusent régulièrement le Hezbollah d’avoir créé un mini-État dans l’État, de détenir la décision de guerre et de paix dans le pays, et d’empêcher l’édification d’un État en bonne et due forme. Cette divergence avec le parti chiite a atteint son paroxysme depuis le début de la guerre à Gaza, de nombreux partis politiques estimant que le Liban n’aurait pas dû s’y impliquer.
"Si un État avait été bien édifié, nous n’aurions pas eu besoin de défendre le Liban-Sud", a soutenu le religieux, qui s’exprimait depuis le village de Sohmor (Békaa-Ouest) où il participait à une cérémonie en l’honneur d’un responsable du Hezbollah, Ali Alaëddine, tué le 28 juin dans cette région. "La résistance n’a pas été créée aux dépens de l’État et de ses institutions, ce n’est ni un État ni un mini-État comme certains se plaisent à la qualifier, elle représente l’esprit de ce peuple qui est exposé aux agressions israéliennes", a-t-il ajouté.
Selon lui, "lors de la libération (de la bande frontalière occupée par Israël) en 2000, les habitants ont bien invité les institutions publiques à venir accomplir leur devoir", mais sans résultat.
"Certains profitent de nos principes et de notre générosité, et nous lancent des accusations que nous devrions leur retourner aujourd’hui. C’est notre silence qui explique leur audace. Ils font porter à la résistance la responsabilité de l’absence de l’État, alors que celle-ci est l’expression de leur propre échec", a conclu Ali el-Khatib.
Pour sa part, le leader du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), Gebran Bassil, un allié du Hezbollah, a déclaré, à Miniara (Akkar, Liban-Nord) où il était en visite dimanche, être "contre toute politique qui mène à la guerre".
"Il est vrai que nous oeuvrons tous au Liban pour empêcher la guerre, mais cela ne veut pas dire que nous sommes prêts à nous déclarer vaincus”, a-t-il poursuivi. Et d’ajouter : ”Qu’il y ait la guerre ou non, le Liban en sortira vainqueur même si le prix sera élevé".
Le silence des Arabes
Par ailleurs, le mufti jaafarite Ahmad Kabalan s'est adressé dimanche aux Arabes dans un communiqué, leur demandant d'adopter une position qui « ébranlerait Israël ».
« Qu'attendez-vous pour agir alors que Gaza est en lambeaux, que ses habitants sont massacrés et que ses enfants et ses femmes sont victimes d’un génocide comme la terre n'en a jamais connu ? ». « Mettez fin à votre silence, les Arabes ! », s’est-il exclamé.
S’il y avait un état, ils vous aurez empêcher de mettre la main sur notre pays avec la complicité de l’Iran qui se comporte comme un état voyou en s’immisçant dans les affaires internes des autres pays via ses affidés qu’il arme pour détruire leur propre pays. Ne nous cherchez pas nous avons une longue liste de doléances concernant votre comportement,contre nature, vis à vis de votre pays et ses citoyens.
11 h 54, le 01 juillet 2024