
Le président du Parlement libanais, Nabih Berry, et l'émissaire américain Amos Hochstein, à Beyrouth, le 18 juin 2024. Photo Hassan Ibrahim / Parlement libanais
Le président du Parlement libanais, Nabih Berry, a affirmé lors d'une discussion avec des médias que son parti, le mouvement Amal, sera « sur la ligne de front » en cas d'offensive terrestre israélienne au Liban-Sud, estimant que le pays fait face à un « mois décisif et fatidique » de cette guerre entre le Hezbollah et ses alliés et l'armée israélienne.
Dans cette interview publiée notamment lundi soir par Russia Today, M. Berry a exprimé son « inquiétude concernant l'évolution de la situation dans le Sud », alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé dimanche soir qu'après la fin proche des combats « intenses » contre le Hamas dans le sud de la bande de Gaza, l'armée israélienne pourra déplacer une partie de ses forces à la frontière avec le Liban. De son côté, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré dans un discours le 19 juin que son parti est prêt à se battre « sans restrictions ni limites » en cas de guerre et « qu'aucun lieu en Israël ne sera épargné ».
« Nous sommes face à un mois décisif et fatidique », a dans ce contexte affirmé M. Berry, qui a montré une certaine inquiétude et qualifié la situation de « sensible et délicate ».
« Sur la ligne de front »
Concernant la présence d'Amal sur le terrain, depuis le début des affrontements, M. Berry a affirmé que sa formation « se bat sur le sol libanais ». « S'il y a une incursion terrestre israélienne, nous serons sur la ligne de front et sur le terrain », a-t-il lancé. Le mouvement Amal a perdu, depuis le début des affrontements, le 8 octobre 2023, une vingtaine de combattants, tués dans des frappes israéliennes. Plusieurs secouristes de son association de défense civile, les « Scouts de la mission islamique », ont également été tués.
« Malgré les violations par Israël de la résolution 1701 des Nations unies, nous restons attachés à sa mise en œuvre intégrale, y compris le retrait des forces israéliennes des territoire libanais occupés », a-t-il ajouté. « La résistance s'est engagée à respecter les règles d'engagement, mais Israël les viole et adopte une politique de terre brûlée dans les zones frontalières », a-t-il ajouté. La résolution 1701 a mis fin à la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël. Elle prévoit notamment un retrait du Hezbollah au nord du fleuve Litani, avec un déploiement de l'armée libanaise dans la zone frontalière.
Le président du Parlement a en outre balayé les accusations du Telegraph concernant des stocks d'armes à l'Aéroport international de Beyrouth, qui ont déjà été démenties la veille, notamment lors d'une visite d'ambassadeurs et journalistes. « Ce n'est pas la première fois que l'aéroport de Beyrouth fait l'objet de campagnes montées de toutes pièces », a-t-il soulevé.
Retrait du Hezbollah contre retrait israélien
Interrogé sur le dernier aller-retour de l'émissaire américain Amos Hochstein entre Beyrouth et Tel Aviv, dans le cadre de négociations pour faire baisser les tensions, le chef du législatif a indiqué qu'il « attendait des réponses » de sa part après son passage en Israël, mais qu'il ne les a pas reçues, « ce qui n'est pas rassurant pour l'initiative américaine » concernant une trêve. Il a ajouté que cette initiative propose que le Hezbollah se retire à huit kilomètres de la frontière. En échange, Nabih Berry a demandé à ce que l'armée israélienne se retire également à l'intérieur des terres, à une même distance de huit kilomètres.
Lors de sa visite à Beyrouth, le 18 juin, Amos Hochstein a en outre averti les responsables libanais que le Hezbollah se trompait en croyant que les États-Unis contrôlaient Israël, selon des informations rapportées par Axios. Ce message aurait été transmis lors de sa visite avec Nabih Berry. Selon un responsable américain, un responsable israélien et un diplomate occidental cités par le média américain, l'émissaire américain a fait savoir que l'escalade des tensions actuelle pourrait conduire à une invasion du Liban par Israël, soulignant que « le Hezbollah a tort de penser que les États-Unis seraient en mesure d'empêcher Israël d'envahir le Liban » si la situation à la frontière continuait à s'aggraver ».
Amal et Hezbollah représentant soit disant les Chiites en payant les bulletins de vote. C'est quoi ?
22 h 03, le 26 juin 2024