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Nos Lecteurs ont la Parole

Privés de culture (aussi)

J’ai eu la chance, le week-end passé, de visionner deux bons films à l’Institut français du Liban. Deux moments de bonheur volés à un quotidien de plus en plus morose, deux parenthèses bienvenues qui m’ont rappelé que la culture est un droit de plus dont on nous prive.

J’avais en effet oublié que la culture est aussi un droit et un devoir pour un État qui se respecte. Or nous sommes réduits à tout obtenir par nos propres moyens, de nos besoins primaires à l’accès à la culture, qui devient de plus en plus rare.

Pourquoi ces films ne sont-ils pas proposés dans les salles obscures au Liban ? Pourquoi le cinéma est-il en train de mourir lentement mais sûrement ? Parce que la censure nous prive de tout ce qui se fait de meilleur aujourd’hui dans le monde.

Pour qu’un film passe au cinéma, il faut en effet qu’il soit : sans juifs, sans homosexuels, sans transgenres, sans critique religieuse, sans scènes d’amour, sans, sans, sans…

Qu’espèrent les responsables ? Qu’en censurant la culture, le Liban pourra passer outre aux grands bouleversements du monde d’aujourd’hui ? Qu’en niant l’existence de cellules familiales différentes du modèle « classique », ces cellules cesseront d’exister ?

Qu’en niant l’existence de personnes qui ont une sexualité différente et assumée, elles n’existeront plus ? Que nos jeunes Libanais seront, par le biais de la censure, « protégés » de ce que notre loi qualifie encore aujourd’hui de déviance ?

Je suis triste de constater que notre pays sombre dans l’obscurantisme, subrepticement, sans que l’on s’en rende compte, et sans que l’on s’en offusque. Car qui, au Liban, a le luxe de se préoccuper de culture alors que nous sommes déjà privés de nos besoins les plus primaires et les plus basiques ?

Qui va réclamer au ministère de la Culture d’œuvrer à desserrer les vis de la censure et à laisser affluer les manifestations culturelles en tout genre et de tous horizons ?

C’est justement en profitant de la déconfiture du peuple, et de sa résilience occupée à survivre, que l’obscurantisme prend ses quartiers.

Mais c’est oublier que le réveil des peuples les plus aveuglés et les plus privés d’ouverture est le plus virulent des sursauts.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

J’ai eu la chance, le week-end passé, de visionner deux bons films à l’Institut français du Liban. Deux moments de bonheur volés à un quotidien de plus en plus morose, deux parenthèses bienvenues qui m’ont rappelé que la culture est un droit de plus dont on nous prive.J’avais en effet oublié que la culture est aussi un droit et un devoir pour un État qui se respecte. Or nous sommes réduits à tout obtenir par nos propres moyens, de nos besoins primaires à l’accès à la culture, qui devient de plus en plus rare.Pourquoi ces films ne sont-ils pas proposés dans les salles obscures au Liban ? Pourquoi le cinéma est-il en train de mourir lentement mais sûrement ? Parce que la censure nous prive de tout ce qui se fait de meilleur aujourd’hui dans le monde.Pour qu’un film passe au cinéma, il faut en effet qu’il...
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