Quand la « Palestine » disparaît de certaines cartes scolaires en Arabie saoudite

Une nouvelle étude de l’Institute for Monitoring Peace and Cultural Tolerance in School Education, une organisation israélienne qui surveille la manière dont Israël et les juifs sont représentés dans les textes éducatifs, met en évidence les changements apportés aux manuels scolaires saoudiens. Parmi les modifications notables, l'institut relève la disparition du mot « Palestine » sur certaines cartes, mais note que le terme « Israël » n'est toujours pas utilisé dans ces cas et que les territoires palestiniens et l'État hébreu restent sans nom.

De manière globale, le rapport publié en mai évoque « des progrès continus vers la modération, l'ouverture et le développement pacifique » suite aux divers changements dans les manuels saoudiens. Sur la question d’Israël et du sionisme, l’organisation fait état d’« améliorations remarquables », en dépit du message récurrent dans le programme d’études selon lequel « l’Arabie saoudite reste fermement attachée à la cause palestinienne ».

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Les négociations de normalisation entre Riyad et Tel-Aviv, perturbées par l'attaque du Hamas du 7 octobre et la guerre à Gaza, continuent sous médiation américaine. L'Arabie saoudite exige des garanties de sécurité et le développement de son programme nucléaire civil. Le royaume demande également la création d’un État palestinien et un cessez-le-feu permanent à Gaza pour conclure cet accord, qui suit les accords d’Abraham de 2020. Bien que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’oppose à cette condition, Washington estime que les pourparlers progressent et espère finaliser prochainement l’accord. Dans les faits, des signes de normalisation semblent déjà en cours depuis un moment. Selon Bloomberg, les autorités saoudiennes ont récemment arrêté plusieurs personnes pour des messages critiques envers Israël sur les réseaux sociaux. Selon le média américain, ces détentions pourraient être un avertissement du prince héritier Mohammad ben Salmane aux opposants à la normalisation.

« Exemples diffamatoires » supprimés
Dans certaines anciennes éditions des manuels scolaires, Israël était désigné comme « l’occupation sioniste », « l’entité sioniste » ou bien « l’ennemi sioniste », rappelle l'étude. Toutefois, depuis 2022, plusieurs références à Israël en tant qu’« ennemi » ont été retirées, et l’État hébreu est le plus souvent associé à « l’occupation israélienne ».

L'un des faits les plus marquants : Israël n'est toujours pas reconnu sur les cartes, mais le nom « Palestine » a également été supprimé de la plupart des atlas sur lesquels il apparaissait auparavant, laissant le territoire sans nom. Mais l'étude souligne que les cartes en question ne mentionnent généralement pas les noms des États qui n'ont pas de frontières avec l'Arabie.

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Des « exemples diffamatoires » ont également été supprimés, notamment ceux décrivant le sionisme comme un « mouvement raciste européen », ou accusant les sionistes de l'incendie de la mosquée al-Aqsa en 1969, ou encore présentant les intentions expansionnistes d'Israël et la prise de contrôle de sites religieux comme étant à l'origine de la guerre des Six-Jours.

En 2023 déjà, l’Institute for Monitoring Peace and Cultural Tolerance in School Education rappelait dans un rapport que « presque tous les exemples décrivant les chrétiens et les juifs de manière négative » ont été supprimés des manuels scolaires saoudiens. Ce n’est pas la première fois que les programmes scolaires saoudiens sont soumis à des modifications pour des raisons politiques. Ils ont fait l’objet d’un examen minutieux en Occident après les attentats du 11 septembre, au cours desquels 15 des 19 pirates de l’air étaient saoudiens. Depuis, le royaume a progressivement supprimé les contenus radicaux de ses manuels.