Un ex-candidat aux législatives condamné à quatre ans de prison, selon son bureau

Un tribunal koweïtien a condamné mercredi à quatre ans de prison un ex-candidat aux législatives, qui avait critiqué la famille régnante lors de sa campagne électorale, a annoncé son bureau de presse.

Musaed Al-Quraifah a été condamné à quatre ans de prison ferme, a indiqué son bureau dans un communiqué publié sur X.

Il s'agit de la première décision de ce type depuis que l'émir Meshal al-Ahmad al-Sabah a dissous mi-mai le Parlement et s'est arrogé une partie de ses pouvoirs, faisant craindre un déclin de la démocratie dans ce pays du Golfe.

Les autorités n'ont pas confirmé officiellement le verdict prononcé à l'encontre de M. Quraifah, dont l'arrestation le 23 avril avait déclenché un rassemblement de solidarité pour demander sa libération.

Le ministère public du Koweït avait alors expliqué avoir ordonné "la détention provisoire d'un citoyen accusé d'avoir insulté (...) l'émir lors d'un rassemblement organisé à son siège électoral lorsqu'il se présentait aux élections législatives de 2024", sans mentionner son identité.

Les commentaires enregistrés sur vidéo et largement diffusés sur les réseaux sociaux ont été faits lors d'une réunion en mars, au cours de laquelle M. Quraifah a critiqué la mainmise de la famille régnante sur la vie politique.

"Aujourd'hui, le pays compte des personnes compétentes et des jeunes capables de le diriger. Le pays ne vous appartient pas, il nous appartient à tous", avait-il déclaré.

Dans une déclaration sur X, Mohammed Menwer, avocat de M. Quraifah, a indiqué mercredi que son client était "jugé sur la base d'une interprétation des intentions qui ont été déduites de ses mots, et non pour un crime qu'il a commis explicitement".

M. Menwer a affirmé que M. Quraifah était "innocent des accusations portées contre lui".

Malgré l'existence d'un Parlement élu, la famille Al-Sabah exerce un contrôle considérable sur la vie politique, notamment en nommant les ministres.

Au Koweït, critiquer l'émir est considéré comme une violation de la Constitution, passible d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à cinq ans.

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