
L’exode assyrien d’Ourmiah vers le Caucase, en 1915. Photo Basile Nikitine
Victime d'un génocide entre 1915 et 1918 sous l’Empire ottoman, en parallèle du génocide arménien, la communauté assyro-chaldéenne est en passe de voir ce massacre bientôt reconnu par la France. Lundi prochain, l’Assemblée nationale française doit se prononcer sur une reconnaissance officielle de ce génocide, plutôt méconnu, après que le Sénat a adopté l'an dernier une résolution en ce sens. La France propose également de commémorer le génocide assyro-chaldéen le 24 avril, en même temps que le génocide arménien.
Mais qui sont les Assyriens, dont une partie de la communauté vit au Liban ?
Le génocide
Le début du XXe siècle est à l’origine du drame des Assyriens, appelé « Seyfo », c’est-à-dire « l’Épée ». Entre 1915 et 1918, plus de 250 000 Assyro-Chaldéens ont été exterminés ou déportés par les autorités ottomanes. Un drame qui fut le point de départ de leur dispersion dans le monde.
Le génocide assyro-chaldéen revêt un caractère multiple : physique, culturel et cultuel, territorial et géopolitique, l'imposition de conditions de vie inhumaines et un début d’exode et d’errance de par le monde. Plus de la moitié de la communauté – plusieurs centaines de milliers de personnes selon diverses sources historiques – fut martyrisée à l'époque.
« Les massacres des Assyriens ont eu lieu sur un périmètre très large : en Anatolie orientale, au Hakkari, Mardine, Diarbékir, Kharpout, Tour Abdin, au nord de l’Iran, précisément en Azerbaïdjan, sur le front turco-persan, dans les mêmes conditions et presque les mêmes lieux que les Arméniens et dans un dessein analogue, qui visait à homogénéiser, selon des objectifs arrêtés, l’empire et “turquifier” le pays », expliquait Joseph Yacoub, professeur honoraire de sciences politiques à l’Université catholique de Lyon, dans un entretien à L'OLJ, en 2023.
La communauté
Selon le site Assyrian Police Institute, il y aurait environ 50 000 Assyriens aujourd'hui au Liban. Parmi eux, environ 30 000 personnes seraient des descendants des survivants du génocide ayant fui vers le Liban entre 1915 et 1934. Par ailleurs, quelque 20 000 personnes auraient trouvé refuge au Liban plus récemment, après avoir fui les violences de l'État islamique en Irak et en Syrie dans les années 2010.
Les Assyriens font partie des chrétiens d'Orient parlant un dialecte néo-araméen (syriaque), proche de la langue parlée par le Christ. Au XIXe siècle et au début du XXe, les Assyriens étaient répartis dans les provinces ottomanes qui constituent actuellement l'est de la Turquie, l'Irak et la Syrie, ainsi qu'en Iran et dans le Caucase russe (Arménie, Géorgie). Les membres de la communauté assyrienne sont dispersés aujourd'hui dans les quatre coins du globe, dont plusieurs pays du Moyen-Orient.
Entre les islamistes et les communistes, je me demande quels sont ceux des deux qui ont tué le plus de gens ? Les anglo-américains ne sont qu'en troisième position mais ils sont aussi sur le podium !
21 h 34, le 24 avril 2024