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Politique - Sécurité

Deux députés de l'opposition se disent épiés : la police enquête

Waddah Sadek et Adib Abdel Massih ont repéré des hommes qui photographiaient leurs lieux de résidence.

Waddah Sadek et Adib Abdel Massih. Photos tirées du compte Flickr du Parlement

Deux députés de l'opposition Waddah Sadek (Beyrouth II) et Adib Abdel Massih (Koura) ont fait part récemment de leur crainte d'être épiés. Leurs appréhensions sont fondées sur des images capturées par les caméras de surveillance placées à proximité de leurs domiciles respectifs, l’un dans la capitale, à Achrafieh, et l’autre à Kfar Hazir, dans le Koura.

Contacté par L’Orient-Le Jour, Waddah Sadek, membre du mouvement de la contestation, relate les faits. « La nuit même (7 avril) où Pascal Sleiman (coordinateur des Forces libanaises pour la région de Jbeil) a été assassiné, la gardienne de l’immeuble où j’habite a aperçu par hasard un individu prenant, à 0h30 et sous la pluie, des photos devant le bâtiment », raconte-t-il, soulignant qu’il ne bénéficie pas de garde durant la nuit. « J’ai appelé les éléments chargés en journée de ma sécurité pour leur demander de venir examiner les images », révèle-t-il, soulignant que « celles-ci ont montré qu’après avoir photographié les alentours et scruté l’entrée de l’immeuble, l’homme est revenu sur ses pas plutôt que de poursuivre son chemin ». « Une présomption laissant penser qu’il ne s’agit pas d’un fait du hasard », déduit Waddah Sadek, qui indique avoir tenté aussitôt d’entrer en contact avec le directeur général des Forces de sécurité intérieure (FSI), le général Imad Osman, mais « en vain ». « Je lui ai envoyé la vidéo montrant les déplacements du rôdeur, mais ce n’est que 24 heures plus tard et après l’intervention d’un ami qu’il m’a répondu et promis de suivre l’affaire », déplore-t-il. « Entre-temps, j’avais également essayé, sans succès, de joindre le chef du service de renseignements des FSI Khaled Hammoud », note-t-il.

Quelques jours plus tard, lors d’un séjour à Washington entamé le 15 avril avec des députés opposants et achevé mardi (23 avril), le député contestataire a sollicité le ministre sortant de l’Intérieur Bassam Maoulaoui, qui lui a promis de prendre « les mesures nécessaires ». « Le service de renseignements des FSI est depuis quelques jours sur le terrain », indique à cet égard M. Sadek, se demandant toutefois si les indices existent toujours. « Les images des caméras datant de plus de trois semaines, elles ont peut-être déjà été effacées », craint-il.

Secret de l’enquête

Adib Abdel Massih, membre du groupe parlementaire du Renouveau (avec Michel Moawad, Achraf Rifi et Fouad Makhzoumi), n’est pas logé à meilleure enseigne. Il y a une semaine, ses gardes ont décelé la présence d’un homme déambulant de manière suspecte devant sa résidence à Kfar Hazir. « Ils l’ont arrêté et lui ont demandé s’il avait pris des photos », raconte M. Abdel Massih à L’OLJ, précisant que « sa réponse était négative ». « Non convaincus, ils lui ont pris son téléphone portable, dans lesquelles ils ont découvert notamment des images montrant les différentes routes qui mènent à ma résidence », révèle le député du Koura, notant avoir aussitôt contacté la branche du service de renseignements de la région qui « s’est mobilisée sur-le-champ ». « Il s’est avéré que le rôdeur est un Syrien », dit-il, révélant qu’il y a moins d’un an, ses gardes ont arrêté trois hommes dans les mêmes circonstances et les ont livrés aux FSI. « L’enquête avait montré que c’étaient des Palestiniens détenteurs de faux papiers libanais, vivant dans le camp de Beddaoui et ayant accédé à la région à bord d’une voiture volée. »

MM. Sadek et Abdel Massih mettent de part et d’autre l’accent sur le danger qui les menace. « Plusieurs assassinats politiques ont déjà été perpétrés », relève le premier, tandis que le second s’estime être « une proie facile », n’étant pas membre d’un parti politique qui le protégerait.

En dépit du sentiment d’insécurité, les deux députés veulent compter sur les forces institutionnelles. « Je n’ai pas les moyens de prendre des mesures de protection », s’alarme Waddah Sadek, déplorant qu’il ne dispose que d’un seul agent de la Sécurité de l’État, « 2 ou 3 fois par semaine », et de deux autres hommes qu’il emploie à titre privé. Pour sa part, Adib Abdel Massih bénéficie des services de deux gardes de la Sécurité de l’État qui lui en a procuré un troisième mardi.

Plusieurs députés de l’opposition, notamment Melhem Khalaf (contestation) et Élias Hankache (Kataëb), ont manifesté sur le réseau X leur solidarité avec leurs collègues, demandant aux forces de l’ordre d’enquêter « de manière sérieuse » pour dévoiler « les plans et objectifs » des auteurs de « ces dangereux incidents sécuritaires ».

Les différentes sources de sécurité contactées par notre journal ont refusé de donner le moindre indice sur l’évolution des enquêtes. « Tant que les investigations sont en cours, nous nous abstenons de communiquer la moindre information », a déclaré un des responsables, estimant que « la moindre fuite pourrait profiter aux suspects et nuire aux plaignants ».

Deux députés de l'opposition Waddah Sadek (Beyrouth II) et Adib Abdel Massih (Koura) ont fait part récemment de leur crainte d'être épiés. Leurs appréhensions sont fondées sur des images capturées par les caméras de surveillance placées à proximité de leurs domiciles respectifs, l’un dans la capitale, à Achrafieh, et l’autre à Kfar Hazir, dans le Koura. Contacté par...

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Mais Rafic Hariri lui même était épié… et par celui qui portait sa serviette !

LeRougeEtLeNoir

21 h 21, le 23 avril 2024

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Commentaires (1)

  • Mais Rafic Hariri lui même était épié… et par celui qui portait sa serviette !

    LeRougeEtLeNoir

    21 h 21, le 23 avril 2024

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