Nagib Mikati présidant une réunion sur les détenus syriens dans les prisons libanaises, au Grand Sérail, le 23 avril 2024. Photo X / @grandserail
Le directeur par intérim de la Sûreté générale libanaise, Elias Baïssari, a été chargé par les autorités libanaises de coordonner avec les autorités syriennes une possible extradition vers la Syrie de leurs ressortissants détenus dans les prisons libanaises, qui souffrent de surpopulation carcérale.
Cette annonce a été faite à l'issue d'une réunion au Grand Sérail de plusieurs ministres, responsables sécuritaires et locaux, par le ministre sortant de la Justice, Henri Khoury. Cette réunion était présidée par le Premier ministre sortant, Nagib Mikati.
« Tout le monde est conscient du problème des prisons au Liban, de la surpopulation et de la présence, dans ces établissements, de condamnés et de détenus non-condamnés d'origine syrienne », a déclaré M. Khoury à la presse. « Nous devons résoudre cette question en envisageant la possibilité de remettre les détenus syriens au Liban aux autorités syriennes », a-t-il indiqué, affirmant que cela ne peut être fait « sans communication » avec Damas. « Il est naturel de confier cette tâche au général Elias Baïssari », a-t-il ajouté, estimant qu'une telle procédure nécessiterait « d'étudier le dossier de chaque détenu », et non pas d'agir avec une procédure unique englobant tous les prisonniers.
« Avec l'accord » de Damas
Le ministre a ajouté que, selon des « statistiques du ministère de l'Intérieur, il y a environ 2 500 Syriens condamnés et emprisonnés au Liban ». En réponse à une question sur la possibilité de forcer les prisonniers syriens à terminer leur peine en Syrie, M. Khoury a souligné que cela devrait être possible « avec l'accord des autorités syriennes ».
Le ministre sortant de la Justice avait été chargé, en avril 2023, de discuter avec les autorités syriennes « de la possibilité de remettre immédiatement à la Syrie les détenus et condamnés » de nationalité syrienne. Aucun résultat ne semble toutefois avoir été obtenu depuis.
La question des réfugiés et migrants syriens est revenue sur le devant de la scène, et crée de nouvelles tensions avec les Libanais, depuis notamment l'assassinat d'un cadre des Forces libanaises sur les hauteurs de Jbeil, par un gang de Syriens, selon l'armée libanaise. En 2022, M. Mikati avait imputé à la présence de réfugiés syriens le « taux de criminalité élevé » du Liban, qui, selon lui, augmente « en raison des crises auxquelles le pays a été confronté, provoquant une surpopulation carcérale qui dépasse les capacités des autorités libanaises. »
Un rapport de Human Rights Watch publié en 2023 avait mis en évidence l'aggravation de la situation dans les prisons libanaises depuis le début de la crise économique en 2019. Selon ce rapport, Roumieh, le plus grand centre pénitentiaire du Liban conçu pour 1 200 détenus, en accueille aujourd'hui environ 4 000.
Qu’en est il de nos prisonniers qui croupissent des décennies dans les geôles du boucher? C’est à vomir.
11 h 45, le 24 avril 2024