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Près d'un an après sa libération, un ancien détenu français en Iran dit avoir encore "peur"

Le Français Benjamin Brière. Photo d'archives AFP

Près d'un an après sa libération des geôles iraniennes, dans lesquelles il a passé trois ans, le Français Benjamin Brière raconte qu'il ne peut toujours pas "dormir dans le noir" et qu'il a "encore peur", dans un témoignage à la chaîne France 2, diffusé mercredi soir.

"Je ne peux pas dormir dans le noir. Il faut que je dorme avec la lumière. Il me faut une veilleuse, comme un enfant", raconte cet homme de 38 ans, qui a vécu trois années en prison "avec la lumière 24 heures sur 24". "Tu flippes à n'importe quel bruit, tu as encore peur, tu regardes derrière ton épaule", décrit-il dans des extraits de son témoignage diffusés par France 2.

Arrêté en mai 2020 en Iran où il effectuait un "road trip", pour avoir pris des photos de "zones interdites" avec un drone, M. Brière avait été condamné à huit ans de prison pour "espionnage", avant d'être libéré en mai 2023 avec un autre ressortissant français, Bernard Phelan.

A propos de son procès, il raconte: "ce n'est pas le juge qui décide, c'est un papier qu'on lui glisse et qu'il lit, c'est grotesque. Ils savent que c'est pas vrai (l'accusation d'espionnage, NDLR), c'est un cirque", poursuit-il.

Avant d'évoquer ses conditions de détention à la prison de Machhad, dans le nord-est de l'Iran: "des dortoirs plus ou moins surpeuplés, plus ou moins délabrés. On passe des journées enfermés environ 21 heures sur 24. Je suis le seul étranger, je ne peux parler avec personne, je ne peux échanger avec qui que ce soit".

Visiblement marqué, le jeune homme raconte avoir "vu des centaines de personnes passer leur dernière nuit en vie, parce que le lendemain matin ils allaient à l'exécution par pendaison. Comment on oublie les visages de ces gens là ?".

L'Iran est un des pays qui exécute le plus au monde, avec la Chine et l'Arabie saoudite. Selon Amnesty International, au moins 853 personnes ont été exécutées en 2023 en Iran, soit une augmentation de 48% par rapport à 2022 et de de 172% par rapport à 2021.

Pendant sa détention, M. Brière a fait plusieurs grèves de la faim. "C'est la seule chose que j'ai, la seule chose qu'ils ne peuvent pas contrôler, la seule arme que j'ai", témoigne-t-il.

Quatre Français sont encore détenus en Iran, comme des dizaines de prisonniers étrangers, ayant souvent la double nationalité. Paris accuse les autorités de Téhéran de pratiquer une "diplomatie des otages".


Près d'un an après sa libération des geôles iraniennes, dans lesquelles il a passé trois ans, le Français Benjamin Brière raconte qu'il ne peut toujours pas "dormir dans le noir" et qu'il a "encore peur", dans un témoignage à la chaîne France 2, diffusé mercredi soir.

"Je ne peux pas dormir dans le noir. Il faut que je dorme avec la lumière....