Face à l’opération iranienne sans précédent conduite dans la nuit de samedi à dimanche directement contre Israël en réponse aux frappes du 1er avril sur son annexe consulaire à Damas, qui avait notamment tué un haut gradé des gardiens de la révolution, Joost Hiltermann, directeur du programme Moyen-Orient Afrique du Nord au International Crisis Group, fait le point pour L’Orient-Le Jour.
Dans quelle mesure la réponse iranienne de samedi soir peut-elle être considérée comme un succès pour les Iraniens ?
La réponse iranienne était sans précédent puisqu'il s'agissait de la première attaque directe de l'Iran contre Israël depuis le sol iranien. Mais c’est une attaque qui, dans son style, permet aux deux parties de revendiquer leur victoire. Israël peut le faire parce qu'il a intercepté, avec les États-Unis, la plupart des missiles et des drones, et l'Iran peut le faire parce qu'il a prouvé sa détermination à attaquer Israël et envoyé un message indiquant qu'il était capable de mener ce type d'attaque, impliquant qu'il pourrait conduire une attaque beaucoup plus importante à l'avenir. Mais je ne sais pas si cela change les règles du jeu pour l'instant. La dissuasion a néanmoins été rétablie entre les deux parties.
Quelle est l'influence des États-Unis pour éviter une riposte israélienne ?
Les États-Unis ont exercé une forte pression sur Israël pour qu'il considère sa défense effective comme une victoire et renonce aux représailles. Nous verrons si Benjamin Netanyahu (Premier ministre israélien, NDLR), sous la pression de l'extrême droite, riposte afin de préserver sa coalition. Mais je m'attends plutôt à ce que cette dernière, tout en souhaitant envoyer une réponse forte à l'Iran, ne risque pas de perdre le pouvoir en Israël pour cela. En ce sens, les États-Unis ont une certaine influence.
Quelles conséquences cette séquence pourrait-elle avoir sur la guerre à Gaza ?
C’est incertain. La recrudescence de la violence pourrait convaincre les Américains de faire pression pour un cessez-le-feu à Gaza. Mais c'est beaucoup plus difficile à accepter pour l'extrême droite israélienne, et un arrêt de la guerre ouvrirait en outre la voie pour pousser à de nouvelles élections, que Netanyahu ne gagnerait probablement pas. Il a donc intérêt à ce que la guerre se poursuive, bien que les Américains deviennent de plus en plus nerveux…
commentaires (7)
Allah yirham New jersey, ... voilà qu'on nous refait le même coup... le génial devin qu'est ziad rehbéné nous l'avait prédit dans son film amerki tawiiiiiiiiiiiiiil...
Wlek Sanferlou
23 h 05, le 15 avril 2024