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Notre corédacteur en chef, Anthony Samrani. Photo Matthieu Karam

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Frappes iraniennes contre Israël : les réponses de notre corédacteur en chef, Anthony Samrani à vos questions

Ce qu’il faut retenir

Ce dimanche 14 avril à 11h, heure de Beyrouth, Anthony Samrani répond à toutes vos questions sur les frappes iraniennes inédites contre Israël, leurs conséquences régionales et libanaises.


12:35 heure de Beyrouth

Merci à vous tous, et merci pour vos questions. Nous allons refermer ce live.  

Nous vous invitons à vous reconnecter à notre suivi en direct et en continu de la crise. 

12:31 heure de Beyrouth

Voici une question de Tony Harouni

"Bonjour M. Samrani,

Est-ce qu'on n'est pas en train d'assister à une érosion accélérée de la capacité de dissuasion de l'"Axe de la résistance"? Au Liban-Sud, la guerre limitée dure depuis six mois, et le Hezbollah subit toujours des pertes très disproportionnées par rapport à celles d'Israël. Le Hezbollah affirmant régulièrement qu'il n'utilisait qu'une infime partie de ses meilleures armes, on pouvait encore croire qu'il pourrait, à un moment donné, réussir à surprendre l'État hébreu et lui infliger une gifle, comme il a toujours réussi à le faire par le passé. Mais après avoir vu hier les limites de la puissance militaire de l'Iran, le pourvoyeur en armes et parrain du Hezbollah, face à Israël et ses alliés, qui peut encore y croire?

Merci encore"

Bonjour Tony,

Merci pour votre question, ce sera la dernière pour aujourd’hui.

Vous mettez le doigt sur le grand paradoxe, pour l’Iran, de la séquence qui s’est ouverte le 7 octobre dernier. La République islamique a déployé tous ses alliés dans la région, faisant une démonstration de force de sa puissance accumulée depuis des décennies et qui repose sur les missiles et les milices. En même temps, cette stratégie a montré ses limites à plusieurs reprises. Non seulement elle n’a pas suffi à dissuader Israël de mener des opérations à Gaza, au Liban et en Syrie. Mais elle ne permet peut-être plus d’assurer à elle-seule la survie du régime. Il est très probable que si l’on en reste là, l’Iran va tirer comme principale conclusion de cette séquence qu’il doit obtenir la bombe nucléaire au plus vite. Un Iran nucléaire aurait plus de marge de manœuvre et la survie du régime serait assurée. 

12:25 heure de Beyrouth

Voici une question de Thibaud Mulier : 

"Bonjour M. Samrani,

Merci à vous et à toute la rédaction pour nous faire comprendre les enjeux dans la région. Vous réalisez un travail de grande qualité vu d’ici.

Je souhaitais vous poser deux questions : qu’est-ce qui explique que l’Iran ait exécuté une attaque importante, certes, mais sans effet de surprise et avec une possibilité de neutraliser les drones avant même qu’ils atteignent le territoire israélien ? Réagir à l’attaque contre l’ambassade vise-t-il davantage à donner un signal à sa population qu’à ses ennemis déclarés ?

Je vous remercie grandement M. Samrani. Longue vie à l’Orient-le-Jour !"


Bonjour Thibaud.

Merci pour votre question de qualité et pour vos encouragements. Ils nous vont droit au cœur.

J’ai répondu plusieurs fois à la première partie de votre question. Je vous invite à remonter dans ce live chat. Quant à la seconde, le message n’est pas spécialement adressé à la population iranienne. Plutôt à trois publics. Le premier, ce sont ses alliés dans la région qui encaissent de nombreux coups durs depuis des mois. Le deuxième, ce sont ses ennemis israéliens et américains, afin de les dissuader de mener de nouvelles opérations contre lui. Le message est clair : nous avons les capacités de vous faire mal. Mais va-t-il être entendu ? Le troisième est l’opinion publique arabe. “Nous sommes la seule puissance à se mettre en danger pour défendre les Palestiniens”, affirment ainsi les Iraniens. 

12:19 heure de Beyrouth

Voici une question de Claude : 

Comment considérer la déclaration du chef des forces armées iraniennes qui affirme que l'attaque a atteint tous ses objectifs. Cette affirmation à l'apparence séduisante est-elle destinée à tromper ses partisans quand on voit que l'externalisation du conflit a montré des limites, la capacité de nuisance des hezbollahis étant limitée."


Bonjour Claude,

Merci pour votre question. Je pense que pour le moment, il n’a pas tort. Attendons toutefois de voir la suite. 

12:18 heure de Beyrouth

Donc voici une question de Orhan : 

"Bonjour, il a été rapporté directement de responsables iraniens que l'Iran aurait en sa possession des missiles hyper soniques de longue portée réputés instoppables. Que savons-nous du type d'ogive envoyées ? Y-aurait-il eu de la retenue quant au type de missiles sélectionnés pour cette opération, au risque d'une réponse pouvant aller jusqu'au conflit nucléaire ?"

Bonjour Orhan,

Merci pour votre question. Je vais tâcher d’y répondre avec mes connaissances limitées en la matière. L’Iran aurait pu utiliser nettement plus de missiles balistiques afin de provoquer des dégâts de grande ampleur s’il le souhaitait. Le fait d’utiliser en majorité des drones est un choix afin d’éviter la confrontation directe.

12:14 heure de Beyrouth

En fait, nous n'avons pas tout à fait fini. Les questions continuent d'arriver. Notre corédacteur s'est remis derrière son clavier.

12:10 heure de Beyrouth

Nous finissons avec deux questions liées. Celle de Mathieu : "Au lendemain de cette attaque iranienne, quelles sont les réactions possibles d'Israël ? Avec quelles conséquences potentielles pour le Liban ?
Et celle d'Amalia : "Quelle va être la riposte d'Israël sur l'Iran ?"


Bonjour Mathieu et Amalia,

Merci pour vos questions.

Israël est désormais dans une situation complexe. Peut-il ne pas répondre après une attaque de grande ampleur de la part de son principal ennemi contre son territoire ? Cela paraît difficile. En même temps, les Etats-Unis, largement impliqués dans cette séquence, l’appellent à ne pas riposter et le préviennent qu’ils ne participeront pas à une telle opération. Israël ne se lancera pas dans une confrontation directe sans les Etats-Unis mais il peut entraîner son allié à le soutenir par la force des choses.

On peut imaginer trois scénarios à mon sens.

Un : Israël répond de façon disproportionnée aux frappes iraniennes et prend le risque d’une escalade régionale.

Deux : Il répond de façon modérée et symbolique en Iran et de façon plus forte sur d’autres théâtres, en particulier au Liban.

Trois : Il se contente d’une réponse forte sur d’autres théâtres, notamment au Liban.

Je n’imagine pas un scénario où Israël ne riposte pas. Mais j’espère me tromper. 

12:03 heure de Beyrouth

Salma a également une question pour notre corédacteur en chef :

"Certains pensent ce matin que cette attaque a été 'approuvée par tous' pour laver l’honneur de l’Iran sans véritables dégâts. Scénario de science fiction ou possibilité parmi d’autres ?"


Bonjour Salma,

Merci pour votre question. Tout le monde était plus ou moins prévenu. Et les frappes ont été menées de sorte à éviter l’escalade. C’est toutefois un jeu extrêmement dangereux qu’il ne faut pas prendre à la légère.  

12:01 heure de Beyrouth

Et une question d'une lectrice également très engagée dans nos espaces commentaires, Sissi Zayyat : 

"On se demande pourquoi l’Iran se sent obligé de s’impliquer dans une guerre qui ne le concerne ni de près ni de loin et ce depuis des décennies en implantant des proxy dans toute la région sinon pour consolider son régime et pouvoir sévir sans vergogne contre sa population qui ne veut plus de ce régime archaïque et qui se bat pour le renverser ? Toute cette comédie indique une chose, les mollahs utilisent tous les moyens de dissuasion en dehors de leur territoire dans le but de resserrer l’étau sur le seul peuple iranien dans l’espoir de créer une unité nationale qui ferait taire les opposants, voilà tout."

Bonjour Sissi,

Merci pour votre question. L’implication iranienne dans le dossier israélo-palestinien est liée à plusieurs facteurs à mon avis. Il y a un facteur idéologique qu’il ne faut pas sous-estimer, l'hostilité à Israël et aux Etats-Unis faisant partie de l’ADN du régime.

C’est un moyen par ailleurs de peser dans le monde arabe en se présentant comme le fer de lance de la défense des Palestiniens.

La constitution d’un réseau d’alliances qui encercle Israël est également une manière pour le régime d’assurer sa survie.

Enfin, c’est une carte importante dans un objectif de négocier le rôle iranien dans la région avec les Etats-unis. 

11:58 heure de Beyrouth

On enchaîne avec une question d'Edouard : 

"Merci pour ce live. La lecture suivante fait-elle sens ?

-L’Iran aurait prévenu les USA de la nature de son attaque, sachant tout à fait qu’elle serait repoussée ;

-Le Dôme de Fer, géré et financé par les USA, a bien repoussé les attaques, mais surtout mis en évidence la dépendance d’Israël envers les USA ainsi que son manque d’autonomie stratégique ;

-Les USA utiliseront cette dépendance et cette vulnérabilité pour faire pression sur Israël, cette fois avec succès ;

- Toutes ces réponses auraient été coordonnées à l'avance entre Israël, les USA et l’Iran ;

Merci de votre réponse"


Bonjour Edouard,

Merci pour votre question. Cette lecture fait sens à mon avis. Il ne faut toutefois pas exagérer l’aspect théâtrale de ce qui s’est passé dans la nuit. Un incident aurait pu arriver et provoquer une escalade incontrôlable. Par ailleurs, nous ne sommes pas certains que la séquence soit terminée, les Israéliens ayant promis de riposter. 

11:55 heure de Beyrouth

Voici une question de Patrice Gilardoni : 

"Ce scénario (attaque massive de drones et missiles depuis l'Iran et l’Irak, finalement déjouée pour l'essentiel par Israël et les USA) n'est-il pas le meilleur des scénarios, c’est-à-dire celui permettant de laver l'affront de l'attaque du consulat à Damas sans nécessiter une escalade et une riposte israélienne ?"


Bonjour Patrice,

Merci pour votre question. C’est ce que voulaient les Iraniens. Les Américains doivent également être soulagés. Benjamin Netanyahu est-il sur la même longueur d'onde ? Israël, après avoir subi la pire attaque de son histoire le 7 octobre dernier, peut-il ne pas répondre à cette riposte iranienne ? J’ai quelques doutes. 

11:53 heure de Beyrouth

Une question de "Gros Gnon" contributeur fidèle de l'espace commentaires.

"Pourquoi la presse appelle ça "l’attaque" alors que le terme approprié est "la réplique"?"

Bonjour Gros Gnon, Vous avez raison. Il vaut mieux parler de réplique ou de riposte. 

11:49 heure de Beyrouth

Nour a également une question :

"Bonjour Anthony, et merci pour ce direct. Pendant ce temps, Nagib Mikati a annoncé qu’il tenterait de réunir demain lundi -pourquoi se presser- son pseudo gouvernement démissionnaire. Jusqu’où peuvent aller l’impuissance et l’incompétence de nos politiciens ?"


Bonjour Nour,

Merci pour votre question. Le gouvernement libanais a décidé d’être un quasi-spectateur de ce qui se passe au Liban et dans la région depuis le 7 octobre. Cela ne devrait pas changer. 

11:46 heure de Beyrouth

Et maintenant, une question de Chung Lee Hu

"Est-ce que la réponse israélienne risque plutôt de venir sur le terrain libanais? Avec une amplification de la guerre totale contre le Hezbollah? Voire une invasion terrestre et une prise de contrôle d'une bande de sécurité ?"

Bonjour Chung Lee Hu,

Merci pour votre question.

Il y a, à mon sens, plusieurs scénarios possibles - impliquant ou non une attaque directe contre l’Iran - mais dans chacun d’entre eux, je pense que les attaques israéliennes contre le Liban vont s’amplifier. Israël a intérêt à poursuivre son opération d'affaiblissement du Hezbollah et pourrait avoir désormais plus de marge de manœuvre pour le faire. Est-ce que cela va impliquer une offensive terrestre ? L’option est clairement envisagée avec l’objectif de constituer une zone de sécurité au Liban-Sud. Je ne pense pas que la décision soit prise pour le moment, cela dépendant de plusieurs facteurs (évolution du terrain à Gaza, relation avec les Etats-Unis, pression des habitants du nord d’Israël, efficacité des opérations au Liban). 

11:45 heure de Beyrouth

Pour rappel, vous pouvez envoyer vos question à l'adresse mail suivante : livechatolj@lorientlejour.com


11:40 heure de Beyrouth

On enchaîne avec une question de André-Jacques Frament : 

"Pourquoi a-t-on vu depuis Beyrouth des interceptions de missiles au-dessus du Liban ? J’aurais imaginé que les cibles étaient trop loin pour qu’on voie ça de Beyrouth. Merci pour vos analyses"

Bonjour André-Jacques,

Merci pour votre question. Malheureusement je ne suis pas en mesure de répondre à cette question qui nécessite une expertise que je n’ai pas. 

11:37 heure de Beyrouth

Une question de Jean-Paul Haraoui : 

"Je croyais qu’il y avait un blocus total depuis des années de la part de l’Occident et nous apprenons que la compagnie allemande Lufthansa arrête ses vols, que la Hollande ferme son ambassade et peut être d’autres infos que nous n’avons pas !!! Comment y-a-t-il un blocus total avec des menaces de sanctions de la part des États-Unis d’Amérique contre des pays qui continueraient leurs relations avec l’Iran ? Et dernière question : l’Iran envoie plus de 200 drones ou missiles qui mettent plus de 4 heures pour atteindre un but et sont détruits avant d’arriver. Quel est l’intérêt ?"

Bonjour Jean-Paul et merci pour votre question.

L’Iran est en effet sous sanctions internationales depuis des décennies. Cela ne veut pas dire que le blocus est total. De nombreux pays ont des représentations diplomatiques à Téhéran.
L’intérêt de l’attaque n’était pas de faire des dégâts mais de montrer que la République islamique est capable de frapper directement son ennemi afin de le dissuader de recommencer ses opérations d’élimination. Pas sûr que cela ait toutefois fonctionné. 

11:32 heure de Beyrouth

Et voici une question de Mahamadou : 

"A cette allure, dans ce conflit au Proche Orient, est-ce que la France, les États-Unis, la Russie et la Chine peuvent directement intervenir du côté de leurs alliés ? Et quelle en seraient les conséquences ?

Cordialement,"

Bonjour Mahamadou,

Merci pour votre question,

Les Etats-Unis et la France ont participé à l’opération visant à détruire les drones et les missiles iraniens. Washington a toutefois d’ores et déjà prévenu son allié israélien qu’il ne participera pas à une opération de riposte. A l’heure qu’il est, il est peu probable de voir les grandes puissances s’impliquer directement dans ce conflit. Mais en cas d’escalade, il sera très difficile pour les Etats-Unis de rester à l’écart. 

11:29 heure de Beyrouth

Voici une question de Christine Zaidan : 

"Hassan Nasrallah peut faire la guerre à Israël, mais il sait très bien que l’après-guerre sera perdu pour lui. Aucune victoire divine ! Personne ne reconstruira le Liban-Sud et la Da7ie (banlieue sud de Beyrouth, ndlr). Ni lui ni l'Iran n'ont les moyens de le faire. Sachant cela, va-t-il quand même se lancer dans une véritable guerre avec Israël ?"

Bonjour Christine,

Merci pour votre question.

Le Hezbollah sait qu’il a beaucoup plus à perdre qu’à gagner dans une confrontation de grande ampleur avec Israël. C’est la raison pour laquelle il répond pour l’instant avec prudence aux multiples attaques israéliennes. Rien ne semble avoir changé à ce niveau là. La question demeure : est-ce qu’Israël va prendre le risque de lancer une opération de grande ampleur au Liban ? 

11:24 heure de Beyrouth

Et maintenant, une question de Claude :

"Bonjour,

Cette violence soulève des interrogations quant aux conséquences à venir et aux responsabilités qui en découlent. Tout cela ne risque-t-il pas d'achever notre système social voir plus largement l'avenir de notre « vivre » ensemble. Cela risque, en outre, d'impacter notamment les plus vulnérables, si tant est que cela puisse être encore possible, particulièrement les habitants du Liban-Sud qui n'ont rien demandé. Au-delà de l'exercice convenu d'une indignation attendue, ne serait-il possible de faire émerger des solutions susceptibles de peser sur les évolutions en cours."


Bonjour Claude,

Merci pour votre question.

Il est évident que la guerre qui dure depuis plus de six mois maintenant va avoir de lourdes conséquences tant pour le Liban que pour la région. Elle réveille des démons que l’on mettra des années voire des décennies à apaiser.

Plus grave encore, aucune perspective ne se dessine là encore tant au Liban qu’à l’échelle régionale. Au pays du Cèdre, personne ne "profite" de ce momentum pour essayer de préparer une nouvelle phase politique dont nous avons pourtant cruellement besoin. Le Hezbollah s’est lui-même enfermé dans une guerre qu’il ne veut pas mener. Et le reste du pays attend que cela se passe, avec une forme de passivité, en espérant y survivre. 

11:19 heure de Beyrouth

Et maintenant, une question de Nadim Mallat : 

"Comment analysez-vous la retenue du Hezbollah lors de l'attaque iranienne de cette nuit contre Israël ?

Merci d'avance et bon dimanche."

Bonjour Nadim,

Merci pour votre question.

L’opération était quasiment 100% iranienne. Je dis quasiment car les Houthis y auraient participé de façon très symbolique. Pour la première fois depuis 40 ans, l’Iran ne s’est pas caché derrière ses alliés dans sa guerre contre Israël. Le Hezbollah aurait probablement participé à l’opération si l’objectif était de déclencher une guerre régionale à partir de plusieurs fronts. Mais ce n’est pas le cas. Et l’Iran a tout à fait conscience que le Hezbollah est plus exposé à la riposte israélienne et ne peut pas se permettre de perdre son principal atout tant que la survie du régime n’est pas en jeu.

Cela ne veut toutefois pas dire que la réponse israélienne ne visera pas le Hezbollah. Je pense malheureusement qu’il est très probable que le Liban paye le prix de cette confrontation, puisqu’il est beaucoup plus facile pour Israël d’opérer sur ce territoire. 

11:13 heure de Beyrouth

On enchaîne avec la question de Nadi Assaf : 

"J’ai du mal à comprendre la démarche des Iraniens. Leurs experts savent pertinemment que les Israéliens allaient activer leur bouclier antimissile surtout sur des drones qui doivent survoler les pays limitrophes avant de toucher Israël. Donc ce lâcher de drones, c’était pour sauver la face, face à un Etat qui est remonté à bloc pour sauver son honneur et son soi-disant échec du 7 octobre. Quelle absurdité !
Cordialement"

Bonjour Nadi,

Merci pour votre question

L’Iran estime qu’Israël a visé son territoire le 1er avril dernier en frappant une annexe de son consulat à Damas et en décapitant tout le haut commandement de la force al-Qods pour la Syrie et le Liban. Il était difficile pour la République islamique de ne pas répondre directement. Il s’agit évidemment de sauver la face mais également d’essayer de restaurer sa capacité de dissuasion face à Israël. Le pari iranien sera gagné de ce point de vue-là si Israël ne riposte pas ou le fait de façon très modérée. Dans le même temps, la frappe détourne l’attention internationale de ce qui se passe à Gaza et brise l’isolement d’Israël sur la scène internationale. De ce point de vue là, l’Iran a fait un cadeau à Benjamin Netanyahu. 

11:08 heure de Beyrouth

Nous commençons avec la question de Gabriel Abou Adal :
"Ma question est la suivante : le fait que 99% des engins lancés par l'Iran aient été interceptés par la défense aérienne israélienne (selon l'Etat hébreu) est-il le signe d'un échec de l'offensive iranienne ?

Merci."

Bonjour Gabriel,

Merci d’être avec nous ce matin

Il y a deux lectures qui dominent au lendemain des frappes iraniennes. La première est qu'elles marquent l’entrée dans une guerre régionale de grande ampleur. La seconde est qu’elles ont surtout montré les faiblesses de la puissance iranienne, comparée à un tigre de papier. Les deux me paraissent exagérées.

L’attaque est conséquente et spectaculaire, l’Iran ayant envoyé plus de 300 drones et missiles contre Israël. Elle marque un tournant dans le sens où c’est la première fois que l’Iran frappe directement Israël depuis la révolution islamique.

Ce n’est pas un échec dans le sens où c’est ce que l’Iran espérait : une attaque de grande ampleur, mais calibrée, qui va marquer les esprits sans pour autant contraindre Israël à riposter et provoquer un conflit direct que l’Iran souhaite éviter.

Le fait que 99% des engins aient été interceptés n’est ainsi pas une surprise.

Le vrai enjeu est ailleurs pour l’Iran : est-ce que cela va suffire à dissuader Israël ? Et comment réagir désormais en cas de riposte importante de l’Etat hébreu ?

L’Iran est exposé pour la première fois depuis des décennies. C’est un risque important que vient de prendre le régime. 


11:04 heure de Beyrouth

Et si vous avez besoin d'un récapitulatif des événements de la nuit dernière, c'est par ici que ça se passe.


11:01 heure de Beyrouth

Bonjour, notre corédacteur en chef est derrière son ordinateur et commence à répondre à vos questions. N'hésitez pas à en envoyer  d'autres à l'adresse suivante livechatolj@lorientlejour.com

02:27 heure de Beyrouth

Bonjour,

Ce dimanche 14 avril à 11h, heure de Beyrouth, Anthony Samrani répondra à toutes vos questions sur l'attaque iranienne inédite contre israël, et ses conséquences régionales et libanaises.
Vous pouvez d’ores et déjà les envoyer à l’adresse suivante : livechatolj@lorientlejour.com

commentaires (3)

Comme l'attaque du Hamas du 7 octobre dernier, L'attaque iranienne d'hier soir est-elle une surprise ?

Nabil

12 h 22, le 14 avril 2024

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Commentaires (3)

  • Comme l'attaque du Hamas du 7 octobre dernier, L'attaque iranienne d'hier soir est-elle une surprise ?

    Nabil

    12 h 22, le 14 avril 2024

  • Bonjour Pourquoi à t’on vu depuis Beyrouth des interceptions de missile au dessus du Liban ? J’aurais imaginé que les cibles étaient trop loin pour qu’on voit ça de Beyrouth Merci pour vos analyses

    André-Jacques Frament

    11 h 19, le 14 avril 2024

  • La réplique d'Israel risque malheureusement de venire sur le terrain libanais, l'élimination total du Hezbollah en objectifs final, ou à defaut, l'occupation des 40km au sud . Ce hezb va liberer les enfers sur nos tetes

    Aboumatta

    11 h 08, le 14 avril 2024

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