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Moyen-Orient - FOCUS

« Le Qatar ne paie pas le Hamas » : Doha réagit aux accusations de parlementaires US

Des représentants accusent l’émirat de financer le mouvement islamiste, tandis que des sénateurs appellent à lui retirer son statut d’allié non-membre de l’OTAN.

« Le Qatar ne paie pas le Hamas » : Doha réagit aux accusations de parlementaires US

La mosquée Hamad bin Jassim bin Jabr Al Thani sur Pearl Island, au Qatar, le 7 avril 2024. Photo Karim Jaafar / AFP

Deux réactions à 24 heures d’intervalle. Dans un post sur X (ex-Twitter) et un second communiqué publié sur le même réseau, l’ambassade du Qatar aux États-Unis a tenu à réfuter les accusations de parlementaires américains selon lesquelles l’émirat soutenait le mouvement islamiste palestinien Hamas financièrement et n’exerçait pas de pression suffisante sur lui pour parvenir à un accord sur la libération des otages.

Ces réactions font suite, tout d'abord aux menaces du Comité de surveillance et de responsabilité de la Chambre des représentants, supervisée par le républicain du Kentucky James Comer, qui a annoncé lundi donner au ministère américain de la Justice jusqu'au 15 avril pour fournir des documents prouvant qu’il enquêtait sur le réseau social chinois TikTok et la chaîne qatarie Al Jazeera, dans le cadre de la loi sur l'enregistrement des agents étrangers (FARA), sous peine de saisir les tribunaux pour forcer le ministère à soumettre le dossier.

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« Les journalistes d'Al Jazeera sont de plus en plus associés à des attaques soutenues par le Hamas, et le Qatar aurait hébergé un siège du Hamas à Doha, versant au groupe terroriste 30 millions de dollars par mois depuis 2018 », a écrit le Comité dans une lettre adressée au procureur général des États-Unis, Merrick Garland. Des allégations que Doha a qualifié d’ « inexactes », affirmant que « le Qatar ne paie pas le Hamas » et qu’il fournit une aide humanitaire à Gaza depuis 2018, « en pleine coordination avec le gouvernement israélien », qui « encourageait et soutenait fermement les contributions du Qatar ». L’émirat a rappelé pour preuve une interview de Benny Gantz, alors ministre de la Défense, à l’Associated Press en août 2021, dans laquelle il assurait avoir « été en contact avec des responsables qataris pour établir un mécanisme qui garantirait que l'argent parvienne à ceux qui en ont besoin, tout en répondant aux besoins de sécurité.

Selon Doha, l’assistance humanitaire à Gaza prenait deux formes : des achats de carburant pour alimenter une centrale électrique et un projet administré par le Programme alimentaire mondial (PAM) visant à fournir 100 dollars par mois aux familles les plus pauvres de Gaza. « Le gouvernement israélien a continué de surveiller la liste des destinataires », précise le tweet.

Dans un article du 22 mars, le Times of Israel a par ailleur révélé comment de hauts responsables israéliens ont recherché le soutien financier de Doha et exprimé leur appréciation à cet égard, y voyant un moyen de stabiliser la situation humanitaire dans la bande de Gaza, jusque dans les mois précédant l'attaque du 7 octobre 2023. Les États-Unis s’étaient également montrés favorables au mécanisme.

Démarche « décevante »

Le Qatar a également réagi après qu’un groupe de sénateurs républicains a présenté un projet de loi visant à le priver de son statut d'allié majeur des États-Unis hors OTAN si Doha n'exerçait pas toute l'influence dont il dispose sur le Hamas pour obtenir la libération des otages américains à Gaza, en plus d'expulser tous les membres du mouvement islamiste résidant actuellement dans l'État du Golfe. Parrainée par les sénateurs Ted Budd, Rick Scott et Joni Ernst, la législation exigerait que le secrétaire d’État américain Antony Blinken certifie qu’il est dans l’intérêt national de Washington que Doha conserve sa désignation d’allié majeur non-OTAN.

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L’ambassade qatarie aux États-Unis a qualifié la démarche de « décevante », arguant que le statut d’allié majeur non membre de l’OTAN dépassait le stade symbolique et résultait de décennies de coopération sécuritaire avec Washington. Elle a rappelé qu’en plus d’abriter la plus grande base américaine du Moyen-Orient à al-Udeid, où sont stationnés 10 000 soldats et le siège régional du Commandement central (CENTCOM), le Qatar a servi de terminal au pont aérien depuis l'Afghanistan lors du retrait américain de 2021, et de médiateur afin de faire libérer des prisonniers américains dans ce pays, ainsi qu’en Iran et au Venezuela.

La chancellerie du Qatar a également abordé les liens de Doha avec Israël et le Hamas, soutenant que « notre relation avec les deux est entièrement basée » sur le rôle de médiateur. « Dans la crise actuelle, le bilan du Qatar en tant que médiateur parle de lui-même, avec plus de 100 otages libérés à ce jour. Nous sommes déterminés à faire tout notre possible, mais le Qatar n’est qu’un médiateur : nous ne contrôlons ni le Hamas ni Israël. En fin de compte, c’est au Hamas et à Israël qu’il incombe seuls de parvenir à un accord ».

Deux réactions à 24 heures d’intervalle. Dans un post sur X (ex-Twitter) et un second communiqué publié sur le même réseau, l’ambassade du Qatar aux États-Unis a tenu à réfuter les accusations de parlementaires américains selon lesquelles l’émirat soutenait le mouvement islamiste palestinien Hamas financièrement et n’exerçait pas de pression suffisante sur lui pour parvenir...

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