Dans le cadre de la guerre qu'elle mène à Gaza depuis le 7 octobre 2023, l'armée israélienne aurait créé des « zones de mort » (kill zones, en anglais) dans l'enclave assiégée, dans lesquelles toute personne qui passe est susceptible d'être tuée, selon le quotidien israélien Haaretz.
Ces « zones de mort » sont définies comme étant des lieux géographiques entourant des positions où se trouvent des militaires israéliens, généralement stationnés dans une maison abandonnée. Ces zones deviennent alors des espaces militaires fermés, mais sans être clairement identifiés comme tels, ce qui aurait conduit à de nombreuses bavures.
« Dans chaque zone de combat, les commandants définissent de telles zones de mort », explique un officier de réserve cité par le Haaretz. « Dès que des personnes y pénètrent, principalement des hommes adultes, les ordres sont de tirer et de tuer, même si la personne n'est pas armée », souligne-t-il.
Des responsables du ministère israélien de la défense et des soldats cités par le quotidien expliquent que les victimes sont souvent des civils « dont le seul crime a été de franchir une ligne invisible tracée par l'armée israélienne dans les endroits où elle est positionnée ». Selon le Haaretz, le nombre de civils palestiniens tués pour être entrés dans ces zones est inconnu pour l'heure.
Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés de Gaza ont mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles. D'après Israël, environ 250 personnes ont également été enlevées et 130 d'entre elles sont toujours otages dont 34 sont mortes, à Gaza.
Civils en quête de nourriture ?
Le Haaretz revient par ailleurs sur une vidéo qui a largement circulé en ligne ces derniers jours, notamment sur les comptes de la chaîne qatarie al-Jazeera, et dans laquelle on aperçoit quatre hommes marchant dans une zone désertée de Khan Younès avant d'être directement visés par des obus israéliens.
« Il s'agit d'un incident très grave », a déclaré à Haaretz un haut responsable de l'armée israélienne. « Ils n'étaient pas armés, ils ne mettaient pas en danger nos forces dans la zone où ils marchaient », poursuit ce haut gradé qui dément le fait que ces hommes soient liés à un incident survenu antérieurement dans la localité d'Ashkelon.
Selon un officier des services de renseignement cité par le quotidien, il pourrait s'agir tout simplement de personnes qui s'étaient rapprochées du site où cet incident avait eu lieu. « Il est possible qu'il s'agisse de terroristes, mais aussi qu'il s'agisse de civils à la recherche de nourriture », a déclaré ce responsable.
« Dans la pratique, un terroriste est toute personne que l'armée israélienne a tué dans des zones où ses forces opèrent », confie pour sa part un réserviste qui a combattu à Gaza.
Les opérations israéliennes ont coûté la vie à 32.782 Palestiniens, la plupart des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas et provoqué une catastrophe humanitaire et des destructions colossales.
Armée d'assassins, armée de criminels ! Qui sont les vrais terroristes?
17 h 09, le 01 avril 2024