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Économie - Justice

L'ancien directeur des douanes, Badri Daher, accusé de négligence et de gaspillage de fonds publics

L’acte d’accusation concerne d’autres dossiers que l’affaire de la double explosion au port de Beyrouth.

L'ancien directeur des douanes, Badri Daher, accusé de négligence et de gaspillage de fonds publics

Badri Daher, ancien directeur des douanes libanaises, mis en cause par le premier juge d'instruction de Beyrouth, Bilal Halaoui. Photo d'archives L'OLJ

Le premier juge d’instruction de Beyrouth par intérim, Bilal Halaoui, a émis mercredi trois actes d’accusation contre l’ancien directeur des douanes libanaises, Badri Daher, dans lesquels il lui reproche un gaspillage de fonds publics et une négligence de ses obligations professionnelles. Dans l'un de ces trois dossiers, le magistrat a constaté la prescription du délit présumé et a donc mis fin à l’action publique. Quant aux deux autres, il les a déférés l’un à la Cour criminelle et l’autre au juge unique pénal de Beyrouth.

Dans le même temps, le juge Halaoui a rejeté une demande de l’avocat de Badri Daher de revenir sur des mandats d’arrêt par défaut lancés le 27 février contre son client pour ne pas avoir comparu à l’audience qu’il lui avait fixée ce jour-là. Interrogé par L’Orient-Le Jour, un proche de l’ancien directeur des douanes soutient que le premier juge d’instruction a émis ces mandats alors qu’il n’a pas statué sur les exceptions de forme liées au dossier. Celui-ci avait tenu le 30 janvier une séance qu’il avait reportée au 27 février pour une question liée aux exceptions de forme.

« L’audience suivante était prévue le 7 mai 2024, mais la date a été avancée sans que la défense en soit notifiée », ajoute ce proche. Il affirme que des exceptions de forme avaient déjà été présentées en novembre 2019 devant un autre juge d’instruction, sans qu’elles soient tranchées à ce jour.

Un des deux dossiers pour lequel Badri Daher a été mis en cause par le magistrat Halaoui est une vente aux enchères « fictive » et « une falsification de documents officiels », ayant conduit à « une usurpation de qualité » pour vendre un conteneur à une autre personne que celle dont le nom était inscrit sur les manifestes des douanes.

Dans les faits relayés par les médias et présumés relatés dans l’acte d’accusation, dont L’OLJ n’a pas pu consulter une copie, on apprend qu’une Libanaise avait réceptionné les meubles de sa résidence de Dubaï, dans les Émirats arabes unis, qu’elle avait fait transporter à Beyrouth dans un conteneur. Selon ces informations, la dame a été contactée quelque temps plus tard par une société de transport, qui lui a fait savoir qu’elle doit payer des frais s’élevant à 10 545 dollars pour un second conteneur importé en son nom. En réponse, elle a affirmé avoir déjà reçu sa marchandise, et que les objets qui se trouvaient dans le second conteneur ne lui appartenaient donc pas. Selon ces mêmes informations, la direction des douanes a alors organisé une vente aux enchères permettant à un tiers de profiter d’une marchandise dispensée de taxes (meubles personnels usagés).

Une marchandise « disparue »

Le proche de M. Daher rejette en vrac les accusations. « En quoi est impliquée la Direction des douanes lorsqu’un transitaire exige de son client une somme à payer ? » s’interroge-t-il.

Dans le même sillage, un autre de ses proches évoque « une déformation des faits ». « Badri Daher n’a pas organisé de vente aux enchères », martèle-t-il, soulignant qu’« il avait même sanctionné la fonctionnaire qui avait appelé à cette vente ». « M. Daher a demandé à la propriétaire de prendre livraison de sa marchandise, d’autant que dans des documents officiels elle avait reconnu que la marchandise lui appartenait », avance-t-il. À la question de savoir où se trouve actuellement la marchandise, il répond qu’elle a disparu du fait de la double explosion au port de Beyrouth, le 4 août 2020, précisant qu’elle avait été importée avant cette date.

Le second acte d’accusation concerne un délit de « négligence des fonctions », par lequel M. Daher s’était abstenu, en 2017, de régler à un juge du Conseil d’État (CE), Ali Jaber, des honoraires de 40 millions de livres (environ 25 000 dollars aux taux de l’époque) pour des consultations accordées au Conseil supérieur des douanes, à la demande du CE et de l’ancien ministre des Finances, Ghazi Wazni. Pour motiver son abstention, l’ancien directeur des douanes avait affirmé que le budget prévu pour les consultants ne consacrait pas de crédit pour le montant en question.

« Badri Daher n’est pas responsable du non-paiement, car il est un fonctionnaire relevant du ministre des Finances », le défend un de ses proches, affirmant que « c’est au ministre et non au directeur des douanes, de donner les ordres de paiement ».

Dans les milieux  du haut fonctionnaire on se demande pourquoi « on s’acharne » contre lui, alors que les délits reprochés n’ont pas autant d’importance que de nombreux autres dossiers de corruption.

Badri Daher était détenu dans l’affaire de la double explosion au port. Il a été libéré avec seize autres détenus par l’ancien chef du parquet, Ghassan Oueidate, alors qu'il est toujours mis en cause par le juge d’instruction près la Cour de justice, Tarek Bitar.

 

Le premier juge d’instruction de Beyrouth par intérim, Bilal Halaoui, a émis mercredi trois actes d’accusation contre l’ancien directeur des douanes libanaises, Badri Daher, dans lesquels il lui reproche un gaspillage de fonds publics et une négligence de ses obligations professionnelles. Dans l'un de ces trois dossiers, le magistrat a constaté la prescription du délit...

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Koi? On montre la porte à mr daher??

Wlek Sanferlou

00 h 57, le 15 mars 2024

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Commentaires (1)

  • Koi? On montre la porte à mr daher??

    Wlek Sanferlou

    00 h 57, le 15 mars 2024

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