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Dernières Infos - Aide à l'Ukraine

La Pologne, l'Allemagne et la France en sommet vendredi

Des résidents de la localité de Hanzhenkova près de Makiivka (Makeyevka), dans la partie ukrainienne contrôlée par la Russie, marchent parmi les decombres, le 12 mars 2024. Photo STRINGER / AFP

Les dirigeants de la Pologne, de l'Allemagne et de la France vont se retrouver vendredi à Berlin pour une réunion d'urgence consacrée à l'Ukraine au moment où les pays européens s'efforcent de lisser leurs différences sur le soutien à Kiev.

Cette rencontre est une « initiative commune » du Premier ministre polonais Donald Tusk, du président français Emmanuel Macron et du chancelier allemand Olaf Scholz, a indiqué Berlin mercredi.

Les trois capitales « ont la tâche et le pouvoir de mobiliser toute l'Europe » pour fournir une nouvelle aide à l'Ukraine, a estimé M. Tusk dans une interview à la chaîne de télévision publique TVP Info, diffusée mardi soir.

M. Tusk et le président polonais Andrzej Duda ont été reçus mardi à Washington qui a annoncé une nouvelle aide militaire de 300 millions de dollars à l'Ukraine. Ce montant est bien éloigné de la grande enveloppe réclamée par le président Joe Biden depuis des mois et bloquée par le Congrès.

Côté européen, France et Allemagne ont ces dernières semaines étalé leurs divergences sur les moyens de soutenir l'Ukraine, fragilisant le message d'unité que tentent d'envoyer les alliés à la Russie de Vladimir Poutine.

Avant le sommet à trois, Olaf Scholz et Emmanuel Macron auront un entretien bilatéral, a précisé mercredi le porte-parole du chancelier.

Inflexible 

Les deux dirigeants « se sont longuement parlé au téléphone ces derniers jours », a assuré Steffen Hebestreit qualifiant de « nuances sur une question technique » les récentes frictions entre le chancelier et le chef d'État, ponctuées de propos acerbes.

Le différend le plus flagrant porte actuellement sur la forme d'aide à apporter à l'Ukraine face au rouleau compresseur russe.

L'éventualité évoquée par le président français d'envoyer en Ukraine des soldats de pays d'Europe ou de l'Otan est rejetée catégoriquement par Olaf Scholz.

Le dirigeant allemand est aussi fermement opposé à ce que son pays, plus grand contributeur européen en valeur absolue d'aides financière et militaire à l'Ukraine, livre à Kiev des missiles longues portée Taurus.

Le président Volodymyr Zelensky réclame ces armes. De nombreux élus allemands, y compris au sein de la coalition d'Olaf Scholz, implorent le chancelier de franchir le pas et les partenaires de l'Allemagne s'impatientent également.

Olaf Scholz s'est de nouveau montré inflexible mercredi : « il est exclu de livrer des systèmes d'armes de grande envergure qui ne peuvent être fournis de manière judicieuse sans l'engagement de soldats allemands », a-t-il répété lors d'un débat au parlement.

Ces engins ont une portée de plus de 500 km et leurs paramètres de ciblage nécessitent l'intervention de l'armée allemande, affirme le chancelier.

Prudence 

« Il s'agit de participer à déterminer l'endroit que l'on cible, l'endroit où l'on frappe (...) Cela ne doit pas se produire avec des soldats allemands - en tant que chancelier, j'ai la responsabilité d'empêcher que l'Allemagne ne participe à cette guerre », a-t-il déclaré.

« La prudence ne doit pas être qualifiée de faiblesse, comme certains le font », a ajouté le chancelier.

Après ses propos fin février appelant à ne pas exclure un futur envoi de militaires occidentaux en Ukraine, Emmanuel Macron avait renchéri en appelant les Européens à « ne pas être lâches ».

Selon un récent sondage publié par la chaîne de télévision publique allemande ARD, 61% des Allemands sont opposés à la livraison de missiles Taurus à l'Ukraine.

La Pologne, l'un des plus fidèles alliés de Kiev, a exhorté à plusieurs reprises ses partenaires occidentaux à augmenter leurs dépenses en matière d'aide militaire pour contrer l'invasion russe.

Doté d'un nouveau gouvernement pro-européen, le pays cherche à renforcer la coopération avec Berlin et Paris face à Moscou.

Le président Duda a appelé les autres membres de l'OTAN à renforcer leurs budgets militaires afin d'envoyer une « réponse claire et audacieuse à l'agression russe ».

La Pologne consacre actuellement 4% de son PIB aux dépenses liées au renforcement de ses systèmes de défense, soit le double de ce que demande l'OTAN à ses membres.

Les dirigeants de la Pologne, de l'Allemagne et de la France vont se retrouver vendredi à Berlin pour une réunion d'urgence consacrée à l'Ukraine au moment où les pays européens s'efforcent de lisser leurs différences sur le soutien à Kiev.Cette rencontre est une « initiative commune » du Premier ministre polonais Donald Tusk, du président français Emmanuel Macron...