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Moyen-Orient - Mer Rouge

Ce que l'on sait du Rubymar, navire exploité par le Liban, frappé et coulé par les houthis

« Nous ne disposons pas de détails sur le sort du vraquier » qui contenait plus de 20 000 tonnes d'engrais combustibles, affirme à L'Orient-Le Jour le PDG de la société d’exploitation libanaise Blue Fleet.

Ce que l'on sait du Rubymar, navire exploité par le Liban, frappé et coulé par les houthis

Le cargo Rubymar touché par des missiles houthis au large des côtes yéménites, le 1er mars 2024. Photo Maxar Technologies/REUTERS

Le Rubymar, premier navire exploité par des Libanais à être touché par les houthis en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza, a coulé samedi, a annoncé le gouvernement yéménite.

Le vraquier — embarcation transportant des marchandises en vrac — battant pavillon bélizien, immatriculé aux îles Marshall et exploité par la société libanaise Blue Fleet, avait été touché par des tirs de missiles houthis dans le golfe d'Aden le 18 février.

Les rebelles yéménites, qui ont multiplié leurs attaques en mer Rouge en signe de solidarité avec les Palestiniens de Gaza depuis le début du conflit entre le Hamas et Israël, ont revendiqué cette offensive. Lorsque le navire a pris l’eau, sans toutefois couler, l'équipage, sain et sauf, l'a abandonné.

Si le PDG de la société d’exploitation libanaise Blue Fleet, Roy Khoury, a affirmé à notre publication « ne pas disposer de détails sur le sort du vraquier », les alertes sur le risque environnemental que son naufrage représente se sont multipliées. Le commandement militaire des États-Unis pour le Moyen-Orient (Centcom), mettait déjà en garde le 24 février contre une « catastrophe environnementale » si la cargaison du Rubymar, qui contenait « 41 000 tonnes d'engrais lorsqu'il a été attaqué », se déversait en mer Rouge. Des images satellite du navire publiées par le Centcom montrent aussi une « marée noire » s'étendant « à 18 miles » du navire (environ 30 km).


Que contient ce navire, que lui est-il arrivé et que va-t-il devenir ? L'Orient-Le Jour fait le point.

Que sait-on sur le naufrage du Rubymar ?

Le 1er mars, la société britannique de sécurité maritime Ambrey avait déclaré avoir reçu des informations sur un autre incident impliquant le Rubymar jeudi, qui a fait des blessés yéménites.

Le 2 mars, le gouvernement du Yémen a annoncé le naufrage du navire. Le PDG de la société Blue Feet, qui dispose d'un bureau à Beyrouth et dont le siège est basé à Athènes, a affirmé avoir été informé de son naufrage via l'agence de sécurité maritime UKMTO.

Avant la perte du vraquier, M. Khoury avait indiqué à notre publication jeudi que l'armateur du navire s’apprêtait à signer un contrat avec une société espagnole pour lui permettre d’accoster à Djeddah, en Arabie saoudite, exprimant l'espoir que l’assurance couvrira les frais de cette opération. « Nous voulions remorquer le vraquier vers Djibouti ou la ville d’Aden au Yémen, mais les autorités des deux ports s’y sont opposées, de peur que le Rubymar ne sombre dans leurs eaux », avait-il déploré.

Interrogé à ce sujet samedi, le responsable a affirmé « ne disposer d'aucune information concernant le sort du navire », s'abstenant de livrer davantage de détails sur le contrat.

Que s'est-il passé le 18 février ?

Le Rubymar, qui avait été chargé dans le port de Ras el-Kheir en Arabie saoudite et se dirigeait vers la ville de Varna en Bulgarie, a été touché par deux missiles houthis après avoir atteint le détroit de Bab el-Mandeb, selon Roy Khoury. « Le premier a frappé le pont du navire sans causer de dommages, le second la salle des machines. Le bateau est resté à flot mais la salle des machines et la cale numéro 5 ont été submergées », explique-t-il.

Lorsque le navire a commencé à prendre l’eau, l’équipage composé d'une vingtaine de membres, en majorité des ressortissants syriens, a pris la fuite grâce à des embarcations de sauvetage. Un bateau du transporteur français CMA CGM, qui se trouvait dans la région, les a évacués vers Djibouti.

Selon M. Khoury, l'attaque a provoqué une fuite « minime » de carburant. Quatre jours après l'incident, le site de suivi des navires TankerTrackers.com a également fait état sur le réseau X d’une « fuite de fuel », affirmant que le vraquier « n’avait pas coulé et se trouvait sur la voie de circulation sud » de Bab el-Mandeb.

La cargaison du navire constitue-t-elle un danger ?

Le PDG de Blue Fleet avait affirmé à L'Orient-Le Jour jeudi que le navire était chargé de 22 000 tonnes d’« engrais agricoles ». Des substances qui « ne présentent pas de danger », selon M. Khoury, mais qui semblent inquiéter. Au lendemain de l'attaque, l'Autorité des ports et zones franches de Djibouti a qualifié la cargaison sur X de « très dangereuse », faisant valoir que le Rubymar transportait « 21 999 tonnes métriques d'engrais de classe IMDG 5.1 ».

Le Rubymar qui a pris l’eau en mer Rouge, le 28 février 2024. Photo fournie à notre publication par Roy Khoury

La classification IMDG, (International Maritime Dangerous Goods Code) est un guide international pour le transport des matières dangereuses en colis. La Classe 5 des matières dans ce code désigne les matières comburantes (produits chimiques qui peuvent se décomposer facilement, libérant ainsi de lʼoxygène ou une substance comburante, NDLR) qui, en se combinant avec un combustible, déclenchent la combustion de ce dernier. Plus précisément, la classe 5.1C comprend le nitrate d'ammonium et les préparations contenant du nitrate d'ammonium. Roy Khoury a cependant démenti que la cargaison entreposée sur le cargo contienne des matières à risque. « Le navire transporte des engrais non dangereux », a-t-il assuré. 


L'impact de cet incident sur la compagnie Blue Fleet ne semblait pas inquiéter son PDG, bien qu'il soit le premier à cibler une société d'exploitation libanaise. « Nous disposons de 45 navires. Le fait que l’un d’entre eux soit hors service ne portera pas atteinte à notre activité », a souligné Roy Khoury. Avant de conclure : « Le navire est immatriculé aux îles Marshall. On se demande pourquoi il a été pris pour cible par les houthis », qui affirment s'en prendre seulement aux bateaux liés à Israël. 

Le Rubymar, premier navire exploité par des Libanais à être touché par les houthis en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza, a coulé samedi, a annoncé le gouvernement yéménite. Le vraquier — embarcation transportant des marchandises en vrac — battant pavillon bélizien, immatriculé aux îles Marshall et exploité par la société libanaise Blue Fleet, avait été...

commentaires (9)

Alors les débiles de houthis?? Contents? Satisfaits ? Tout comme vos alliés du Hezbollah, les premières victimes de vos agissements … ce sont des libanais. Le Hezbollah a impliqué le liban et a fait en sorte que les libanais du sud soient victimes de la guerre des autres… Les houthis eux détruisent les intérêts libanais. Au lieu de laisser le liban loin des guerres de la région… ces milices ont impliqué notre pays et les libanais du Sud dans une guerre qui ne concerne PAS le liban. LE LIBAN NE VEUT PAS DE VOS GUERRES. En quelle langue faudra t-il le dire et le répéter???

LE FRANCOPHONE

11 h 02, le 03 mars 2024

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Commentaires (9)

  • Alors les débiles de houthis?? Contents? Satisfaits ? Tout comme vos alliés du Hezbollah, les premières victimes de vos agissements … ce sont des libanais. Le Hezbollah a impliqué le liban et a fait en sorte que les libanais du sud soient victimes de la guerre des autres… Les houthis eux détruisent les intérêts libanais. Au lieu de laisser le liban loin des guerres de la région… ces milices ont impliqué notre pays et les libanais du Sud dans une guerre qui ne concerne PAS le liban. LE LIBAN NE VEUT PAS DE VOS GUERRES. En quelle langue faudra t-il le dire et le répéter???

    LE FRANCOPHONE

    11 h 02, le 03 mars 2024

  • Une chose est sûre, il ne déversera pas son chargement de nitrate d'amonium à Beyrouth. Merci les houtis. Et sincèrement désolé pour le hezb qui en avait bien besoin.

    Ca va mieux en le disant

    00 h 52, le 03 mars 2024

  • Oú est le Liban Officiel y compris N Berri et les ministres du Hezb pour stigmatiser, appeler les Houthis á préserver les intérêts Libanais???Soit on a capital sympathie avec l axe de la moumana3a soit pas. Si on ne l a pas pourquoi on se prend les attaques israeliennes ? Pour le plaisir???

    Moi

    22 h 08, le 02 mars 2024

  • Un navire commerçant libanais coulé par les Houtis, alliés du Hezbollah ou l'art de se tirer une balle dans le pied! Les Israéliens doivent bien rigoler.

    Fingal Victor

    21 h 20, le 02 mars 2024

  • Ces anes houthiotes s'en prennent aux interets libanais au lieu de s'en prendre á Israel. Vraiment il n y a pas de quoi etre fier des alliés du Hezb et de l'Iran qui les arme. S'il a coulé comme il semble etre le cas au large des cotes du Yemen contrôlées par les houthis c'est tant pis pour leur gueule si leur cote est polluée

    Moi

    21 h 08, le 02 mars 2024

  • Je croyais que les Houthis s'en prenaient aux bateaux relevant d'intérêts Israéliens ou US. Pourquoi ont ils frappé un bateau appartenant a des Libanais? Que le Hezbollah nous explique pourquoi son allié attaque des intérêts Libanais. La société en question devrait demander des comptes auprès des tribunaux internationaux contre eux.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    11 h 38, le 29 février 2024

  • Tout est flou: 22 000 t ou 41 000 t? Si, malgré les dénégations de l’armateur, les matières transportées sont réellement classées IMDG 5.1, on pourrait avoir échappé de peu à une explosion auprès de laquelle, celle su 4 août ferait figure de pétard du 14 juillet. Les pirates yéménites font courir un danger au monde entier. Il est urgent de créer une force internationale qui se charge de les éliminer avant qu’ils ne commettent un acte irréparable.

    Yves Prevost

    07 h 36, le 29 février 2024

  • Tous les chemins de toutes les libérations de toutes les nations semblent soudain , comme par hasard, passer par Jounieh...

    Aboumatta

    18 h 23, le 28 février 2024

  • JE SUPPOSE QUE L,ENREGISTREMENT AUX ILES MARSHAL A SUFFIT AUX HOUTIS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 50, le 28 février 2024

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