La Finul « profondément inquiète face aux pertes humaines » au Liban-Sud

Le porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), Andrea Tenenti, a mis en garde jeudi contre « une transformation inquiétante au niveau des hostilités le long de la ligne bleue (frontière entre le Liban et Israël), avec notamment des attaques dans des régions éloignées » de cette frontière, indique un communiqué publié par l’Agence nationale d’information (Ani, officielle).

« Les frappes qui visent des civils sont considérées comme des atteintes à la loi internationale et constituent des crimes de guerre. Nous sommes profondément inquiets face aux destructions et aux pertes humaines, et appelons les parties impliquées à cesser immédiatement les hostilités », a déclaré le responsable de la force internationale.

Ces déclarations interviennent après une escalade de violence mercredi dans la ville de Nabatiyé, au Liban-Sud. Après quatre raids violents dans des villages à proximité de cette localité, une attaque a été menée en soirée sur un bâtiment résidentiel de la ville, tuant au moins sept personnes d'une même famille et trois membres du Hezbollah qui se trouvaient dans l'immeuble, selon des informations obtenues par notre correspondant auprès de sources sécuritaires.

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Le raid, mené en soirée, visait vraisemblablement Ali Mohammad Debs, un responsable militaire du parti chiite qui avait échappé à une première tentative d'assassinat, lorsque son véhicule avait été visé le 8 février, également à Nabatiyé.

Le Hezbollah a officiellement confirmé jeudi la mort de Debs, ainsi que de deux autres de ses membres, sans spécifier si c'était bien lui qui avait péri dans l'attaque contre l'immeuble résidentiel. Contactée par L'Orient-Le Jour, une porte-parole du parti chiite n'était pas disponible pour commenter.

Le parti chiite mène des attaques quasi-quotidiennes contre l'armée israélienne depuis le 8 octobre 2023, en soutien au mouvement palestinien Hamas à Gaza. Selon un décompte de L’Orient-Le Jour, ces accrochages ont tué au moins 248 personnes au Liban, dont 37 civils et 178 combattants du Hezbollah. 

Dans son communiqué jeudi, le porte-parole de la Finul a également appelé à « intensifier les efforts diplomatiques pour préserver la stabilité et la sécurité des personnes qui habitent près de la ligne bleue ». 

La plupart des habitants des localités frontalières ont quitté leurs villages du fait de l'intensification des hostilités. Selon les chiffres du ministère de la Santé, qui cite pour référence l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 87.161 personnes ont été déplacées du Liban-Sud ces dernières semaines en raison des combats entre le Hezbollah et Israël.