Prague nomme un responsable pour l'adoption de l'euro

Le gouvernement tchèque a nommé lundi un responsable chargé de l'adoption de l'euro, au moment où le débat sur l'adhésion à la monnaie unique va s'intensifiant dans ce pays membre de l'UE. 

La République tchèque garde toujours sa devise locale, la couronne, même si en rejoignant l'UE en 2004, elle s'est engagée à adopter la monnaie, mais sans fixer les délais. 

Martin Dvorak, ministre tchèque des Affaires européennes, a nommé lundi un commissaire chargé de l'adoption de l'euro au sein de son ministère afin de "dynamiser le débat sur l'euro".  Selon lui, l'économiste Petr Zahradnik, aidera à convaincre les gens que le respect des critères de Maastricht d'adoption de l'euro est "dans l'intérêt de tous". 

Ces critères fixent des contraintes en matière d'inflation, de finances publiques, de taux de change et de taux d'intérêt pour les pays souhaitant adopter l'euro. Selon les experts, l'adhésion à la monnaie unique par ce pays de 10,8 millions d'habitants aiderait surtout les exportateurs, qui sont le moteur de l'économie tchèque, fortement dépendante de la production automobile. 

Dans son message de Nouvel An, le président Petr Pavel a déclaré qu'il était "temps de commencer à prendre des mesures spécifiques qui nous permettront de tenir notre promesse" de rejoindre la zone euro. "Malgré les débats interminables sur les avantages et les inconvénients de l'euro pour un pays dont l'économie est ouverte, axée sur l'exportation et située au cœur de l'Europe, la monnaie commune est un avenir logique", a ajouté alors M. Pavel. 

Le gouvernement de centre-droit, composé de cinq partis et dirigé par le Premier ministre conservateur Petr Fiala, s'est engagé en 2021 à respecter les critères de Maastricht, sans toutefois fixer de date pour l'adoption de l'euro. 

Quatre des partis de la coalition y sont favorables, tandis que les Démocrates civiques de droite de M. Fiala sont partagés sur la question. M. Fiala, qui cite souvent les critères de Maastricht comme indicateur de la situation économique du pays, a récemment souligné que la coalition n'avait pas "convenu de traiter de l'adoption de l'euro au cours de ce mandat", qui doit expirer en 2025. 

La zone euro comprend actuellement 20 pays.