Trois jeunes juifs agressés sur un campus universitaire

Trois jeunes gens juifs ont été molestés sur le campus de l'Université de Strasbourg, dans l'est de la France, lors d'une « agression antisémite » dénoncée vendredi par le président de l'Université.

« Je condamne avec la plus grande fermeté l'agression antisémite qui a eu lieu sur le campus universitaire » dans la nuit de dimanche à lundi, « dont j'ai eu connaissance jeudi », a écrit le président de l'université, Michel Deneken, dans un communiqué.

Selon l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), les victimes ont été attaquées pendant qu'elles collaient des affiches contre l'antisémitisme ou appelant à la libération des otages restant détenus Gaza, enlevés le 7 octobre lors de l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien.

Michel Deneken a expliqué qu'elles ont été agressées physiquement et verbalement, « aux cris de +fascistes sionistes+ », par six personnes. Il a précisé que les trois jeunes avaient déposé une plainte auprès la police, ce que cette dernière a confirmé à l'AFP. « Les victimes ont reçu des coups mais il n'y a pas eu d'hospitalisation. Il n'y a pas encore eu d'interpellations. L'enquête est en cours », a ajouté la police.

Dans un communiqué diffusé jeudi, l'UEJF a affirmé qu'une « militante antisioniste » avait tout d'abord menacé verbalement les jeunes colleurs d'affiche, avant de revenir accompagnée de cinq personnes qui ont alors frappé les trois étudiants. Le président de l'Université a fait état d'incidents depuis l'attaque du Hamas du 7 octobre - des tags vite effacés par l'Université ou « des blocages avec des slogans limites parfois par rapport à Israël » -, mais « c'est la première fois qu'on a des faits aussi graves », a-t-il dit en annonçant que l'institution allait porter plainte.

L'UEJF a également indiqué saisir son avocat. « Cette agression physique antisémite (...) doit servir d'alerte généralisée : la diabolisation d'Israël nourrie par les groupuscules d'extrême gauche dans les universités entraîne la violence antisémite. Il est urgent de cesser de la tolérer », estime-t-elle. Le Conseil représentatif des institutions juives de France, un pays qui abrite la plus importante communauté juive d'Europe, a récemment fait état d'une « explosion » (+1.000%) des actes antisémites après le 7 octobre. Durant les trois mois qui ont suivi, leur nombre « a égalé celui des trois années précédentes cumulées » et au total, en 2023, ils ont été multipliés par quatre - à 1.676 cas - par rapport à l'année précédente, selon le Crif.

L'attaque du Hamas sur le sol israélien a entraîné la mort de plus de 1.160 personnes, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles. En riposte, Israël a lancé une offensive militaire qui a fait plus de 27.000 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.