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Politique - Rencontre

Nul ne peut exercer des pressions sur nous, dit un responsable du Hamas

À peine arrivé d’Istanbul à Beyrouth, Taher al-Nounou, un des proches collaborateurs du chef du bureau politique du Hamas Ismaïl Haniyé, a déclaré, dans une rencontre avec un petit groupe de journalistes, que pour l’instant, les négociations en vue d’une trêve (avec Israël) n’ont pas avancé, affirmant que « nul ne peut désormais exercer des pressions » sur le mouvement.

Nounou a expliqué que ce sont les Israéliens qui bloquent le processus en exigeant la libération des otages en même temps que la trêve, alors que le Hamas réclame d’abord une trêve et ensuite la libération par étapes des Israéliens aux mains du mouvement. « Il n’est pas question pour le Hamas de libérer tous les otages parce qu’il n’a aucune confiance dans les Israéliens qui pourraient prendre ce qu’ils veulent et ne pas tenir ensuite leurs engagements concernant la trêve », explique-t-il.

Le responsable du Hamas ne se montre toutefois pas inquiet, d’abord parce que, selon lui, le rapport des forces sur le terrain est en faveur de cette organisation, alors que les Israéliens n’ont toujours pas réussi à offrir le moindre gain à leur population. Ce qui signifie qu’en dépit de la violence des frappes israéliennes et de la durée des affrontements, le Hamas est toujours en mesure de surprendre les Israéliens et de leur faire mal. Nounou note ainsi que les médias israéliens eux-mêmes affirment que les capacités militaires du Hamas n’ont baissé que de 20 %, mais, selon lui, même ce chiffre est exagéré. « C’est pourquoi je ne crains pas la prolongation de la guerre, car ce serait néfaste pour Israël bien plus que pour le Hamas », soutient-il. Déjà, ce qu’il appelle le front interne israélien est en train de se fissurer, alors que les Palestiniens, eux, tiennent bon. Taher al-Nounou reconnaît toutefois que les conditions pour les civils à Gaza sont très dures. « Les civils, notamment les femmes et les enfants, ont été pris systématiquement et sciemment pour cibles par les Israéliens, accuse le responsable. D’une part dans la volonté de faire peur aux survivants pour qu’ils quittent l’enclave, et d’autre part pour faire pression sur le Hamas. » Mais il affirme que ce procédé, aussi terrible soit-il, n’a pas atteint ses objectifs. Après plus de 110 jours d’affrontements, les civils, qui vivent dans de terribles conditions, sans eau, sans médicaments, sans abri et désormais avec une nourriture rare, continuent à dire qu’ils n’ont qu’un choix, celui de tenir bon, car ils préfèrent mourir dans la dignité. Nounou précise aussi que les chiffres officiels parlent de 30 000 martyrs palestiniens depuis le début de l’opération Déluge d’al-

Aqsa, mais ce chiffre englobe ceux qui sont directement morts à cause des bombardements. Alors qu’il faudrait aussi leur ajouter ceux qui meurent faute de soins ou de médicaments, ou encore à cause de la malnutrition. Pour Taher al-Nounou, la guerre actuelle est un tournant important dans l’histoire du conflit israélo-

palestinien. « Jusqu’à présent, les Israéliens continuent d’être sous le choc de ce qui s’est passé le 7 octobre 2023. Ils n’arrivent pas à en sortir, parce qu’ils n’arrivent pas à en effacer les effets. Ils n’ont aucune vision pour le jour d’après et ils ne veulent pas d’une solution qui ne serait pas une victoire évidente pour eux. Mais cela est impossible à réaliser. Aujourd’hui, ils ne peuvent pas avancer et ils ne peuvent pas non plus reculer. Ils sont dans une impasse totale. » Selon lui, tant qu’ils sont dans cet état d’esprit, il ne peut pas y avoir de négociations sérieuses. Et jusqu’à présent, les Américains ne sont pas encore en train d’exercer des pressions suffisantes pour faire avancer les pourparlers. « Mais, pour la première fois dans l’histoire des relations bilatérales, il n’y a pas une convergence d’intérêts entre les États-Unis et les Israéliens », affirme-t-il. Et de souligner que ce que craignaient le plus les États-Unis, c’est-à-dire une confrontation élargie et régionale, est en train de se produire, avec la dernière attaque à la frontière jordano-syrienne et ce qui se passe en mer Rouge et sur le front avec le Liban. « Les choses pourraient s’aggraver encore si rien n’est fait pour arrêter les Israéliens », remarque-t-il.

Au sujet des négociations qui ont lieu à Paris, Taher al-Nounou précise que le Hamas n’y participe pas. Mais il y a des médiateurs arabes, comme le Qatar et l’Égypte. « Le Hamas a confiance dans les médiateurs arabes, qui d’ailleurs ne peuvent pas prendre des engagements sans obtenir d’abord son accord, et la position du Hamas est claire. Il faut dissocier le cessez-le-feu de la libération de tous les otages et laisser le sort de Gaza entre les mains des Palestiniens eux-mêmes », dit-il. La stratégie actuelle du Hamas, explique-t-il, est de ne pas laisser de place aux conflits secondaires. Le Hamas est ainsi prêt à coopérer avec le Fateh et avec toutes les organisations palestiniennes. Il ne veut de conflit ni avec l’Égypte ni avec la Jordanie et il a rétabli ses relations avec la Syrie. Il cherche l’ouverture avec tous les Arabes et tous les musulmans, parce que l’heure n’est pas aux tiraillements inutiles.

Taher al-Nounou affirme que le Hamas ne veut pas faire partie des équations internes des pays arabes et surtout pas du Liban. Sa priorité, c’est la lutte pour un État palestinien souverain, et il n’est pas question d’isoler Gaza du reste de la géographie palestinienne. Mais cela ne l’empêche pas de déplorer ce qu’il appelle « la coordination entre les Israéliens et l’Autorité palestinienne en Cisjordanie ». Toutefois, il considère qu’« un grand pas a été accompli en faveur de la libération de la Palestine », et c’est sur cela qu’il faut se concentrer.

À peine arrivé d’Istanbul à Beyrouth, Taher al-Nounou, un des proches collaborateurs du chef du bureau politique du Hamas Ismaïl Haniyé, a déclaré, dans une rencontre avec un petit groupe de journalistes, que pour l’instant, les négociations en vue d’une trêve (avec Israël) n’ont pas avancé, affirmant que « nul ne peut désormais exercer des pressions » sur le...

commentaires (5)

Wishful hopes and thinkings. Le Hamas aujourd'hui est comme Bachar, il végète sur les cendres de ce qui reste a Gaza. Ils peuvent se cacher autant qu'ils veulent derrière les femmes et les enfants cela ne mènera a rien d'autre qu'a plus de morts et de destructions. Quelque soit l'issue du conflit Israël aura obtenu sa reconnaissance et le slogan "Du fleuve a la mer" sera tombé a l'eau définitivement. Les Palestiniens devront se contenter des miettes de territoires qui restent.

Pierre Christo Hadjigeorgiou

13 h 44, le 30 janvier 2024

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Commentaires (5)

  • Wishful hopes and thinkings. Le Hamas aujourd'hui est comme Bachar, il végète sur les cendres de ce qui reste a Gaza. Ils peuvent se cacher autant qu'ils veulent derrière les femmes et les enfants cela ne mènera a rien d'autre qu'a plus de morts et de destructions. Quelque soit l'issue du conflit Israël aura obtenu sa reconnaissance et le slogan "Du fleuve a la mer" sera tombé a l'eau définitivement. Les Palestiniens devront se contenter des miettes de territoires qui restent.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    13 h 44, le 30 janvier 2024

  • Chère Mme Haddad. Les israéliens gloutons et insatiables, veulent la paix au détriment des pays qui bordent ses frontières. Le beurre et l’argent du beurre. Comment négocier une paix avec un pays qui vit en grappillant et spoliant les biens des autres. Pour éviter ce scénario, ils doivent sortir de cette guerre anéantis et vaincus .

    Hitti arlette

    10 h 36, le 30 janvier 2024

  • Le but ultime d'Israël s'est enfin éclairci : jetter tous les Palestiniens hors de la Palestine historique. La droite Israélienne le déclare ouvertement. On estime à quelque 6 millions de Palestiniens vivants sur le territoire, inclus les Palestiniens naturalisés. Voilà on nous en sommes. La paix ne semble pas pour demain...

    Raed Habib

    08 h 37, le 30 janvier 2024

  • "Nul ne peut exercer des pressions sur nous, dit un responsable du Hamas"... bof, il est assez gonflé kan même...

    Wlek Sanferlou

    05 h 02, le 30 janvier 2024

  • Encore ce n’est pas fini

    Eleni Caridopoulou

    01 h 36, le 30 janvier 2024

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