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Moyen-Orient - FOCUS

Jamal al-Durrah : une tragédie en trois images

L’homme a perdu un premier fils pendant la seconde intifada, il y a plus de deux décennies. Dans l’actuelle guerre à Gaza, deux de ses frères et un autre fils ont été tués.

Jamal al-Durrah : une tragédie en trois images

Illustration de Jaimee Lee Haddad/OLJ

30 septembre 2000

Jamal al-Durrah essayant de protéger son fils Mohammad, le 30 septembre 2000 à Gaza. Photo AFP

La photo avait fait le tour du monde et créé l'effroi. Un garçon recroquevillé hurlant de peur tente tant bien que mal de se cacher derrière son père durant un échange de tirs à Gaza. C’était le 30 septembre 2000, au deuxième jour de la seconde Intifada (2000-2005) qui avait commencé en Cisjordanie occupée. Malgré les cris et les gestes désespérés de Jamal al-Durrah à l'adresse des tireurs, son fils Mohammad, 12 ans, meurt des suites de blessures par balles, touché notamment au ventre. Également atteint, son père lui survivra. Capturée par le journaliste palestinien Talal Abou Rahma qui travaillait alors pour France 2, l’image a fait du jeune garçon une icône de la seconde Intifada, alors que les tirs mortels auraient été infligés par les forces israéliennes. Une version contestée par l’Etat hébreu, dont les défenseurs ont par ailleurs contesté l’authenticité de la prise d’images, ouvrant même la voie à des procédures juridiques. En France, une affaire a condamné pour diffamation Philippe Karsenty, homme d’affaires et militant pro-israélien qui affirmait que la vidéo de France 2 avait été montée de toutes pièces.  

15 octobre 2023

Une semaine après le début de l’actuelle offensive sur Gaza, déclenchée au lendemain des attaques du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Jamal al-Durrah perdait deux frères, une belle-sœur et une nièce, fille unique, dans une frappe israélienne sur l'enclave. Vingt-trois ans après avoir perdu son fils Mohammad. Se recueillant sur les linceuls de ses frères, Jamal al-Durrah prie pour le repos de leurs âmes, en se désolant que le sang de son fils Mohammad continue de couler à Gaza. A cette date, les bombardements israéliens intensifs sur la langue de terre, particulièrement sa partie nord, avaient déjà fait 2 500 morts, selon les chiffres du Hamas. A la date de publication, ce bilan est au moins décuplé, avec près de 25 500 personnes tuées dans l'enclave palestinienne.

18 janvier 2024

Durant le même conflit, qui a rendu depuis bientôt quatre mois le territoire palestinien invivable, c’est un autre fils de Jamal al-Durrah, Ahmed, qui est tué. Alors que l’armée israélienne concentre ses opérations dans le centre et le sud de l’enclave suite au lancement de son offensive terrestre le 27 octobre 2023, un bombardement israélien a atteint le camp de réfugiés de Bureij, près de Deir el-Balah, au centre de Gaza. Selon Jamal al-Durrah, qui survit ainsi à un deuxième fils, ce dernier aurait été transporté à l’hôpital al-Awda et déclaré mort sur place. Lui est revenu de la ville frontalière de Rafah au sud, où il s’était rendu pour trouver refuge face aux frappes israéliennes, afin d’enterrer pour la seconde fois un enfant tué en raison du conflit israélo-palestinien. 

30 septembre 2000Jamal al-Durrah essayant de protéger son fils Mohammad, le 30 septembre 2000 à Gaza. Photo AFPLa photo avait fait le tour du monde et créé l'effroi. Un garçon recroquevillé hurlant de peur tente tant bien que mal de se cacher derrière son père durant un échange de tirs à Gaza. C’était le 30 septembre 2000, au deuxième jour de la seconde Intifada (2000-2005) qui...

commentaires (3)

Quel malheur et quel gâchis !!! Allah yirhamoun! L'orgueil et la cruauté de certains ne touche que les innocents......

Wlek Sanferlou

15 h 49, le 28 janvier 2024

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Commentaires (3)

  • Quel malheur et quel gâchis !!! Allah yirhamoun! L'orgueil et la cruauté de certains ne touche que les innocents......

    Wlek Sanferlou

    15 h 49, le 28 janvier 2024

  • Une autre Shoah

    Eleni Caridopoulou

    14 h 49, le 28 janvier 2024

  • Giorgio, vous préférez visiblement la propagande haineuse à l'exposition de la vérité. Je suis prêt à ne plus écrire un article de ma vie (j'en suis à +-5 000) si Mohammad Dura est mort sous les tirs israéliens, et si Jamal a été blessé lors de cette mise en scène. Ah oui, j'allais oublier, c'est moi qui ai dirigé l'équipe d'enquêteurs et de scientifiques qui a conduit l'enquête sur cette affaire durant trois ans. Une enquête privée et indépendante, qui a subi l'hostilité du gouvernement israélien qui n'a pas cessé de nous mettre les bâtons dans les roues. (Journaliste sur la frontière)

    Stephane Juffa

    08 h 56, le 28 janvier 2024

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