Depuis Davos (est de la Suisse) où il participe aux débats organisés par le Forum économique mondial, le Premier ministre sortant Nagib Mikati a assuré que « le projet de loi sur le recouvrement des dépôts bancaires » que le gouvernement prépare ne sera pas « injuste » vis-à-vis des déposants qui possèdent moins de 100 000 dollars dans les banques libanaises.
Une déclaration faite au quotidien arabe al-Chark en marge du forum et dont le contenu a été relayé par l’Agence nationale d’information (Ani, officielle).
Le chef du gouvernement démissionnaire depuis mai 2022, dans un Liban qui subit les répercussions de la guerre à Gaza et vit sa 5e année consécutive d’une crise qui a laminé sa monnaie, son économie et son système financier, a souhaité répondre aux propos « rapportés dans les milieux libanais ces dernières semaines », selon lesquelles le projet de loi en préparation favoriserait les grands déposants.
Il a précisé que ce projet sera finalisé « dans les meilleurs délais », sans plus de détails. Il a ajouté que la Banque du Liban étudiait actuellement le processus d’unification du taux de change dans le pays, en tenant compte de la réalité de la situation financière des banques ». Il a enfin fait savoir que le Liban sera sur la voie d’un « rétablissement total », lorsque le Parlement aura adopté une loi organisant la restructuration du secteur bancaire et une autre gérant la question de la répartition des pertes financières du pays, qui atteignent 70 milliards de dollars, selon les estimations officielles qui reviennent le plus souvent.
Le Liban subit depuis fin 2019 une crise qui a fait voler en éclat la solidité de son secteur bancaire et de sa monnaie. Principale source d’attraction de devises du pays qui est très dépendants aux importations, les banques ont fait face à une crise de liquidités en devises dans un pays très dollarisé. Elles ont rapidement arrêté de fonctionner normalement pour limiter, illégalement, l’accès de leurs clients à leurs dépôts en devises sans que les autorités n’interviennent. La BDL a, elle, arrêté de soutenir la parité officielle, qu’elle maintenait à 1 507,5 livres pour un dollar depuis des années, laissant la monnaie perdre 98 % de sa valeur en 4 ans. Le pays a aussi fait défaut sur sa dette en dollars en mars 2020, une dette à laquelle les banques et la BDL étaient exposées. Le gouvernement de Hassane Diab, puis celui de Nagib Mikati, ont approché le Fonds monétaire international pour tenter de décrocher une assistance financière. Mais jusqu’ici, les autorités n’ont toujours pas convaincu le FMI qu’elles étaient en mesure de lancer les réformes qu’il exigeait en échange de son aide.
commentaires (12)
Il est allé à Davos en avion de ligne ou en jet privé ?
fadi labaki
08 h 39, le 18 janvier 2024