Le débordement au Liban de la guerre entre le Hamas et Israël pourrait provoquer des « pertes massives » à une économie libanaise considérablement amoindrie par 4 ans de crise, a déploré le département de recherche de Bank Audi dans son dernier rapport trimestriel sur le pays.
Le département de recherche de Bank Audi appelle cependant les autorités libanaises à persévérer, malgré les circonstances, à élaborer un plan de redressement qui inclut les réformes maintes fois identifiées par le Fonds monétaire international (FMI) et ainsi parvenir à un accord définitif pour le déblocage d’un programme d’assistance financière permettant au Liban de se redresser.
« Au final, nous pensons qu’il n’y a pas d’autre porte de sortie de la crise économique et monétaire que celle d'un accord global avec le FMI qui permette de sécuriser une aide en devises fortes, soit directement à travers le Fonds, soit via les pays donateurs », ont conclu les auteurs du rapport.
Ils ajoutent que ces donateurs n’accepteront pas de mettre la main à la poche si le FMI ne contrôle pas l’implantation effective des réformes demandées. Lors de son dernier passage en septembre, en amont des réunions annuelles d’automne de l’organisation avec la Banque mondiale, la délégation du FMI avait une énième fois épinglé l’incapacité des dirigeants libanais à mettre en œuvre les réformes nécessaires au déblocage des aides internationales.
En juin, les mêmes experts avaient détaillé son bilan sur l’économie libanaise ainsi que les chantiers à lancer dans la première évaluation menée en plus de trois ans dans le cadre de sa mission de surveillance des États-membres, selon la procédure prévue par l’article IV de ses statuts. Bank Audi est d’ailleurs largement revenue sur cette évaluation dans les conclusions de son propre rapport.
Écart de production
S’agissant du contexte actuel, le département de recherche estime qu’un débordement de la guerre entre le Hamas et Israël coûterait très cher au Liban.
L’écart de production (le PIB actuel comparé au PIB maximum potentiel) dépasserait le ratio actuel de 70 %, l’inflation s’envolerait au-dessus de son niveau déjà spectaculaire (+208,5 % à fin septembre selon les chiffres officiels), tout comme le taux de pauvreté et de chômage (le rapport reprend les chiffres de 80 % et 30 % respectivement). Dans un rapport publié la semaine dernière, l’Institut de la finance internationale avait dressé un constat similaire, tablant sur un effondrement supplémentaire du PIB de plus de 30 % d’ici à fin 2024, en cas de guerre.
Le PIB libanais oscille actuellement autour de 20 milliards de dollars, selon les estimations de plusieurs organisations internationales, les comptes publics n’ayant toujours pas été actualisés par l’Administration centrale des statistiques. Contacté, le chef du département de recherche de Bank Audi Marwan Barakat estime que le PIB maximal soutenable (le PIB maximum que peut atteindre un État en fonction de ses capacités, NDLR) était d’environ 70 milliards de dollars avant la crise qui a éclaté en 2019. « Avec un PIB gravitant autour de 50 milliards de dollars à l’époque, l’économie libanaise avait atteint plus de 70 % de son potentiel », ajoute-t-il.
Bank Audi souligne également que l’économie libanaise avait repris quelques couleurs lors des neuf premiers mois de l’année, malgré « un statu quo politique prolongé », le pays étant sans président depuis un an et sans gouvernement de plein de pouvoir depuis mai 2022. Une trajectoire qui doit beaucoup aux performances du secteur touristique cet été.
Autre indicateur notable, le surplus de 1 milliard de dollars enregistré par la balance des paiements sur les 8 premiers mois de l’année (le solde des flux entrants et sortants d’actifs réels, financiers et monétaires entre le Liban et l’étranger), un indicateur qui a bien plus souvent été dans le rouge même avant le début de la crise.
Bank Audi explique que ce surplus est atteint malgré la baisse de 1,3 milliard de dollars enregistrés au niveau des réserves de devises de la Banque du Liban, et grâce à une « hausse des actifs en devises des banques » du pays de l’ordre de 2,4 milliards. Ce mouvement s’explique surtout par la modification du taux de change employé pour calculer la valeur réelle des engagements des banques, et qui est donc passé de 1 507,5 livres à 15 000 livres pour un dollar (le changement a eu lieu début février). De fait, les créances en livres libanaises détenues par des déposants non résidents sur les banques libanaises ont été dévaluées, ce qui s’est donc répercuté en fin de parcours sur le solde de la balance des paiements. Concrètement, Bank Audi estime que ce solde aurait en réalité dû enregistrer un déficit de 2 milliards de dollars à taux de change constant. Le département de recherche de Bank Audi ajoute enfin que les réserves de liquidités des banques sur ces 8 mois n'ont augmenté que de 200 millions de dollars.
Le département de recherches de ce que vous appelez Banque Audi ferait mieux de chercher des solutions de remboursement de tout l’argent qu’ils ont volé à leurs déposants. Les magouilles de l’ex gouverneur (dont on entend plus parler) étaient destinées à couvrir les pertes colossales de Audi, bien entendu il s’était bien servi au passage. Franchement la rédaction de l’OLJ devrait avoir honte de donner de la crédibilité à Audi sauf si Audi a payé pour être publié
18 h 11, le 03 novembre 2023