Rechercher
Rechercher

Sport - Football

Coupe d’Asie : le Liban peut-il créer la surprise ?

Après plusieurs années de galère, les Cèdres semblent s’être repris, au point d’aborder la compétition avec la ferme ambition de se hisser au second tour.

Coupe d’Asie : le Liban peut-il créer la surprise ?

L’effectif de la sélection libanaise de football lors de son dernier entraînement avant le match d’ouverture de la Coupe d’Asie des nations 2024 contre le Qatar, vendredi à Doha. Photo Lebanese Football Association

« J’espère me tromper, mais le Liban finira quatrième de son groupe. » Dimanche dernier, à l’occasion de son passage sur le plateau de l’émission Mes pronostics sur la chaîne qatarie al-Kass TV Sports, Moussa Hojeij est allé droit au but. Malgré son profond attachement à la sélection, dont il fut le capitaine légendaire pendant les années 2000, sa raison lui impose de ne pas se faire d’illusions : « Il y a toujours des surprises dans le football, mais cela fait trop longtemps que l’équipe pratique un jeu décevant pour espérer quoi que ce soit. Faire deux matches corrects ne suffit pas pour effacer trois années de résultats négatifs », assène-t-il.

Après de telles déclarations, vaudrait-il peut-être mieux ne pas allumer sa télévision ce vendredi soir à partir de 18h (heure de Beyrouth), moment où sera donné le coup d’envoi du match d’ouverture de la 18e édition de la Coupe d’Asie des nations entre le Qatar et le Liban. Mais aussi respecté soit-il pour ses bons et loyaux services rendus à la sélection nationale, l’avis de Moussa Hojeij ne fait pas l’unanimité au sein des observateurs et des anciens joueurs des Cèdres.

Lire aussi

Le football, terrain de jeu favori d’Erdogan et du monde politique turc

« Si on m’avait posé la question il y a encore un mois, j’aurais sûrement dit la même chose, admet Assile Toufaily, ancienne membre de la sélection nationale féminine. Mais vu nos deux dernières performances et les mauvais résultats de la Chine et du Qatar, il y a sans doute une carte à jouer. En tout cas, j’ai envie d’y croire », affirme-t-elle. « C’est dur d’être confiant après tous nos échecs de ces dernières années, mais il y a plusieurs facteurs qui me font dire que le Liban peut créer la surprise et viser la deuxième place », abonde Maroun Mahfoud, chercheur spécialisé dans le football libanais.

Radulovic revient à la rescousse

D’où provient ce soudain vent d’optimisme chez les supporters libanais ? En grande partie de l’arrivée, ou plutôt du retour, d’un homme qui vient de rempiler pour un second mandat sur le banc libanais après un premier entre 2015 et 2019 : Miodrag Radulovic, venu remplacer au pied levé, il y a tout juste un mois, son éphémère prédécesseur croate, Nikola Jurcevic, qui avait lui-même succédé au Serbe Aleksander Ilic en septembre. « Faire revenir Radulovic était un choix nécessaire qui a visiblement redonné des repères aux joueurs », estime Abbas Atwi, autre ancien capitaine emblématique de la sélection qui a évolué sous les ordres du Monténégrin. « Il connaît les qualités des joueurs de l’effectif et privilégie un bloc défensif bas en misant sur le talent des joueurs offensifs en contre-attaques », développe-t-il.

Miodrag Radulovic lors d’un entraînement de la sélection libanaise au Qatar. Photo Lebanese Football Association

À défaut d’être flamboyant, le plan de jeu a le mérite d’être clair. Il a en tout cas permis de ramener deux résultats encourageants : une victoire contre la Jordanie (2-1) et une défaite étriquée contre l’Arabie saoudite, l’un des favoris du tournoi. De quoi remettre certaines têtes à l’endroit afin d’aborder cette troisième Coupe d’Asie de l’histoire de la sélection libanaise (après 2000 et 2019) avec un peu plus de certitudes.

Déjà familier avec les trois quarts de l’effectif, le plus âgé parmi les 24 équipes engagées, le Monténégrin a surtout récupéré un groupe où l’on aurait fait la « paix des braves » et mis entre parenthèses les tensions antérieures. « Cela fait longtemps qu’il n’y avait pas eu une aussi bonne ambiance dans le vestiaire », rapporte à ce propos Abbas Atwi. Joueur le plus capé (102 sélections) et meilleur buteur (21 buts) de l’histoire des Cèdres, Hassan Maatouk sera suppléé par plusieurs de ses fidèles lieutenants qui, pour beaucoup, mèneront sans doute leur dernière campagne internationale avec la sélection : entre autres, Mohammad Haidar au milieu de terrain, Nour Mansour en défense ou encore Mostafa Matar dans les cages. Ils seront entourés par plusieurs joueurs issus de la diaspora comme Daniel Lajud (Mexique) ou Bassel Jradi (Danemark) qui auraient pu être rejoints par Alexander Succar (Pérou) et Leonardo Chahine (Suède) récemment munis de leur passeport libanais mais qui n’ont pu être inscrits à temps sur les listes FIFA pour cause de retards administratifs.

Sur le même sujet

Comment le football a atterri dans le Golfe

Un favori sous pression

Mais ce qui a le don de renforcer les espoirs des Libanais et des fans de l’équipe, ce sont les états de forme de leurs futurs adversaires. Défait la semaine dernière par la Jordanie (1-2), le Qatar n’est plus exactement celui qui avait soulevé le premier trophée continental de son histoire lors de la dernière édition en 2019. Toujours marqués par l’échec cuisant qu’a constitué leur élimination dès la phase de poules de « leur » Coupe du monde en 2022, les « Annabi » (« rouge bordeaux » en arabe) sont dans l’obligation de se racheter devant leur public.

Si les choses venaient à mal tourner, il se pourrait bien que ce costume de favori et de tenant du titre soit un peu trop large pour la sélection du Golfe. Un manque de sérénité qui s’est traduit le mois dernier par le renvoi de l’entraîneur portugais Carlos Queiroz, avec qui le courant n’est jamais passé, pour le remplacer par un nouveau technicien espagnol, « Tintin » Marquez Lopez. « La pression sera de leur côté, reprend Abbas Atwi. C’est un bon levier psychologique sur lequel peut s’appuyer le coach pour aborder ce match qui dans tous les cas ne sera pas décisif. »

Une action lors du match amical entre le Liban et l’Arabie saoudite le 4 janvier 2024. Photo Lebanese Football Association

Si un niveau d’écart devrait tout de même finir par apparaître entre les Cèdres (107e nation au classement FIFA) et les Annabi (58e), les débats pourraient être encore plus serrés avec une sélection chinoise « en pleine crise », à en croire les médias locaux. Ces derniers n’ont pas manqué de s’indigner au lendemain de la défaite subie contre leurs voisins de Hong Kong lors du dernier match de préparation. Difficile en revanche de s’exprimer sur le quatrième membre de ce groupe A, le Tadjikistan, qui participera à sa toute première Coupe d’Asie.

Enfin, cette 18e édition (qui devait initialement avoir lieu en Chine l’été dernier) présente un avantage non négligeable depuis sa nouvelle formule adoptée il y a quatre ans : celui d’offrir quatre strapontins supplémentaires pour les huitièmes de finale à 4 des 8 meilleurs troisièmes de chaque groupe. Raison de plus pour rêver d’une qualification qui aurait paru encore utopique quelque temps en arrière et qui ne serait pas de trop pour remonter, un tant soit peu, le moral des troupes du côté du pays du Cèdre.

Liste complète :

Gardiens : Mehdi Khalil – Mostafa Matar – Ali Sabaa.

Défenseurs : Hussein Zein – Nour Mansour – Kassem el-Zein/Hassan Chaitou – Maher Sabra – Alex Melki – Nassar Nassar.

Milieux : Walid Shour – Hassan Srour – Felix Melki – Mohammad Haidar – Ali Tneish – Yahya Hindi – Mohammad Ali Dhaini – Jihad Ayoub.

Attaquants : Hassan Maatouk – Bassel Jradi – Ali el-Hajj – Hilal el-Helwe – Soony Saad – Daniel Lajud – Gabriel Bitar – Omar Bugiel.



« J’espère me tromper, mais le Liban finira quatrième de son groupe. » Dimanche dernier, à l’occasion de son passage sur le plateau de l’émission Mes pronostics sur la chaîne qatarie al-Kass TV Sports, Moussa Hojeij est allé droit au but. Malgré son profond attachement à la sélection, dont il fut le capitaine légendaire pendant les années 2000, sa raison...

commentaires (2)

En un mot : NON

Emile G

16 h 18, le 12 janvier 2024

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • En un mot : NON

    Emile G

    16 h 18, le 12 janvier 2024

  • Raï ou Socrates n'ont pas des enfants ou petits enfants jouant bien au football. Je suis étonné avec le nombre de personnes ayant émigré au XIX et XX ème siècle sur le continent américain de ne pas trouvé de sportifs !!! #Titanic

    Dorfler lazare

    13 h 24, le 12 janvier 2024

Retour en haut