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Société - Education

Les écoles catholiques au Liban suspendent leur grève, les établissements rouvriront lundi

Le secrétaire général des écoles catholiques, le père Youssef Nasr, estime nécessaire l'adoption d'une nouvelle échelle des salaires pour les enseignants, une fois la situation stabilisée.

Les écoles catholiques au Liban suspendent leur grève, les établissements rouvriront lundi

Des élèves à l'entrée d'une école au Liban. Photo d'illustration Hassan Assal

Le secrétaire général des écoles catholiques, le père Youssef Nasr, a annoncé jeudi soir la suspension de la grève de ces établissements et la reprise des cours dès lundi 8 janvier, après le congé de Noël.

Dans des propos accordés à L'Orient-Le Jour vendredi, il explique la décision qui vise essentiellement « à rendre justice aux enseignants retraités et futurs retraités de l'école privée », dans un contexte de grave crise économique depuis 2019 et d'effondrement de la livre libanaise. 

« Il n'était pas possible que les enseignants retraités continuent de percevoir des retraites mensuelles d'une valeur d'une trentaine de dollars (entre 1 million et demi et 3 millions de LL), alors qu'ils ont servi les élèves pendant des décennies », souligne le père Youssef Nasr, accusant l'Etat d'avoir failli à sa responsabilité de combler le déficit de la caisse des retraites. 

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L'ordre de grève avait été lancé par le Secrétariat général des écoles catholiques, à la tête du regroupement des institutions éducatives privées, après l'adoption par le Parlement le 15 décembre d'une loi qui multiplie par six la retraite mensuelle des enseignants et impose aux établissements privés de verser à la Caisse des retraites des enseignants un montant qui représente désormais 8 % du salaire de chaque enseignant (contre 6 % précédemment), aides en dollars comprises. De leur côté, les enseignants devront verser à la caisse 8 % de leur salaire versé en LL (contre 6 % précédemment). Les établissements ont aussi l'obligation, notamment, de présenter un quitus de la Caisse des retraites prouvant qu'ils se sont bien acquittés de leur contribution.

A l'initiative de cette loi, le président du syndicat des enseignants des écoles privées, Nehmé Mahfoud, qui s'est mobilisé durant une année entière auprès de la classe politique.

A noter que le Code du travail ne s’applique pas aux enseignants du public et du privé.

Cette loi a été approuvée le 19 décembre par le gouvernement sortant réuni en l'absence d'un président de la République. En revanche, elle n'a toujours pas été publiée dans le Journal officiel. Le texte est accompagné d'une autre législation permettant l'alimentation pour un an par l'Etat de la caisse des retraites des enseignants du privé à hauteur de 750 milliards de LL et non de 650 milliards comme précédemment annoncé, le temps que la Caisse s'autoalimente grâce aux contributions des écoles et des enseignants.


Les contributions en dollars, une mesure provisoire

« Pour les établissements privés, trouver les 750 milliards n'est pas une mince affaire », soutient le père Youssef Nasr. Les contributions en LL permettent en effet de combler quelque 400 milliards. Et les contributions en dollars aux enseignants ne sont qu'une « mesure provisoire, non comptabilisée dans le salaire, pour permettre à ces derniers de vivre décemment, le temps que la crise passe ». Sans oublier que nombre d'établissements, particulièrement « les 400 écoles gratuites, n'ont pas les moyens de verser aux enseignants des aides en dollars et ne survivent que grâce aux aides extérieures ».

La promesse d'étudier de manière plus approfondie les réserves émises par le Secrétariat général et à plus grande échelle par le patriarcat maronite est au cœur de la décision des écoles catholiques de lever la grève annoncée à la veille du congé de Noël et qui revêtait plutôt un aspect symbolique, vu qu'elle s'est déroulée durant les vacances. L'appel au dialogue du patriarche maronite, Béchara Raï, fin décembre, et la création d'un comité présidé par le ministre sortant de l'Education Abbas Halabi, ont permis au comité d'envisager trois options. 

Jeudi, ce comité formé du directeur général du ministère de l'Education et président du Conseil d'administration de la caisse des retraites Imad Achkar, du chef de la Caisse mutuelle des enseignants Georges Sakr, ainsi que du conseiller du ministre sortant de l'Education Samih Maddah a rendu sa copie. « La première option était l'application pure et dure de la nouvelle législation, avec tous les vices qu'elle comprend, au détriment des réserves des établissements privés », explique le père Youssef Nasr. Selon la seconde option, « les contributions des établissements sont unifiées sur base d'une aide de 300 dollars aux enseignants. Mais cette option ne prenait pas en compte le fait que les écoles gratuites ne versent pas d'aides en dollars aux enseignants, et qu'elles ne survivent que grâce aux aides extérieures », précise-t-il. 

D'où la proposition des écoles catholiques d'envisager une troisième option qui n'implique pas de hausse des écolages. « Cette troisième option est à l'étude, et devrait se concrétiser dans les mécanismes d'application », espère Youssef Nasr. « Mais tout cela n'est que provisoire, le temps qu'une nouvelle échelle des salaires soit adoptée, dès que la situation sera moins volatile », estime-t-il.

Une question reste toutefois en suspens. Les écoles catholiques décideront-elles de lancer un recours en invalidation de la loi ? La réponse est à chercher du côté de Bkerké.

Le secrétaire général des écoles catholiques, le père Youssef Nasr, a annoncé jeudi soir la suspension de la grève de ces établissements et la reprise des cours dès lundi 8 janvier, après le congé de Noël. Dans des propos accordés à L'Orient-Le Jour vendredi, il explique la décision qui vise essentiellement « à rendre justice aux enseignants retraités et futurs retraités...

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