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Moyen-Orient - DANS LA PRESSE

Leaders du Hamas à Alger et force arabe à Gaza : un plan saoudien pour l’après-guerre

Le quotidien Le Monde a révélé les détails d’une feuille de route confidentielle soumise par un centre de réflexion saoudien au ministère français des Affaires étrangères.

Leaders du Hamas à Alger et force arabe à Gaza : un plan saoudien pour l’après-guerre

Le prince héritier Mohammad ben Salmane, dit MBS, aussi Premier ministre du royaume saoudien. Archives AFP

La récente visite à Riyad d’Anne Grillo, directrice du département Afrique du Nord et Moyen-Orient au Quai d’Orsay, semble avoir inspiré les Saoudiens dans le contexte de la guerre à Gaza. Dans la capitale du royaume, l'ex-ambassadrice de France au Liban a rencontré le directeur du centre de réflexion Gulf Research Center, Abdelaziz al-Sager, le 19 novembre. Peu après, le think tank élabore un texte proposant une sortie de crise face au conflit qui fait rage depuis le 7 octobre, alors qu’une seconde trêve temporaire peine à se concrétiser pour reprendre les échanges d’otages contre prisonniers. Dans le document confidentiel consulté par Le Monde, qui avait été transmis au Quai d’Orsay, le directeur du centre de recherche saoudien propose notamment deux mesures singulières pour mettre fin à la guerre.

Exil vers l'Algérie et force arabe

D’une part, l’exfiltration « des dirigeants militaires et sécuritaires du Hamas » vers Alger. Il s’agirait particulièrement de Yahya Sinouar, chef du mouvement islamiste à Gaza, considéré comme le cerveau des attaques sanglantes du 7 octobre, et de Mohammad Deif, commandant des Brigades Ezzedine al-Qassam, tous deux traqués par Israël dans la bande de terre. Le quotidien français précise que le texte cite l’Algérie comme une possible destination d’exil du fait de ses bonnes relations avec le Qatar et l’Iran, qui sont selon le document « les principaux partisans du mouvement Hamas », ainsi que du fait de sa « capacité sécuritaire », qui lui permettrait de « contrôler les activités de ces dirigeants ». En 1982, l’armée française avait escorté Yasser Arafat et ses troupes lors de leur départ de Beyrouth assiégée vers Athènes, avec pour destination finale la Tunisie. Cependant, la brouille entre Paris et Alger pourrait aujourd’hui compliquer la mise en œuvre d’un tel dessein.

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D’autre part, il est fait mention du déploiement à Gaza d’une force arabe de maintien de la paix sous mandat des Nations unies après le retrait de l’armée israélienne de l’enclave. Cette option avait été évoquée au début de la guerre, mais rapidement rejetée par les pays arabes, notamment par la Jordanie, où les réfugiés palestiniens forment une grande partie de la population. Le ministre jordanien des Affaires étrangères avait ainsi fermement opposé cette idée mi-novembre : « Il n’y aura pas de troupes arabes qui iront dans Gaza. Aucune. Nous n'allons pas être considérés comme l'ennemi ». Le Monde indique également l’idée d’un « conseil de transition conjoint », formé des principaux partis présents dans l'enclave côtière - soit le Hamas, le Jihad islamique et le Fateh - afin de gérer temporairement le territoire et d’organiser la tenue d’élections présidentielle et parlementaires.

Alors qu’il était en voie de normaliser ses relations avec l’Etat hébreu avant la guerre, le royaume saoudien entend peser sur l’issue du conflit, ayant notamment accueilli un sommet islamo-arabe le 11 novembre sur la question de Gaza. Dans ce contexte, Riyad est surtout préoccupé par les actions des houthis yéménites en soutien à Gaza, qui menacent non seulement la sécurité de navigation en mer Rouge et dans le Golfe d’Aden, mais également son territoire alors que les Saoudiens sont engagés dans des négociations directes avec le groupe rebelle. Les houthis, qui contrôlent la majorité du nord du Yémen, ont prévenu qu’ils ne cesseront leurs attaques contre des navires liés à Israël que lorsque l’Etat hébreu mettra un terme au conflit. Si Le Monde souligne que le flou plane concernant l’approbation du texte d’Abdelaziz al-Sager par le pouvoir royal - sous le contrôle du prince héritier Mohammad ben Salmane -, le journal laisse aussi entendre que la diplomatie saoudienne ne serait pas totalement étrangère à la démarche. « Il semble que la recherche d’un consensus saoudo-français puisse contribuer à l’élaboration d’une vision commune acceptable par toutes les parties et avoir une influence sur la décision de mettre fin à la guerre », est-il écrit dans le document, rapporte Le Monde. Le centre de réflexion saoudien a publié sur son compte X (ex-Twitter) une réponse à l'article du journal français, soulignant que son directeur « confirmait que ses opinions personnelles lui sont propres et qu'elles ne reflètent ni ne représentent des points de vue gouvernementaux ».

La récente visite à Riyad d’Anne Grillo, directrice du département Afrique du Nord et Moyen-Orient au Quai d’Orsay, semble avoir inspiré les Saoudiens dans le contexte de la guerre à Gaza. Dans la capitale du royaume, l'ex-ambassadrice de France au Liban a rencontré le directeur du centre de réflexion Gulf Research Center, Abdelaziz al-Sager, le 19 novembre. Peu après, le think tank...

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