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Politique - Conflit

Face au risque d'embrasement, la cheffe de la diplomatie française au Liban

La France s'efforce de convaincre les dirigeants israéliens qu'un nouveau front avec le Liban n'apporterait pas nécessairement la sécurité régionale. 

La ministre française de l'Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s'adresse à la presse avant un Conseil des affaires étrangères (CAE) au siège de l'UE à Bruxelles, le 11 décembre 2023. Photo AFP/KENZO TRIBOUILLARD

La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna est attendue samedi au Liban au moment où les pressions diplomatiques s'intensifient pour éviter un embrasement général à la frontière entre Israël et le puissant Hezbollah.

"Il faut éviter l'embrasement régional", souligne Christophe Lemoine, porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, soulignant que Mme Colonna allait "faire passer des messages de retenue" et de "responsabilité" pour contenir le risque d'un deuxième front au nord d'Israël après celui du sud dans la bande de Gaza.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza le 7 octobre, le Hezbollah pro-iranien a ouvert le front du sud du Liban pour soutenir son allié palestinien, et Israël riposte avec des bombardements.

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Les violences qui restent pour le moment limitées aux zones frontalières ont fait 129 morts, dont quelque 91 combattants du Hezbollah au Liban, et au moins onze tués côté israélien. Mais les bombardements israéliens ont gagné en intensité ces derniers jours. Et les dirigeants israéliens multiplient les mises en garde à l'adresse du Hezbollah.

"Je suggère à nos ennemis de bien faire attention, parce que si le Hezbollah choisit de déclencher une guerre totale, il transformera par sa faute Beyrouth et le Liban-sud, non loin d'ici, en Gaza et Khan Younès", a averti la semaine dernière le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en visite auprès des troupes massées le long de la frontière avec le Liban.

En coulisses, des pays occidentaux, notamment la France et les Etats-Unis, s'activent pour éviter que la situation ne dégénère, selon des sources diplomatiques.

A Beyrouth, Catherine Colonna s'entretiendra avec le Premier ministre Najib Mikati, le chef du Parlement Nabih Berri, allié du Hezbollah et probablement le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, a indiqué vendredi une source diplomatique. 

A Paris, on souligne que les risques d'embrasements "sont bien réels" si les Libanais sous-estiment la détermination d'Israël à protéger ses frontières et le traumatisme des Israéliens après les attaques sanglantes du 7 octobre perpétrées par le Hamas qui ont fait 1.200 morts et quelque 250 otages. La riposte israélienne à Gaza a fait plus de 18.780 morts, selon le Hamas.

La France s'efforce de convaincre les dirigeants israéliens qu'un nouveau front avec le Liban n'apporterait pas nécessairement la sécurité régionale. La ministre française, qui se rendra également en Israël dimanche, va ainsi "réitérer les appels de la France à la responsabilité et la retenue", a expliqué Christophe Lemoine. Avant Catherine Colonna, le patron du renseignement extérieur français, Bernard Emié, s'était rendu la semaine dernière à Beyrouth dans le même cadre, selon des responsables libanais qui l'ont rencontré. 

Forces d'élite

Selon une source diplomatique occidentale à Beyrouth, "Israël veut que le Hezbollah s'éloigne de 40 kilomètres de la frontière". Les responsables israéliens demandent en particulier le retrait des combattants de la force Al-Radwan, l'unité d'élite du Hezbollah, et des armes lourdes des zones proches de la frontière, selon cette source.

Le Hezbollah réplique qu'il n'a pas de présence visible dans la zone frontalière, d'où ses combattants et ceux de formations alliées lancent des attaques contre les positions israéliennes. "Nous ne discutons avec personne d'aucun déploiement dans le sud du Liban, tant que l'agression contre Gaza se poursuit", a assuré mardi le numéro deux du Hezbollah, cheikh Naïm Qassem.

Israël réclame également "l'application pleine et entière de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU", selon des sources diplomatiques occidentales. Cette résolution adoptée pour mettre fin à la guerre qui a opposé Israël et le Hezbollah en 2006 stipule que seule l'armée libanaise et la Force Intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) soient déployés dans le sud du Liban.

Catherine Colonna aura aussi un briefing avec le commandant de la Finul dans la capitale libanaise car elle ne pourra pas se rendre dans le sud pour des questions sécuritaires. La France qui a le principal contingent avec 700 hommes a condamné les tirs israéliens contre les Casques bleus. 

Les médiateurs proposent, pour obtenir un arrêt des hostilités, "un règlement du litige frontalier" entre les deux pays, qui s'opposent sur la démarcation de la frontière, selon la source diplomatique occidentale. Cette dernière évoque un retrait d'Israël de deux secteurs contestés qu'il occupe, les fermes de Chebaa et la partie libanaise du village d'Al Ghajar.

Dimanche, Catherine Colonna se rendra aussi en Cisjordanie où une extension du conflit est également redoutée.


La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna est attendue samedi au Liban au moment où les pressions diplomatiques s'intensifient pour éviter un embrasement général à la frontière entre Israël et le puissant Hezbollah.

"Il faut éviter l'embrasement régional", souligne Christophe Lemoine, porte-parole adjoint du...

commentaires (9)

"...Les violences qui restent pour le moment limitées aux zones frontalières ont fait 129 morts, dont quelque 91 combattants du Hezbollah au Liban..." Bravo! Des "martyrs dans la voie de Dieu", et pour la grande gloire du Wali-el-Faqih, et "fida'ssayed". Mais qu'à cela ne tienne, ils sont maintenant en train de savourer la vie super-érotique qui leur est promise dans l'au-delà...Il ya une vidéo sur YouTube dans laquelle un cheikh saoudien explique à ses ouailles comment les choses se passent là-bas comme s'il avait fait la visite...

Georges MELKI

16 h 34, le 17 décembre 2023

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Commentaires (9)

  • "...Les violences qui restent pour le moment limitées aux zones frontalières ont fait 129 morts, dont quelque 91 combattants du Hezbollah au Liban..." Bravo! Des "martyrs dans la voie de Dieu", et pour la grande gloire du Wali-el-Faqih, et "fida'ssayed". Mais qu'à cela ne tienne, ils sont maintenant en train de savourer la vie super-érotique qui leur est promise dans l'au-delà...Il ya une vidéo sur YouTube dans laquelle un cheikh saoudien explique à ses ouailles comment les choses se passent là-bas comme s'il avait fait la visite...

    Georges MELKI

    16 h 34, le 17 décembre 2023

  • Pourquoi ne pas demander une réunion urgente du conseil de sécurité de l’ONU pour rappeler au HB l’article voté et signé par lui, pour qu’il soit obligé de le respecter, lui qui refuse publiquement de le faire en inventant des excuses pour mener sa guerre imposée à notre pays par un autre qu’il entend mener sans vergogne en prenant en otage la population libanaise sous son autorité? Une fois la mèche allumée il serait trop tard d’exiger quoi qu’il soit puisque le contrôle serait perdu.

    Sissi zayyat

    12 h 08, le 16 décembre 2023

  • Madame, représentante d’une grande nation - qui FUT - ( OH ! Aujourd’hui malheureusement combien dégradante ). Maintenant que votre patron (vrai danseur de la hora) ne cesse de répéter qu’il partage COMPLÈTEMENT LE POINT DE VUE israélien votre venue est vraiment hors- jeu ! Même en Cisjordanie. Repartez vite, au travail, lundi vous avez un conseil de ministre… en France .

    aliosha

    09 h 29, le 16 décembre 2023

  • "La France s'efforce de convaincre les dirigeants israéliens qu'un nouveau front avec le Liban n'apporterait pas nécessairement la sécurité régionale". Si c’est ça la mission de Mme Colonna, alors, elle aurait aussi bien pu rester chez elle, car les israéliens en sont déjà parfaitement convaincus. Ils n’attaqueront le Sud Liban que s’ils y sont contraints. Ce qu’il faut, c’est persuader le Liban d’appliquer la 1701. C’est d’ailleurs, peut-être ce qu’elle va tenter, puisqu’elle doit rencontrer Mikati – sans gran espoir, toutefois.

    Yves Prevost

    07 h 17, le 16 décembre 2023

  • Je souhaite que Mme Colonna rencontre M. Bassile pour qu’il lui donne à elle et aux autres une leçon de souveraineté!

    Sami NAJJAR

    02 h 02, le 16 décembre 2023

  • - QUE VIENT-ELLE FAIRE AU LIBAN ? - NOUS N,AVONS PLUS QUE DES ZOMBIES, - ET DES SIMIESQUES REVENANTS, - POUR DES MINISTRES. . MERDE ET SUIE ! - NON CONTENTS DE VOLER VIVANTS, - ILS VEULENT DANS LEURS TOMBES, PIRE ! - JUSQU,AU SANG ET LES SOUS TINTANTS, - DE LEURS VICTIMES, LES VAMPIRES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 46, le 15 décembre 2023

  • Le Hezbollah veut détruire le Liban pauvres chrétiens.

    Eleni Caridopoulou

    18 h 32, le 15 décembre 2023

  • Je suis perplexe. Pourquoi ne pqs parler directement a l'Iran. Est-ce que la France est timide?

    M.J. Kojack

    17 h 26, le 15 décembre 2023

  • Sur les chaines TV, TOUS les consultants du gouvernement israéliens le disent et le répètent : Ils veulent profiter de la présence de l'armada US dans la région. Ils veulent profiter de la mobilisation des 300 000 Israéliens qui sont sur les fronts, ils veulent profiter du fait que l'économie israélienne fonctionne en mode "de guerre" : Donc attendre un autre round inévitable , selon eux, contre le hezbollah? Pas la peine qu'ils disent. Ils insistent que le hezb est sur-armé donc tôt ou tard, il va ouvrir le feu contre israel. Autant qu'israel le fasse selon eux, profitant de l'armée US

    LE FRANCOPHONE

    15 h 52, le 15 décembre 2023

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